[A400M] L’Armée de l’Air prépare l’arrivée du Grizzli

Dire que le premier avion de transport militaire européen est attendu par les aviateurs français relève désormais du plus pur euphémisme tant les Transall C-160R et les Lockheed C-130H et H-30 sont usés, leurs cellules et leur motorisations fatiguées donnant de plus en plus de difficultés à des mécanos qui désormais participent plus à des soins palliatifs qu’à des oeuvres de haute technologie. Même si les Hercules ont été livrés bien plus tardivement que les biturbopropulseurs franco-allemands ils sont eux aussi à bout de souffle, ayant massivement été mis en oeuvre depuis une vingtaine d’années. Alors certes l’Armée de l’Air peut compter sur sa flotte de Casa CN-235M mais ces avions ne sont adaptés qu’à des missions court-moyen courrier où une charge marchande trop lourde n’est pas nécessaire.

Et oui l’Airbus A400M (Grizzli pour les intimes) est définitivement devenu une nécessité pour maintenir un certains niveau de disponibilité dans le transport tactique et préstratégique français. D’autant que les moyens de transport LRA et TLRA, respectivement Airbus A310 et A340, ont largement démontré leurs limites, notamment en matière d’opération sur terrains sommaires.

Si la France veut s’émanciper des compagnies aériennes alignant des avions russes de grande taille comme l’Antonov An-124, qu’elle loue activement depuis maintenant une grosse quinzaine d’année, elle doit non seulement recevoir rapidement ses A400M mais surtout elle se doit de disposer tout aussi rapidement des infrastructures nécessaires à leur mise en service. Il y a désormais urgence.

Alors la venue la semaine dernière (les 23 et 24 avril pour être exact) sur la Base Aérienne 123 d’Orléans d’un de ces mastodontes est plutôt le signe de l’accélération dans la future entrée en service opérationnelle du Grizzli. Avec son équipe de présentation officielle, appelée par l’abréviation MEST ( pour Multinational Entry into Service Team ou dans la langue de Molière « équipe multinationale de mise en service opérationnel ») par ailleurs très simple à se souvenir, l’avion a pu ainsi tester son aptitude à opérer depuis le fameux terrain de la région Centre, mais aussi vérifier la conformité des nouveaux hangars qui lui sont destinés. Ces deux jours ont été également mis à profit pour réaliser des vols en boucle entre Orléans et Rennes, dont l’un avec à bord un éminent passager, à savoir Joël Martel,général de corps aérien, actuel numéro 2 de l’Armée de l’Air.

Alors oui les aviateurs français se préparent activement à recevoir celui qui sera dans quelques mois leur nouveau camion volant. Car avec ses remarquables capacités l’A400M remettra l’Armée de l’Air dans le club très fermé des forces aériennes ayant de réelles capacités de projection. En attendant la mécanique devra encore faire des merveilles pour permettre aux Transall et Hercules de poursuivre leur mission.

Airbus A400M sur le tarmac de la BA123 d'Orléans.

Photos (c) Armée de l’Air.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 réponses

  1. Je plaide depuis longtemps pour l’achat d’un petit nombre (entre 4 et 6) d’Antonov 124 dont la production va redémarrer chez Aviastar, et qu’on ne vienne pas me dire que c’est imossible .
    C’est d’autant plus nécessaire que les contrats de location de cet avion (contrats Salis) sont tout simplement ruineux et comportent de nombreuses zones d’ombre.
    Cela ne demande qu’un tout petit peu de courage politique et irait tout à fait dans le sens du renforcement de l’alliance avec la Russie, incontournable à terme.

  2. Le problème d’un achat d’An-124 par une force aérienne comme l’Armée de l’Air est double. Primo ces avions sont très peu compatibles avec les méthodes d’entretien type OTAN mais aussi du fait que leurs pièces sont à 90% en provenance de Russie donc nous devenons totalement assujettis à ce pays en matière de pièces détachées. Secundo cela reviendrait à entériner la politique de vente de matériel militaire russe, et donc au-delà la politique très peu démocratique russe qui veut que le pouvoir soit bicéphale entre Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine et ce par un jeu de « passe moi le sel je te donne le poivre » entre la présidence et le premier ministre.
    Désolé mais l’état actuel des relations franco-russes ce genre d’achats est (idéologiquement) impensable.

    😉

  3. 🙂 Merci Arnaud pour cette réponse simple, claire et de pur bon sens. L’achat d’AN 124 est tout simplement impossible, pour des raisons évidentes à la fois techniques, diplomatiques, militaires, d’emploi, de relations avec nos alliés, etc Ce « Buddy Spike » devrait réfléchir un peu avant d’engager sa « plaidoirie ».

  4. iL N EST PAS SUR QUE GRIZZLY SOIT LE NOM RETENU MAIS C EST CELUI QUI SEMBLE LE MIEUX LUI CONVENIR

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