Et si demain des drones ravitaillaient d’autres drones ?

Apparu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale grâce à des bombardiers américains Boeing B-29 Superfortress spécialement modifiés, le ravitaillement en vol s’est progressivement adapté aux besoins des militaires. D’abord réservés à certaines puissances comme les États-Unis, la France, l’URSS, ou le Royaume-Uni, il s’est petit à petit démocratisé jusqu’à devenir courant dans les arsenaux aériens du monde entier. Il faut dire que des avions comme le Boeing 707 ou le Lockheed C-130 Hercules ont bien accompagné cette évolution.

Au cours de la guerre froide, une nouvelle technique est apparue avec le ravitaillement d’avions de combat par d’autres avions de combat emportant des réservoirs spécialement modifiés, surnommés nourrices. Ainsi des machines aussi différentes que le Douglas A-4 Skyhawk, le Grumman A-6 Intruder, ou encore le Dassault Étendard IV-M pouvaient en un clin d’œil se mouvoir en station-service volante. On remarquera que le point commun de ces trois avions était leur embarquement possible sur le pont d’un porte-avions. En effet, aussi énormes que puissent être ces géants des mers, il leur est impossible d’embarquer un ravitailleur classique, d’où le recours aux nourrices.

C’est en partant de ce principe que le Department of Defense et la NASA ont développé conjointement le programme KQ-X visant au développement d’un drone de ravitaillement en vol. Destiné principalement à pouvoir augmenter l’allonge des autres drones, principalement ceux de reconnaissance, il pourrait néanmoins le cas échéant ravitailler en vol des avions de combat, de transport, ou bien encore des hélicoptères.

Un Global Hawk de la NASA sort de son hangar.
Un Global Hawk de la NASA sort de son hangar.

Maître d’œuvre aux côtés de la NASA, le constructeur américain Northrop-Grumman a donc décidé d’adapter son célèbre RQ-4 Global Hawk. Pour cela, l’un des deux appareils de ce type appartenant à l’agence spatiale et aéronautique américaine va être modifié prochainement afin de recevoir un système de ravitaillement complet, tandis que le second recevra lui un réceptacle de ravitaillement similaire à celui qu’on trouve sur les chasseurs de l’US Air Force.
Le premier ravitaillement en vol d’un Global Hawk par un autre Global Hawk est attendu pour l’horizon 2017 ou 2018.

Bien entendu, pour l’instant, le programme KQ-X est seulement destiné à de la recherche en ingénierie pure, mais il pourrait préfigurer une génération future de ravitailleurs en vol, aussi bien pour les flottes de drones que pour servir sur les ponts des porte-avions américains et/ou européens.
Quoiqu’il en soit, les avions sans pilote semblent ajouter une corde de plus à leur arc. En attendant de transporter autre chose que du carburant bien entendu… mais ça, c’est une autre histoire.

Illustration © Northrop-Grumman / photo © NASA.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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