Agusta-Westland fait voler son AW-169.

C’est un coup dur pour le constructeur franco-allemand Eurocopter et son EC175 que l’arrivé sur le marché d’un concurrent aussi sérieux que le nouvel appareil anglo-italien. En effet depuis plusieurs années les deux hélicoptéristes européens se livrent un véritable combat de titans sur le marché des hélicoptères légers et moyens biturbines, destinés finalement au remplacement de tous les appareils de la famille du Bell 205 et de ses dérivés, qu’ils soient mono ou biturbines, civils, militaires, ou parapublics. Le consortium Agusta-Westland vise très clairement avec cette nouvelle machine les marchés du sauvetage en mer, du transport d’affaire, du transport d’assaut, ou encore de l’évacuation sanitaire, c’est à dire la plus grande polyvalence possible.

Alors en ce 11 mai 2012 lorsque le prototype, sous immatriculation civile I-EASF, réalise son premier vol depuis le centre d’essais Finmeccanica de Cascina Costa dans la banlieue milanaise, ce sont des milliers de techniciens, d’ingénieurs, et de designers britanniques et italiens qui retiennent leur souffle. Non seulement le vol se déroule parfaitement bien, en même temps à l’ère des calculs et projections numériques ces vols d’essais font plus parties du folklore que d’une nécessité technologique, mais en plus l’appareil semble impressionner son équipage d’essais mené par le pilote maison Giuseppe Lo-Cocco par sa maniabilité. Ce premier vol est donc pleinement satisfaisant.

Prototype de l'AW-169 rejoignant le sol à l'issu de son premier vol.

Alors l’AW-169 vient s’intercaler entre l’AW-149 dont le premier vol date de maintenant deux ans et demi (novembre 2011) et le futur AW-189 révélé à l’état de maquette au dernier salon du Bourget. Résolument moderne, entièrement conçu par ordinateur, l’AW-169 est clairement une menace pour l’EC175 mais aussi dans une moindre mesure pour l’EC155, la troisième génération du Dauphin, à qui il pourrait venir chiper des contrats notamment sur le transport off-shore et sur les missions sanitaires. Il est à noter que tous ces appareils récents, en provenance de l’autre côté des Alpes ont tous un petit air de ressemblance avec l’AW-109 dont ils semblent tous être de lointains (et agrandis) descendants assumés. En même temps y a de quoi en être fier, l’Hirundo étant un appareil fiable et toujours en production de nos jours.

En fait le combat que se mènent Agusta-Westland et Eurocopter n’est autre qu’une résurgence de celui qui oppose Finmeccanica et EADS. Les deux maisons mères sont en fait en conflits larvés depuis leurs créations respectives et ce malgré le fait qu’elles soient conjointement engagées dans plusieurs programmes d’envergures comme par exemple l’hélicoptère multirôle européen NH-90 , les avions de ligne des familles Airbus et ATR, l’avion de transport militaire A400M, ou encore l’avion de combat de nouvelle génération Eurofighter. Finalement cette guéguerre entre Agusta-Westland et Eurocopter est plutôt positive car elle permet une émulation dans les deux entreprises et donc une meilleur réactivité technologique face à la concurrence américaine et russe.

Premier vol de l'Agusta-Westland AW-169.

 

Photo (c) Agusta-Westland.

 

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

2 réponses

  1. @brian norris

    En effet, il me fait penser à un Linx ralongé. Le Linx vole très bien mais il faut avouer qu’il a un look de M…E euh… un peu vieillissant. 😛

Sondage

"Si la France devait mettre une des personnalités aéronautiques suivantes au Panthéon, laquelle vous semblerait la plus logique ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

VEF I-16

Pour bien des pays européens l’entre-deux-guerres fut synonyme d’essor de l’industrie aéronautique. Il s’agissait de pays espérant emboiter le pas à la France, à l’Italie,

Lire la suite...