Pas de MiG-35 pour l’Indian Air Force ?

Source RIA Novosti :

L’appel d’offres lancé par l’Inde pour la fourniture de 126 chasseurs destinés à remplacer les Mig-21 russes en passe de devenir obsolètes dure depuis longtemps, mais l’affaire s’est récemment corsée avec la compétition entre les deux principaux prétendants à l’appel d’offres indien: le chasseur américain F/A-18E/F Super Hornet et le MiG-35 russe.

Le problème s’est aggravé lorsque la présentation du MiG-35 au salon aéronautique Aero India 2011 à Bangalore a été annulée. Beaucoup de spécialistes ont interprété cette défection comme un abandon par la Russie de la course au contrat indien.

Performances comparées des leaders

Les chasseurs russes et américains possèdent chacun leurs avantages. En termes de fiabilité, le Super Hornet devance le MiG. L’appareil est fabriqué en série depuis plus de 10 ans, il est doté d’un radar tridimensionnel à balayage électronique (ou radar réseau actif à phases AFAR). Et les Etats-Unis sont prêts à rapidement lancer la production sur commande de l’Inde.

Les avantages du MiG-35 sont dus à l’expérience d’exploitation des appareils MiG-29 par l’Inde et à l’infrastructure mise en place dans le pays pour leur entretien; par ailleurs, la Russie est prête à transmettre à l’Inde les technologies de fabrication de l’avion.

Le principal défaut du MiG-35 est son radar AFAR dont le développement est incomplet. Son perfectionnement nécessitera encore une année ou deux. De plus, en dépit du fait qu’il dérive du MiG-29, le MiG-35 nécessite un rodage en vue la production en série.

Le MiG-35 ne ressemble qu’extérieurement aux anciens appareils de la famille du MiG-29. Les équipements et les systèmes de l’appareil ont subi des changements considérables. L’appareil peut utiliser des munitions air-sol modernes. Cela permet de qualifier le MiG-35 non pas de « chasseur destiné à s’assurer la suprématie dans les airs », comme le MiG-29, mais de « chasseur polyvalent. »

Le cockpit, conforme aux standards aéronautiques modernes, est muni d’écrans multifonctionnels à cristaux liquides, et le système HOTAS (hands on throttle and stick: mains sur manche et manette) permet au pilote de contrôler tous les systèmes sans lâcher les manettes de commande.

L’utilisation des réacteurs avec commande du vecteur de poussée a permis d’augmenter considérablement la manœuvrabilité de l’appareil. Cela augmente ces chances de remporter le succès en combat rapproché et d’éviter un missile tiré à une distance éloignée.

La présence d’une version deux places de l’appareil, MiG-35D, qui n’a rien à envier à la version classique en termes d’équipements électroniques, permet de former des groupes avec les deux types d’appareils capables de remplir les missions les plus difficiles. Dans ce genre de groupes, les appareils biplaces sont des avions de commandement qui supervisent les actions de toute l’unité ou d’une escadrille.

Boeing cherche à s’imposer

Dans le contexte du refus de la Russie de présenter le MiG-35 à Bangalore, les Etats-Unis se sont au contraire activés en présentant en Inde la dernière version du F/A-18, le Silent Hornet, modernisé avec l’utilisation de la technologie « stealth« .

Cet avion est doté de réservoirs de carburant conformes, de réacteurs améliorés, du système laser multidirectionnel de détection d’attaque missile SM/LW (spherical missile laser warning), d’un compartiment interne de stockage d’armes et d’un nouveau cockpit avec une station infrarouge intégrée.

La version présentée à l’exposition est le premier avion développé dans le cadre du programme International Super Hornet Roadmap, annoncé par Boeing lors du dernier salon aérospatial de Farnborough. Ce chasseur est présenté comme une nouvelle génération de la famille Super Hornet qui bénéficiera d’une capacité de survie accrue, d’une meilleure évaluation de la situation et sera plus efficace.

Le vice-président de Boeing, Vivek Lall, a déclaré que si l’Inde signait le contrat avec Boeing dans le cadre de l’appel d’offres de la MMRCA (compétition Medium Multi-Role Combat Aircraft), elle pourrait obtenir ces technologies. « Nous créons une nouvelle plateforme de combat qui sera efficace au cours de 30-40 prochaines années », a déclaré Vivek Lall.

Une telle déclaration est sans précédent pour cette entreprise américaine. Jusqu’à présent, seuls les alliés très proches des Etats-Unis obtenaient l’accès aux technologies de ce genre. Tous les autres se contentaient des matériels qu’on leur vendait.

Les résultats de l’appel d’offres devraient être annoncés cet été. Pour MiG, ils sont cruciaux: si le MiG-35 n’obtenait le contrat, cela signifierait que la compagnie Soukhoi deviendrait définitivement le leader incontestable de l’aviation militaire russe.

En dépit du potentiel indiscutable de Sukhoi et de sa qualité de production prouvée, un tel monopole est peu susceptible d’être utile.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Gaëtan
Gaëtan
Passionné d'aéronautique et formateur en Web et PAO, il est le fondateur, en 1999, de l'encyclopédie de l'aviation militaire www.avionslegendaires.net. Administrateur et rédacteur en chef du blog, il vous fait partager ses avis et coups de coeur (ou de gueule) sur l'actualité aéronautique.
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Commentaires

2 réponses

  1. J’avais cru comprendre que seul le rafale ou l’eurof avaient des chances.
    Rappelons que ce contrat était normalement pour les français, les indiens voulant des mirages 2000 5, et les lignes de productions ayant étaient fermé, les indiens ont ouvert cet appel d’offre

  2. A mon avis, les americains y sont pour quelque chose…
    De plus Mikoyan-Gourevich a besoin d’argent donc ce serait débile de ne pas avoir présenté le MIG35.

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