Dassault Atlantique, l’autre star de l’opération Chammal

Moins sexy et moins photogénique que les Rafale chargés de bombes à guidage laser, le  Dassault ATL-2 Atlantique est tout aussi nécessaire à la bonne conduite des opérations en Irak. Depuis le 14 septembre 2014 la Flottille 23F dispose sur la Base Aérienne 104 d’un de ses avions de patrouille maritime utilisé ici pour la reconnaissance tactique et le soutien aux opérations d’appui. On est là bien loin de la sauvegarde sur le littoral français et de la pourchasse des submersibles hostiles. Cependant l’Atlantique sait là encore prouver sa très grande flexibilité.

On le savait depuis quelques années, le biturbopropulseur français est pleinement apte aux opérations au-dessus du désert. Déjà dans les années 1980, les Atlantic de la Marine Nationale étaient mis à contribution au Tchad au cœur des opérations Manta puis Épervier. Les patrouilleurs réalisaient là des missions de reconnaissance et de commandement aéroporté de l’avant.

En Irak, au sein de l’opération Chammal, l’unique Dassault Atlantique déployé remplit sa mission principale dite ISR. Un anglicisme qui signifie Intelligence surveillance and Reconnaissance et pourrait se traduire par « reconnaissance, surveillance, et espionnage ». Ces missions sont généralement longue, entre sept et onze heures de vol et nécessite un équipage de quatorze personnes.

Outre bien entendu le pilote, le copilote de l’avion, et les deux mécaniciens de bord, la mission nécessite plusieurs spécialistes de haut vol :

  • un coordinateur tactique, chargé de diriger la partie opérationnelle et tactique de la mission.
  • trois détecteurs navigateurs aériens, chargés de la partie navigation et détection radar.
  • trois spécialistes de la guerre électroniques, chargés des opérations de détection des émissions ennemis mais également des communications de l’aéronef.
  • un opérateur de contrôle aérien avancé, chargé de guider les avions de combat vers leur cible.
  • trois photographes, chargés des prises de vues au moyen du nez et des dômes vitrés.
  • un interprétateur photo, chargé d’analyser immédiatement les prises de vue.

Tout ces spécialistes permettent à l’Atlantique de réaliser au mieux sa mission. Par définition celle ci est de nature discrète. Elle permet aux aviateurs français de connaître exactement l’issu d’une frappe aérienne au moyen notamment des prises de vues après attaques, les fameuses BDA (pour Battle Damage Assesment) si chères à nos amis anglo-saxons.

Durant ses vols en opérations l’avion de la Flottille 23F demeure en relations permanente avec plusieurs échelons de commandement, dont l’état-major des armées à Paris. Ainsi le pouvoir exécutif français sait en permanence où se trouve cet avion et ce qu’il fait. Car la mission de l’Atlantique en Irak est au moins aussi nécessaire que celle des Rafale. Cependant elle reste nettement moins médiatisée.

Photo © Marine Nationale.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

15 réponses

  1. il est telmen vieux cet avion est ce vous ki insulter les britanique d’avoir des vieux tornado.vraimen les francais

    1. Alors primo nous n’avons jamais insulté nos amis Britanniques, revoyez certains articles des semaines et mois précédents et vous verrez que nous étions bien plus souvent taxés d’anglophilie que d’anglophobie. Une anglophilie que j’assume et revendique fièrement. Secundo essayez donc de comparer ce qui est comparable, le Tornado est un avion de combat alors que l’Atlantique est un appareil de reconnaissance. L’emploi du Tornado GR4 par la RAF pourrait s’apparenter à celui du Mirage 2000D dans l’Armée de l’Air. En effet nous aurions aimé voir le Typhoon FGA 4 aux côtés du Rafale dans ce conflit. Tertio, soyez assez gentil quand vous nous répondez sur un ton aussi grave et dur de la faire sans autant de fautes d’orthographe et de grammaire, peu d’entre nous avons fait hiéroglyphes en deuxième langue au collège. D’avance merci de prendre note de cette troisième remarque.
      😉

    2. Mais non, il n’est pas trop vieux puisqu’il est entré en service en 1990 en remplacement des ATL1. Le P-3C Orion par exemple est plus vieux. Et les britanniques, ils n’ont même pas d’avions de patrouille maritime maintenant.

  2. Tiens encore quelqu’un qui a quelque chose à redire sur le vocabulaire employé. Oui je persiste à penser et à dire publiquement que pour un(e) passionné(e) d’aviation un avion de combat peut être sexy. Seuls les aficionados me comprendront.

  3. Petit rectificatif, l atl2 est bien un avion de combat pouvant tirer missile anti navire, torpille et bombe gbu. Certes il va moins vite qu’ un chassou, il sort quand même les crocs quand on lui demande

  4. Je sais, vous allez dire que c’est encore une histoire de vocabulaire mais là ça a une certaine importance. Il n’y a pas de copilote sur ATL2. On trouve le pilote en place gauche chargé (lapalissade) du pilotage. En gros, c’est « le chauffeur du bus ». En place droite siège le chef de bord (CDA) qui est le vrai patron de l’appareil, en association avec le coordonnateur (et non coordinateur) tactique (TACCO). Ce dernier gère la situation tactique en s’appuyant sur l’équipe de la tranche tactique (radariste, radio, navigateur, etc…). Pour une note humoristique, on nommé ces derniers les « endives » car, comme leur homologue végétal et surtout pour mieux voir leurs écrans, ils passent le plus clair de leur temps dans le noir…
    Vive la PATMAR !

    1. Je ne me permets pas de remettre à sa place qui que ce soit, je complète et précise avec mes connaissances professionnelles (12 ans à la 21F) ce qui est rapporté dans l’article par Arnaud. Arnaud que je félicite et encourage par ailleurs à continuer ses articles que je trouve toujours très intéressants.

      1. Mon propos n’était pas contre vous Gouzou, mais contre un commentaire qui depuis a été modéré. Je vous prie de me pardonner si vous en avez prie ombrage.

        1. Ce n’est nullement contre vous mais contre le commentaire dont vous parlez justement et contre d’autres futurs qui voudraient se poser en donneurs de leçons. Comme je dis plus haut, continuez vous articles car c’est un vrai plaisir de vous lire.
          PS: si vous voulez des infos, non secdef bien sûr, sur l’Alambic 2 je me tiens à votre disposition.

        2. Non, non, ce n’est pas un soucis de correction automatique. Juste un surnom de la bête, à rajouter à « espion des mers », « frégate volante », etc… A une époque on parlait même de « Toy hunter » en référence aux convois de pick-up traversant les zones désertiques…

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