Hélinuc, l’hélicoptère au service de la sureté nucléaire

L’accident nucléaire, qu’il soit civil ou militaire, est devenu depuis les catastrophes de Tchernobyl et de Fukujima la principale menace industrielle dans le monde. La majorité des grandes puissances énergétiques ont commencé après 1986 à prendre en compte ce risque, de manière généralement très sérieuse. Et la France avec ses 58 réacteurs, représentant 13% du parc mondial, ne fait pas exception en la matière.  Alors si l’ASN, l’Autorité de Sureté Nucléaire, est relativement connu du grand public, notamment depuis les incidents le l’été 2008 à la centrale de Tricastin on sait moins qu’en France nous possédons un moyen de reconnaissance nucléaire aérien, le système Hélinuc.

Eurocopter AS-555 Fennec avec le système Hélinuc.

Mis au point conjoitement par les équipes de la Direction des Applications Militaires du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA-DAM) et de l’université francilienne d’Orsay Hélinuc, de son vrai nom « système de cartographie radiologique héliportée« , doit beaucoup aux travaux sur la radioprotection menés par le professeur Michel Rambaut (1929-2009). A Hélinuc qui est installé sous le fuselage d’un hélicoptère on associe généralement Autonuc, un système monté généralement sur de gros tous-terrains type Range-Rover ou Jeep Cherokee. Hélinuc a en fait trois missions principales :

  1. La cartographie systématiques des bases et sites nucléaires, civils ou militaires.
  2. La participation à des exercices de simulations d’accidents nucléaires ou radiologiques.
  3. L’intervention en reconnaissance suite aux accidents et incidents nucléaires et radiologiques.

Aujourd’hui le kit Hélinuc est principalement adapté aux appareils de la famille AS-350/AS-355 Ecureuil, mais peut être monté également sous une Gazelle de l’ALAT ou encore un EC145 de la Gendarmerie Nationale ou de la Sécurité Civile. Il y a peu d’ailleurs (du 11 au 15 mai 2012) Hélinuc fut installé pour un exercice avec l’Armée de l’Air sous le fuselage d’un Fennec appartenant à l’Escadron Hélicoptère 5/67 Alpilles. Il s’agissait de simuler un risque de fuite radioactive sur un missile ASMP monté sur un Mirage 2000N. Hélinuc a été mis en oeuvre pour mesurer les éventuelles radiations, avant, pendant, et après l’intervention des Pompiers de l’Air.

Eurocopter AS-350B Ecureuil de la Police Nationale portant le système Hélinuc sous fuselage.

Aujourd’hui ce système n’est pas unique au monde, mais démontre la prise de conscience grandissante des autorités dans le risque nucléaire. Toutefois ne nous arrêtons pas là, car le risque radiologique est important, notamment pour les personnels qui y sont exposés, comme les techniciens, les pompiers, ou dans le cas présent les pilotes et équipages. Hélinuc pourrait bien dans quelques temps laisser la place à un système monté sur drone, ce qui permettrait de diminuer le risque d’exposition humaine à des taux de radiation au-dessus de la normale.

Photos (c) Armée de l’Air et Ministère de l’Intérieur.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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