Le Reaper dépasse les 2000 heures de vol sous cocarde française

Décriés et critiqués lors de leur entrée en service dans l’Armée de l’Air, notamment pour leur incapacité actuelle à emporter des armes, les drones General Atomics MQ-9 Reaper semblent pourtant pleinement remplir leur rôle premier : renseigner les troupes au combat. Ces deux avions sans pilotes de construction américaine ont même franchi fin octobre 2014 la barre symbolique des 2000 heures de vol opérationnel. Ils sont actuellement affecté à des missions au-dessus du Sahel dans le repérage et la pourchasse des terroristes islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique.

C’est l’Escadron de Drones 1/33 Belfort qui actuellement met en œuvre les deux drones Reaper ainsi que leurs systèmes de pilotage à distance. Leur missions principales sont compris dans l’acronyme anglophone ISR (pour Intelligence Surveillance & Reconnaissance) et se découpent en deux rôles principaux : la reconnaissance pré et post-strike en premier, et l’évaluation en temps réel des moyens à mettre en œuvre sur le champs de bataille.
En somme tandis qu’au sol nos fantassins (généralement des membres des forces spéciales ou de la Légion Étrangère) combattent l’ennemi, dans le ciel le Reaper renseigne l’état-major en temps réel et permet une meilleur coordination des éventuels renforts à apporter, tels des hélicoptères de combat ou des chasseurs-bombardiers.

Alors il reste qu’à l’inverse de nos alliés américains et britanniques nos deux Reaper ne sont pas armés. Et c’est un facteur difficilement compréhensible surtout quand on se rend compte que sur d’autres théâtres d’opérations extérieures la France n’hésite pas à engager des moyens armés très lourds, pratiquement sans compter. La question en fait de l’armement des drones est à chercher ailleurs, et notamment sur les bancs de l’Assemblée Nationale et du Sénat.

En effet, les parlementaires français (de droite comme de gauche d’ailleurs) sont assez perplexes sur une éventuelle utilisation de drones de combat par l’Armée de l’Air.
Par complète méconnaissance de ces systèmes d’armes la plus part d’entre eux ignorent tout du fonctionnement d’un avion sans pilote. Nombres d’entre eux supposent encore qu’un drone militaire peut facilement être piraté, et que son armement pourrait ainsi se retourner contre nous. Et là, la pédagogie est de mise pour leur ouvrir les yeux. Néanmoins la récente affaire des drones survolants des centrales nucléaires n’a pas vraiment arrangé les choses. Même si nous savons que ces drones là n’ont pas grand chose à voir avec les avions sans pilotes de l’ED-1/33, le mal semble fait dans l’esprit de certains.
Pourtant l’éventualité d’armer dans un proche ou moyen avenir nos Reaper, ou de futurs autres UCAV, fait son petit bonhomme de chemin dans la tête de nos décideurs.

Alors pendant ce temps là Reaper et Harfang continuent de voler haut au-dessus du Sahel, renseignant nos troupes et nos alliés sur les progressions des troupes djihadistes. Et leurs pilotes, dans leurs shelters, persistent à remplir cette mission ingrate mais pourtant désormais ô combien nécessaire.

Photo © Ministère de la Défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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