[Polémique] La France restera t’elle encore longtemps à Djibouti ?

Principale base militaire française dans la corne de l’Afrique Djibouti est pour ainsi dire un avant poste permanent de l’hexagone dans la région, un peu comme l’est Guantanamo pour les Américains à Cuba. Seulement voilà, si Washington-DC laisse relativement tranquille le pouvoir castriste sur sa gestion intérieure il devrait théoriquement en être autrement entre Paris et le pouvoir djiboutien. Je dis bien théoriquement. Car en pratique c’est souvent la loi de l’omerta qui règne entre les deux capitales. En fait jusqu’à cette semaine.

En effet, le torchon semble brûler entre les deux pays, malgré un accord de coopération sans cesse renouveler. En effet en début de semaine des indiscrétions ont semble t’il filtrer du Quai d’Orsay, le ministère français des affaires étrangères, quand à des tensions autant politiques que militaires entre les deux pays. L’affaire est en outre au centre d’un dossier pondu par les journalistes d’investigation de Charlie Hebdo. Le célèbre hebdomadaire satirique met en lumière les difficultés existantes entre une France engagée dans une guerre contre le terrorisme qu’elle veut la plus transparente possible, et un état africain totalement corrompu où sévissent différentes forces d’influences.

Reste tout de même qu’au milieu de cet affrontement entre Paris et Djibouti, il y a environ 3500 militaires français, dont des aviateurs et leurs avions de chasse, mais également des marins. L’avenir français sur place ne s’annonce pas forcément radieux même si l’Elysée se veut rassurant sur la question. Il est indéniable que la France sans Djibouti serait fortement amputé, ne serait-ce que d’un port et d’un tarmac militaires permanents.

Il faut aussi tenir compte des Américains qui se rêvent en « récupérateurs » permanents des installations françaises sur place. Sans parler des Chinois qui cherchent toujours autant à implanter leur armée sur ce continent. Affaire à suivre

Photo (c) Armée de l’Air.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

15 réponses

  1. Il me semble que cela fait un bon moment déjà que les Américains rêvent de récupérer pour leur seul usage se petit bout de terre.

  2. Ouais mais j’espère (et je pense) que l’Elysée fera tout pour garder cette position stratégique. Ce serait un véritable taulé à l’intérieur du pays mais aussi dans la situation française dans le monde que de perdre ce « petit bout de terre ». En plus s’affranchir de cette base aurait d’ENORMES répercussions stratégiques, que ce soit dans la projection des forces (et oui sans Djibouti c’est galère pour aller en Asie) et encore et tout simplement la situation géopolitique française puisque la base couvre un détroit très important (et dont l’importance va croissant avec la montée de l’Asie) tant comercialement que militairement (avec l’Iran ou dernièrement la Corée on sait que l’agitation ne viendra plus trop dans pays ex-URSS mais plutôt des pays émergents).

    1. Certes Djibouti est importante pour la position stratégique de la France entre l’Afrique orientale, traditionnellement plutôt orientée vers les Britanniques, et l’océan indien. Cependant il ne faut pas oublier que l’actuel locataire de l’Elysée avait promis d’en finir avec la Françafrique, et ce sous toutes ses formes, y compris militaires. Le cas de Djibouti et de ses installations militaires françaises est donc hautement épineux.

  3. Ahh, je n’étais pas aucourant pour la « fin de la françafique » mais bon, disons-le, l’intervention au Mali prouve le contraire. Alors oui il y avait des terroristes qui attaquaient et cela était problématique mais nous ne serions pas intervenue avec tant de force si cela n’avait pas été à l’intérieur de la « zone françafrique »

  4. Je n’écoute plus ce guignol de président qui après avoir déclarer : la fin de la France Afrique, la vente du CdG, l’envoi d’arme en Syrie… A finit par faire exactement le contraire.
    Alors oui je lui suis reconnaissant de ses actes, mais je respecterai ça parole quand il réfléchira avant de parler et non l’inverse.

      1. La possible vente de l’unique PA français avait bien été évoqué par les médias début mars.
        Mais les médias, connaissent rien en matière de défense, à quelques exceptions près (Jean Guisnel, Jean Dominique Merchet, Philippe Chapeleau…)

    1. Si, il y avait deux hypothèse de travail à Bercy la thèse y et z. Dans la thèse z il était question d’arrêter de la production du rafale et la vente du CdG (Charles de Gaulle).
      Je suis d’ailleurs prêt à parier que la démission de Cahuzac n’est pas pour rien dans la sacralisation des dépenses de l’armée. Il y avait une guerre entre Cahuzac/ Moscovici d’un coté et Le Drian/ Montebourg de l’autre (Montebourg défendant le made in France, lui même « défendu » par l’armée).
      http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/exclusif-vers-une-apocalypse-budgetaire-pour-les-armees-13-03-2013-1639658_53.php

      1. Laissons les spéculations politico-françaises aux sites dont c’est la spécialité, et concentrons nous sur cette idée de la vente par la France du CDG. Elle semble peu crédible quand on connait l’attachement de l’actuel locataire de l’Elysée aux forces armées, rappelons nous qu’il a été formé officier de réserve à Saint-Cyr avant de rejoindre l’EAG. En sus aucune déclaration de l’actuel ministre de la défense ne semble aller dans ce sens. Même si Jean Guisnel demeure un des rares journalistes à traiter correctement les questions de défense il faut souligner qu’il écrit pour un hebdomadaire dont la ligne éditoriale est farouchement opposée à l’actuel pouvoir français. Donc à mon sens cette histoire de vente du CDG n’est qu’un épiphénomène, sans franche crédibilité et que la véritable question à se poser concerne un éventuel arrêt des commandes étatiques françaises du Rafale. Arrêt qui devra malheureusement intervenir tôt ou tard.

      2. Tout les militaires que je connais ont pris ça très sérieusement après j’ai pris le premier article sur lequel je suis tombé, d’autres illustraient beaucoup mieux la guerre entre les ministères et donc le sérieux de l’hypothèse.
        Je ne pense pas que le président ait voulu le vendre mais ça a été sur la table…
        L’arrête du Rafale c’est une chose, la diminution des commandes en est une autre.
        Je ne me permettrais pas de faire de la politique politicienne ici, d’ailleurs dans mon premier poste je soulignais déjà que le président agissait plutôt dans la bonne direction même s’il parlait dans l’autre.
        D’ailleurs on a encore vu, aujourd’hui, l’actualité donner tort à son discours (envoi d’armes en Syrie) et donner raison à ses actes (pas d’envoi), (je parle ici de la déclaration de soutient et d’appartenance officiel d’al-quaida au front al-nostra).

        Sur ceux, bonne nuit tout le monde !

    1. Instructif en effet, si ce n’est que ce lien à deux gros inconvénients : primo il est hors sujet vis à vis de l’aéronautique, et deuxio les sources citées par ce prétendu journalistes sont invérifiables et à charges.

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