[Prospective] Ma vision de la 6ème génération de chasseur

Alors que le constructeur américain Boeing vient juste de nous sortir un apercu de son concept F-X, parlons un peu de la prochaine génération d’avion de combat, ou F-X NGAD (Next Génération Air Dominance) destinée à l’U.S. Navy et à l’US Air Force. C’est vrai, oublions un moment les contrats à venir de la génération 4++, comme le Rafale ou le Gripen, et les aventures douloureuses de la 5ème génération, avec le F-22 Raptor et le F-35 Lightning II.

C’est normal, toutes les choses évoluent dans le monde de la technologie. Ainsi, arrivera le jour où il faudra bien remplacer l’actuel F-22 Raptor, surtout au vu du nombre ridicule d’exemplaires fabriqués. Une 6ème génération, donc, tout comme les autres, devra simplement faire plus et mieux que la précédente. A chaque génération d’avions de chasse, quelque chose de fondamental a été ajouté et les fonctionnalités existantes ont été largement améliorées.

Si j’ose faire le récapitulatif des évolutions, voici ce que je pourrais dire :

  • 1ère – Motorisation
  • 2ème – Motorisation + Vitesse
  • 3ème – Motorisation + Vitesse + Missiles guidés/Radar
  • 4ème – Motorisation + Vitesse + Missiles guidés/Radar + Manœuvrabilité
  • 5ème – Motorisation + Vitesse + Missiles guidés/Radar + Manœuvrabilité + Furtivité
  • 6ème – Motorisation + Vitesse + Missiles guidés/Radar + Manœuvrabilité + Furtivité + ??? (voir ci-dessous pour ma réponse)

Alors qu’attendre réellement de la 6ème génération, selon moi ?

L’avion

Je pense qu’on retouvera un appareil de la taille d’un F-35 mais sans dérive, surement avec un seul 1 moteur à haute performance et évidemment sans pilote. On peut surement imaginer un emport de 8 à 12 missiles, ainsi qu’un laser optique de 1 MW comme arme en remplacement d’un canon devenu inutile. Cet appareil aurait des performances supersoniques élevées, mais en étant capable de résister à des facteurs de G beaucoup plus élevés, car sans pilote (j’insiste).

Le pilotage

Les pilotes pourraient être situés soit au sol ou à bord d’un poste de commandement aérien pour être plus proche du théâtre d’opération. La communication pourrait se faire via des liaisons lasers garantissant ainsi une bande passante élevée et aussi une très faible probabilité d’interception du signal, contrairement aux drones actuels qui sont parfois piratés.

La gestion du vol

L’appareil pourrait se porter sur zone de combat de façon complètement automatisée. Lorsque le carburant deviendrait trop juste, il déciderait automatiquement de faire un ravitaillement en vol ou bien de revenir à sa base. Il serait peut être capable de se réarmer, même en l’air par réapprovisionnement en vol, bien sur si l’emport des armes de bord est rendu modulaire et flexible. Pour le laser, l’avantage est qu’il aurait seulement besoin d’électricité sans besoin de réarmement.

Le contrôle

Si une situation inquiète l’état-major, les pilotes pourraient simplement prendre le contrôle du plus proche avion de combat disponible pour répondre aux besoins de la bataille aérienne ou de l’attaque au sol. Ils ne diraient pas à l’avion d’engager telles ou telles cibles, mais l’intelligence artificielle embarquée évaluerait la meilleur décision selon les paramètres du combat et des armes disponibles. Ainsi les pilotes ne donnerait que l’ordre définitif de tirer.

Si quand un combat nécessiterait l’intervention complète des pilotes, ceux-ci prendraient le contrôle total de l’appareil, mais dans un mode de visualisation proche de celui d’un simulateur de vol. Ainsi, ils pourraient avoir une vue à 360°, et les pilotes seraient en mesure de participer à la bataille en 3D et en temps réel.

Conclusion

Je crois que l’option sans pilote sera malheureusement la solution choisie pour le chasseur de 6ème génération. Alors l’amélioration fondamentale de la nouvelle génération serait donc de se passer du pilote et de tout l’équipement embarqué dédié (tableau de bord, commandes de vol, siège éjectable, etc…). Les armées de l’air disposeraient alors d’un appareil « allégé » de son encombrant passager et tout son attirail.

Un pilote de chasse expérimenté pourrait vous dire que seule une petite partie du combat exige réellement la présence d’un être humain, parfois seulement quelques minutes, parfois quelques secondes. Le reste du vol n’est qu’ennui, fatigue et routine, si toutefois voler 2 heures au-dessus des nuages est ennuyeux quand c’est la crasse au sol. Cela résoudrait aussi tous les problèmes liés à la sécurité du pilote et limiterait drastiquement les moyens et ressources dédiés à son sauvetage ou sa survie.

Bon tout ceci n’est qu’un avis volontairement provocateur et que moi-même j’aimerais rejeter en bloc. Mais qui me osera me dire que je délire complètement ?

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Gaëtan
Gaëtan
Passionné d'aéronautique et formateur en Web et PAO, il est le fondateur, en 1999, de l'encyclopédie de l'aviation militaire www.avionslegendaires.net. Administrateur et rédacteur en chef du blog, il vous fait partager ses avis et coups de coeur (ou de gueule) sur l'actualité aéronautique.
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Commentaires

13 réponses

  1. futur probable, clairement ensuite trois questions s’imposent:

    1- Est on en pret à laisser notre défense à des intelligences artificielles qui n’ont aucune humanité? c’est parfois le jugement del’homme qui fait la différence entre un dommage collatérale et un tir « propre », l’intelligence ne résumerait cela qu’a des probabilités ce qui déconnecterai complètement de la réalité meurtrière de la guerre. des drones piloté en permanence oui je pense, des drones prenant des décision non pas encore ou en tout cas pas sur des décision de combats.

    2- Quand est ce que la technologie sera disponible?
    A mon avis, au vu des techno en jeux et de leur coût, pas avant 2050 ce qui laisse beaucoup d’inconnus sur l’évolution même de ces technologies (matière premières toujours disponibles???).

    3- l’interet de tel système si complexe?
    Au vu des derniers conflits depuis 20 ans,nous sommes souvent en présence d’asymétrie (même irak 1991 ou 2003, l’armée irakienne en piteux état ne présentait pas vraiment un vrai défis) et on se rends de plus en plus compte que la technologie n’aide pas à améliorer les résultats obtenus dans ces conflits… Revenir à des matériels plus rustiques mais plus modulable parait peut etre une meilleur option…

    En tout cas un avion de 6ieme génération est hors de prix pour la plus part des pays même en comptant une europe unis c’est impensable actuellement, Vu le prix du seulement F35… (400 millions € maintenance comprise…) qui ressemble de plus en plus à un camion à bombe perfectionner…

  2. Vos questions et remarques sont très perspicaces… Comme je l’ai dit cette vision de l’avenir est un « essai » que je ne partage pas avec moi-même, désolé pour la schizophrénie.
    Pour les IA, je pense qu’elles vont réellement prendre plus d’importance dans les décennies à venir, par contre l’ordre définitif de « tuer » un ennemi restera du domaine de l’humain et de la chaîne de commandement. 😳
    Par contre si on part sur une génération tous les 30 ans, le F-22 devrait être rempacer par ce type d’engins en 2035 environ. ❗
    Enfin, vous avez raison de souligner l’aspect si particulier de nos conflits actuels (Afghanistan, Libye…), mais dans la doctrine militaire du futur, je pense qu’il faut malheureusement imaginer aussi des affrontements entre pays technologiquement avancés (Chine, Inde, Brésil…) 🙁
    Pour le prix, laissons venir, de toute manière ce sera toujours plus cher que le coût annoncé au départ 😉

  3. Peut-être peut-on ajouter des capacités de transit spatial, affranchissant ainsi les Etats utilisateurs de problèmes diplomatiques liés à l’espace aérien de pays neutres mais néanmoins proches d’une zone de conflit.
    Cela permettrai aussi le franchissement de longue distances à moindre coût.
    Je ne pense pas que ce genre de chose soit impossible dans 20ans.

  4. « La communication pourrait se faire via des liaisons lasers »

    Heu…et s’il y a un nuage ❓ 😈

    Un drone pour faire des ronds en l’air et apporter de l’info parce qu’il a une autonomie sans commune mesure avec un appareil piloté, c’est parfait. Ce sont les ballons d’observation (quoique eux aussi reviennent) du XXIème.

    Mais dès s’il agira de véritables missions de combat :

    1) Un programme informatique, aussi avancé soit-il, ne fera pas le poids face à l’initiative et l’imagination d’un homme.

    2) Aussi imparfait que l’homme soit-il, un programme de 1, 5, 10, 50 millions de lignes de codes, c’est autant de sources de pannes potentielles. Il faut faire SIMPLE. t le système, le plus simple, c’est l’homme.

    3) Un drone, ça demande des communications d’autant plus nombreuses (et donc coûteuses en matériel et en hommes), qu’il y aura de drones en l’air et que ceux-ci devront en référer à l’humain pour valider ou non une action.

    4) En complément du 3, une communication, ça peut être écoutée, brouillée, voire rendue impossible par destruction de l’émetteur.

    5) Si perte de communications, il y a que fait le drone ? Il rentre ? Et dans ce cas interrompt la mission. Il tourne en rond puis s’écrase ? Ce serait du luxe de sacrifier de tels jouets.

    6) Un drone, c’est vulnérable. Au dessus de la Libye ou de l’Afghanistan, ça passe mais en 2008, un drone géorgien a été abattu par un appareil. Et pour se référer au 1 et paraphraser un mot de Top Gun, un drone, ça n’a pas l’Art du Combat Aérien ou ACE.

    7) Faire du drone le standard de nos forces aériennes, ça revient à avoir peur, à s’éloigner du risque. Et quand il faudra vraiment s’engager pour défendre nos intérêts, notre sol, avec des hommes, nous n’en aurons plus l’audace, ni le savoir faire, ce qui revient à une défaite.

    8) Comment motiver des vocations militaires si le métier aussi chevaleresque que pilote, se résume à rester viser sur une chaise avec un jokstick en main ?

    9) Un drone, c’est moche.

    Pour résumer tout ça :
    Si un drone est utile dans des missions de renseignement, et d’autant plus s’il est armé, dans des environnements peu dangereux, il ne fera pas le poids dès qu’en face, il y aura un ennemi décidé à contester la supériorité aérienne. Bien sûr, on pourrait doter les drones de système de leurrage, mais dan ce cas, on obtient plus lourds, avec moins d’autonomie, plus complexe à entretenir, et de toute manière plus chers.

  5. Je suis parfaitement d’accord avec beaucoup de tes remarques (surtout celles qui sont liès à l’aura de l’aviation et à contrario à l’image peu valorisante des drones)

    Comme je l’ai dit en conclusion, quitte à passer pour un malade mentale, je ne veut pas voir ce que j’ai évoqué dans cet « essai ».

    Par contre pour le coté technique, je pense que cela sera possible… enfin j’imagines que ce le sera… Il y a 20 ans je faisait de l’informatique sur des machines moins perfomantes que mon micro-onde, l’internet n’existait pas pour le public, je lisait pas mon journal sur mon iPad, etc… Donc j’y crois…

  6. Bonjour,

    L’article est loin d’être inintéressant mais j’ai des doutes sur certain points:

    – le laser destructeur bien qu’actuellement à l’étude me parait un peu irréaliste, en tout cas à cette géneration. En effet la consomation électrique est énorme, il me semble, et pour le moment tout les moyens permettant de stocker de l’énergie sont trés lourd donc difficiles à installer sur un chasseur. Même avec de trés grand progrés technologique je doute que cela puisse ce faire d’ici 20 ans.

    -l’IA pose un gros probléme; la premiére generation d’IA sera forcément perfectible et trés cher à développer et cela risque de freiner leur adoption voire de stopper nette les recherches même si la technologie est prometteuse.

    – la furtivité a montré une chose: on ne peut se fier entiérement aux systémes de détections électronique, et sans détection pas de mission d’où l’utilité d’avoir un « capteur humain » a bord.
    ( l’optronique ne me semble pas être une solution).

  7. Et bien tant mieux, car plus vous verrez de choses à nuancer, plus longtemps on verra des pilotes dans les avions… et notre passion (commune j’imagine) pour la « vraie » aviation, pourra durer encore longtemps 😉

  8. Finalement on en viendra à fabriquer des Daleks : une super machine de guerre avec un ersatz de forme de vie dedans. Quelqu’un aurait il l’adresse d’un bon Docteur ???

    😆 😆 😆

  9. Il est vrai que l’aviation de demain aura un visage très différent de celui d’aujourd’hui, mais le temps du « grand cirque » est aussi quasi révolu, les masses populaires ne supportent pas la mort du moindre soldat, alors sauver la vie des pilotes est aussi importante que le reste, même si moi aussi je trouve cette évolution loin du rêve que l’on peut avoir sur ce métier.
    Après, mettre tout le paquet sur ce type d’évolution montre que les leçons du passé n’ont pas été acquise, je pense surtout à l’absence de canon sur le Phantom lors de la guerre du Viet-nam sous prétexte d’évolution des missiles, tout ça pour remettre des nacelles en urgence. Il y a derrière tout ça le complexe militaro-industriel US qui pèse lourd. Et les machines qui remplacent l’homme, certains films de SF ont déjà montrés le résultat (I, Robot et même pire avec Terminator……), mais là je délire peut-être……ou pas.

  10. Ce qui me fait le plus peur c’est que, si la guerre se fait grâce à des machines alors certaines personnes pourraient y voir un prétexte pour déclencher les hostilités. En effet pourquoi ne pas attaquer son voisin si l’on ne craint pas de perdre ses unités combattantes ? Tant pis pour les civils de l’autre coté de la frontiére tant qu’aucun des notres meure. Vous voyez le raisonnement ?

  11. C’est exactement ça, pas de soldats morts, mais je pense que rien ne remplacera l’instinct du pilote ou du soldat d’une manière générale. Quand on voit les branlées que nos pilotes mettent à leurs super avions « furtifs » lors d’exercices interarmes on voit bien que l’AI des ordinateurs n’est pas prêt de remplacer nos bon vieux neurones. L’imitation de notre raisonnement humain par des machines sera toujours limitée, du moins je le souhaite sinon on sera vite dépassé par nos création.
    Brrr…… un avenir à la Terminator non merci.

  12. désolé de faire mon Cassandre :mrgreen: mais je pense réellement que l’avenir est dans l’avion de combat piloté à distance. Après la ou je vous trouve un peux dans le flou c’est sur les IA… car qu’est ce qui empêche avoir un appareille contrôlé par l’homme (car rien ne remplacera sa capacité d’adaptation et d’anticipation) ET par une IA qui servirais de « copilote » ce qui soulagerais énormément le pilote en lui permettant de se concentré sur une tâche à la fois, (d’ailleurs le Rafale et ça fusion des données est un précurseur dans se domaine 😉 ).

    Il est vrais que les pilotes de chasse sont les derniers « Chevaliers » des temps modernes, ce qui leur donnent une sorte d’aura héroïque.
    Toute fois le but de la guerre c’est de gagner et si pour ça il faut que les avions du future soit pilotés à distance et bien soit, car si le but de la guerre était de combattre avec style ne serions nous pas encore à combattre avec de belles épées dans des duels épiques ❓

  13. bonjour
    Je pense que le plus gros probleme serait la propulstion car il y a de moins en moins de petrole et qu il faudrait un nouveau moteur avec un autre carburant

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