[Rafale, saison 3] Un pas en avant chez les suisses, deux pas sur le coté au Brésil

D’habitude on appelle cela le feuilleton de l’été, mais dans le cas de la vente du Rafale à l’exportation (ou pour les tankers américains précédemment), on est plus dans une série à rebondissement qui en est désormais à sa saison 3. Je ne reviendrais pas, en détails, sur les épisodes précédents aujourd’hui, mais avant de se concentrer sur le début de la nouvelle saison, un petit « flashback » s’impose.

Dans les épisodes précédents :

Le Rafale, bien que choisi par Lula en contrepartie d’achat de C-290, n’a pas été confirmé par sa remplaçante, Dilma. Tout le travail de VRP de Nicolas tombe à l’eau. Alain est alors envoyé en Amérique du Sud, pour tenter de raisonner Mme Roussef. Mais celle-ci est désormais à court d’argent, et ne peut honorer la promesse de son pays. Pendant ce temps, les Mirages 2000 veillissent et vont bientôt partir à la retraite.

De son coté, les gentils helvètes en ont vraiment assez d’entendre le bruit des avions au dessus leurs belles vallées alpines. Ils râlent fort et contraignent leur gouvernement à ralentir le dossier du remplacement des F-5 Tiger. Et puis, ce contrat coûte vraiment trop cher aux infortunés résidents suisses. Le Rafale classé premier lors de l’évaluation, vit très mal ce retard, car pendant ce temps ces adversaires en profitent pour améliorer leurs propositions. Mais les F-5 ne tiendront plus très longtemps et le remplacement des F-18 devra lui aussi s’engager dans quelques années.

C’est sur cette tension insoutenable (enfin, on a eu le temps de souffler depuis), que nous avons laissé tout nos protagonistes : le Rafale et ses concurrents acharnés, le Gripen et l’Eurofigter en Suisse, ainsi que le F-18E Super Hornet au Brésil. Alors où en sommes nous aujourd’hui ?

Premiers épisodes de la saison 3

L’excellent blog Zone-Militaire nous expose les signaux contradictoires au sujet du futur avion de combat des forces aériennes brésiliennes. Au Brésil, on sait bien bouger sur Samba, mais pour ce contrat, on ne sait plus sur quel pied danser :

Normalement, Brasilia devrait annoncer une décision pour le début de l’année 2012, ce qui laisse encore le temps aux concurrents de Dassault Aviation de pousser leur offre. […]

Cela étant, les forces aériennes brésiliennes ont un besoin urgent de nouveaux appareils. Du moins, c’est ce qu’a fait valoir le ministre de la Défense, Celso Amorim. « A la fin de l’année 2013, aucun des 12 Mirage (ndlr, 2000) de la base aérienne d’Anapolis ne sera en complet état de vol. C’est quelque chose qui est vraiment urgent, très important » a-t-il déclaré, le 30 septembre. « Nous avons besoin de défendre l’Amazone, les frontières, nous avons besoin de l’avion de combat adéquat » a-t-il ajouté, en soulignant l’importance des transferts de technologie liés à ce contrat.

[…] il sera très compliqué de livrer avant la fin de l’année 2013 les nouveaux appareils, pour peu que le vainqueur de l’appel d’offres soit annoncé en 2012. Sans compter qu’il faudra aussi former les pilotes et les techniciens brésiliens…

Un autre blog suisse (tout aussi excellent) Avia News, nous explique que désormais la décision suisse arrive dans sa phase finale. D’ailleurs, pour l’auteur, il ne s’agit plus que d’un duel Gripen contre Rafale ! Mais cela se fera sous de nombreuses restrictions :

Nous voici arrivé dans la dernière ligne droite, avant l’annonce du choix de l’avion qui compensera le départ à la retraite des F-5 […] Vous l’aurez compris lors des dernières dispositions votées par les chambres à Berne, l’armée disposera de 5 milliards et devra réduire ses effectifs à 100.000 hommes.

[…]  Ce qui est clair aujourd’hui, c’est qu’un des concurrents, l’Eurofighter se retrouve mal placé du fait de son prix. […] Deux concurrents se retrouvent donc au coude-à-coude pour le choix final,

[…]  Saab Gripen tout comme Dassault Aviation doivent absolument vendre leurs appareils, les chaînes de montage tournent au ralenti et il sera donc possible de recevoir rapidement les premiers avions dans l’attente de mise en fonction d’une production en Suisse. En ce qui concerne le partenariat d’entraînement et la stratégie bilatérale, les deux pays répondent de la même manière.

[…] L’avion français est opérationnel immédiatement avec son radar EASA et un standard technique très élevé. Les Offsets industriels sont très bons est garantissent 6 milliards de retombées pour notre industrie. Par contre, pour l’instant le prix semble dépasser légèrement l’enveloppe budgétaire.

Je vous laisse juge de votre propre analyse. Pour ma part, je rêverai de voir en 2013 des Rafales au meeting d’Axalp (où je me rend la semaine prochaine), et je pense que le Brésil a aussi tout à gagner dans un choix français.

Espérons juste que cette saison 3 sera la dernière et qu’elle ne se termine pas avec une fin tragique pour la famille Dassault…

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Gaëtan
Gaëtan
Passionné d'aéronautique et formateur en Web et PAO, il est le fondateur, en 1999, de l'encyclopédie de l'aviation militaire www.avionslegendaires.net. Administrateur et rédacteur en chef du blog, il vous fait partager ses avis et coups de coeur (ou de gueule) sur l'actualité aéronautique.
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