Pas encore de retraite en vue pour les Tiger II helvètes

Les Forces Aériennes Suisses vont devoir conserver un peu plus longtemps que prévu leurs vieux chasseurs biréacteurs Northrop F-5/F Tiger II. La faute n’en revient pas à un état-major frileux ou à un ministère suisse des finances trop près de ses sous mais plutôt au peuple, et plus précisément au suffrage universel direct. Enfin surtout au référendum, appelé là-bas une votation et qui vient de rejeter massivement l’option d’achat de chasseurs nouvelle génération Saab JAS-39 Gripen.

C’est à 55,3% que les Suisses ont dit non au chasseur suédois à succès. Il est intéressant de voir que ce sont surtout les cantons francophones qui ont le plus durement rejeté le Gripen, avec tout de même un joli 74,3% pour le non dans le Jura suisse et un non moins joli 67,8% pour les Genevois. Des scores que bien des hommes politiques aimeraient faire. On peut dire que nos voisins alpins ne semblent pas aimer particulièrement l’avion de Saab.

En Suisse tout le monde ne se satisfait pas de ce résultat. En commençant par les responsables de l’avionneur local Pilatus qui comptaient bien sur ce contrat pour pouvoir placer en Suède leur monoturbopropulseur d’entraînement de nouvelle génération PC-21 comme remplaçant des vieux Saab Sk-60 à réaction de la Flygvapen. Un contrat qui semble s’évanouir.

Pour autant le rejet du Gripen ne signifie pas de-facto le retour en grâce des Eurofighter, Rafale, et autres Super Hornet. En effet si l’un d’entre eux réussit à tirer son épingle du jeu et donc à être sélectionné par les aviateurs helvètes, il devra lui-aussi passer par la case électorale, au risque d’être lui aussi rejeté.

Reste en attendant que les 54 Northrop F-5 (douze biplaces et 42 monoplaces) doivent donc continuer de servir, au-delà de l’horizon 2018, date initialement prévue pour l’entrée en service des JAS-39. Bien entendu, ces avions seront alors totalement obsolètes. Objectivement, ils sont déjà largement dépassés, pour mémoire la Suisse avait sélectionné le Tiger II à la fin des années 1970, car il était alors réputé plus simple d’emploi et plus polyvalent que le General Dynamics F-16A/B.

Photo © Reuters.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

8 réponses

  1. Dommage qu’il n’y ait pas de référendum au Canada au sujet du choix du F-35… Il connaîtrait sans doute le même sort que le Gripen en Suisse !

    1. Je partage le point de vue de Marcel. Au Québec toute dépense concernant l’acquisition de matériel pour la défense est considérée comme inutile. Si un référendum aurait lieu pour l’abolition des Forces armées canadiennes, la majorité de mes compatriotes seraient heureux de voter en faveur du démembrement! La majorité des Québécois ainsi une partie du Canada anglais sont de nature très pacifique. Ils ont une conception très candide, voir très naïve des relations entre les pays. Au Canada, la problématique de la défense nationale fait rarement l’objet de débats. De par son mutisme l’intelligentsia ne joue pas son rôle d’éclairer les Canadiens sur les différents aspects de la défense.
      Et lors de ce référendum portant sur l’acquisition de ces avions, l’intelligentsia helvète s’est-elle manifestée lors de ce débat?
      Simon Perrault

  2. Ne serait-il pas possible techniquement parlant, d’acquérir un appareil léger du type MB-346 mais équiper pour l’interception, cela reviendrait moins cher et correspondrai mieux au besoin actuel de la suisse, du moins me semble-t-il.

  3. De par sa géographie, la Suisse a besoin d’un intercepteur ayant un excellent rapport/poids-poussée(le F-18 est un bon exemple) la capacité d’emport de plusieurs types de missiles air-air et une avionique moderne. Le MB-346 n’a pas été conçu pour remplir ce rôle.

    1. Le Rafale ou l’Eurofighter pourraient parfaitement convenir à nos amis Helvètes. Leur rapport poids/poussée est excellent et en outre ils sont produit en Europe, et ce même si la Suisse ne fait pas parti de l’UE c’est tout de même un argument de taille.

  4. Quand on as acheté les F18, l’argument principal face au Mirage 2000: « Le Mirage n’as qu’un réacteur, le F18 en as deux, c’est plus sur! »
    Quiand ils ont voulu acheter le Grippen, L’argument principal:  » Le Rafale surclasse l’Eurofigther et le Grippen mais il as deux réacteurs, trop cher!!!…… »

    Bon, achetez des Mirages 2000 d’occasion, ça seras toujours plus beau à photographier! (La photo du Tiger c’est à Sion, non?)

Sondage

"Si la France devait mettre une des personnalités aéronautiques suivantes au Panthéon, laquelle vous semblerait la plus logique ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

S.A.I. KZ II Træner

En 1945 la totalité des pays libérés de l’occupation allemande par les Alliés, et notamment par les Américains et le Commonwealth en Europe occidentale, avait

Lire la suite...