Quelle riposte face aux incursions de drones au-dessus des centrales nucléaires françaises ?

Depuis quelques jours maintenant les médias s’excitent sur une information en relation étroite avec le monde aéronautique : le survol des centrales nucléaires par des aéronefs sans pilote. En effet plusieurs de ces machines (apparemment de taille modeste) ont violé l’espace aérien au-dessus de certaines unités de production électrique appartenant à EDF. L’affaire aurait pu ne pas s’ébruiter et demeurer une enquête de sécurité assez discrète.

Cependant plusieurs médias nationaux français, dont des chaînes télés d’information en continue, en ont décidé autrement. Au point même que l’affaire prend désormais des tournures politiques avec des prises de paroles officielles de plusieurs ministres dont celui de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
De son côté l’association écologiste Greenpeace jure aux grands dieux qu’elle n’est pas partie prenante dans ces incursions aériennes. Il faut dire que ses militants sont coutumiers du fait de venir titiller les moustaches de la sûreté nucléaire française, parfois même en se servant de parachutistes ou de parapentistes.

Dans les textes, le survol d’une installation nucléaire civile française est strictement interdit dans un rayon de cinq kilomètres autours des limites de la centrale et sur une altitude de mille mètres. Certains élus et spécialistes du nucléaires réclament depuis des années que ce pallier soit élevé à trois milles mètres.

Outre l’amende de 75 000 euros,  et la peine de prison d’un an encourues par les pilotes qui auraient la malheureuse idée de s’approcher d’un peu trop près d’une telle installation il faut savoir qu’il risquerait de voir arriver très très vite la permanence opérationnelle. C’est à dire un avion de combat type Mirage 2000 ou Rafale, ou bien un hélicoptère MASA type Fennec. Des appareils armés bien entendu.

en effet le risque terroriste d’un survol de central nucléaire n’est jamais à exclure. Et en cas d’aéronef réellement hostile les pilotes de la permanence opérationnelle pourrait, en lien avec le cabinet du Premier Ministre, décider d’abattre l’avion ou l’hélicoptère en face d’eux avant qu’il ne se précipite contre la dite centrale.
Le souvenir du 11 septembre 2001 et de ses attaques kamikazes est encore dans toutes les têtes.

Mais dans le cas de drones légers, à l’autonomie réduite, la donne change radicalement. D’abord parce que ces machines sont finalement difficilement détectables par les radars de la défense aérienne. Sans être furtifs ils sont généralement suffisamment petits pour être rapidement « invisibles » sur les écrans.
Ensuite en raison justement de leur autonomie moindre que celle d’un aéronef piloté ou d’un drone militaire ces appareils ne seraient pas assez longtemps en l’air pour être intercepté par la chasse ou un hélicoptère.
Enfin un drone de quelques centaines d’euros mérite t-il qu’on use d’un canon mitrailleur, voire à l’extrême d’une missile air-air pour le descendre ? Ne serait-ce pas comme vouloir écraser une minuscule fourmi avec un gros bazooka ?

Alors il reste une alternative : la DCA. Des batteries de missiles SATCP (sol-air à très courte portée) Mistral ou simplement des canons anti-aériens disséminés autours des centrales nucléaires, voire carrément dans l’enceinte même de celles-ci pourraient parfaitement faire l’affaire.
Certains soutiennent même que des tireurs de haute précision armés de fusils adéquats pourraient largement remplir la mission.

Toujours est-il que les investigations se poursuivent afin d’identifier qui survole ainsi les centrales nucléaires et avec quelle volonté derrière ?

Photo © Armée de l’Air

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

21 réponses

  1. Une bonne option, des gardes armée de fusils d’assaut comme la C7A2 canadienne. porté précise de 300m, ce qui devrait pallier aux incursions les plus dangereuse.

    Les forces canadienne utilise des C7A2 calibres 5.56mm avec un scope elcan C79A2 de 4X, mais interchangeable avec tout ce qui s’attache sur le rail. Avec ce matériel, j’ai souvent été témoin de tir de précision de l’ordre de 8.5cm à 250m et de 9.1 cm à 300m.

    Pour plus de punch, il y a les sniper calibre .50 ou mitrailleuse lourde browning M2 .50 cal.

    l’entre deux, fusils de précision ou mitrailleuse mi lourde de calibre 7.62mm.

    a noter, le 5.56mm a une porté précise d’environ 300m
    le 7.62mm a une porté pratique de près de 800m
    le calibre .50 peut atteindre 1 500m.

    La puissance d’arrêt est, du plus puissant au moins puisssant: .50 cal, 7.62mm et 5.56mm.

    1. Ne vous en faites pas Dany, en France le GIGN et le RAID ont de très bonnes armes, dont les fameux fusils de précision Ultima Ratio. Le truc c’est qu’on ne peut pas mobiliser des tireurs haute précision sur chacune de nos centrales nucléaires en 24/24, nous en avons en effet quelques-unes réparties dans l’Hexagone. Et puis ces gens là ont autre chose à faire.
      Après en effet comme le dit Olivier, des équipes types PSIG ou BAC départementales pourraient représenter de bonnes alternatives. Mais à court terme seulement.

      1. Vous avez tant de central que ca??? Car un garde armé par site serait suffisant.

        (Désolé pour mon air surpris, mais ici au quebec, la seul central vient de fermer, ici c’est l’hydroélectricité et l’éolienne qui nous fournissent….)

        1. La France possède actuellement 58 réacteurs nucléaires en activité. Quand aux « gardes armés » ils doivent obligatoirement appartenir à l’armée ou à la police, les sociétés de sécurité n’ont pas le droit d’être armées en France, hormis celles assurant le transport de fonds privés.

  2. Bonsoir à tous !

    Je suis gendarme depuis 23 ans. De 2000 à 2005 j’ai été affecté au PSIG qui s’occupait à l’époque de la centrale de Nogent sur Seine, et je suis en mesure de vous affirmer qu’à l’époque ( et aujourd’hui? ) il y avait d’ENORMES carences dans la protection du site. Angle morts, caméras faiblardes, délai d’interventions ( ce dernier problème apparemment résolu depuis, le PSIG ayant été remplacé par le PSPG, personnel permanents sur site ), voire incompétence du personnel civil du poste de sécurité ( à l’époque, pour l’avoir vécu, ils n’avaient pas trop réagi à un feu simulé de local technique ). TOUS les exercices d’intrusion avaient foirés, les intrus ayant pu progresser jusqu’aux portes du bâtiment réacteur. ( portes verrouillées heureusement ). Alors des drones de 150 grammes…. 😉

    1. Olivier,
      Agent EDF à la retraite et entre autre ancien de la sécurité, je ne peux pas vous laisser dire ce genre de propos sans que vous rajoutiez que depuis 2005 il y a eu beaucoup de progrès en matière de surveillance.
      De plus, il me semble que vous êtes soumis au « Secret Défense » et que vous n’avez absolument pas le droit de diffuser quoi que ce soit touchant le domaine de la Protection de Site… même en inactivité.
      Au sujet des drones, je ne suis pas un « Pro Greenpeace » mais je pense qu’ils disent la vérité. Par contre, hormis un espionnage industriel, je ne vois pas quel danger peut représenter un de ces drones… si, il peut tomber sur la tête d’un salarié en fin de batterie ;o)))))
      Les chinois ont mis au point un petit fusil laser pour les « dégommer »… Affaire à suivre.

  3. Le problemes c’est pas le drone,mais te type qui le pilote . Peut être que c’est une reconnaissance pour une attaque d’un groupe armé .

    1. A n’en pas douter la justice a du saisir des services police et/ou de renseignement afin qu’ils enquêtent pour trouver les auteurs de ces survols. Avant de céder à la facilité d’y voir un acte terroriste, on peut aussi se dire que c’est un acte plus idéologique, comme ceux réalisés parfois par les militants de Greenpeace.

  4. Je suis plus inquiet des risques liés aux balles perdues, ces dernières faisant régulièrement des victimes à la suite de tirs de chasseurs pourtant formés au tir fichant, les risques augmentent considérablement dans le cas d’une trajectoire de tir balistique.

  5. Bonsoir,
    stop
    toutes les centrales sont protégés par des unités de la Gendarmerie dénommées PSPG (aucun secret d’état dans cette info), placées en permanence au sein des centrales et dont une bonne partie du personnel ont des compétences en tir avérés et doté du matériel adéquat.
    Ce n’est pas une question de personne ou de matériel, mais politique. Il faut recevoir l’ordre de descendre un objet.

    1. Visiblement les PSPG ne sont pas si efficaces que ça. Et puis s’il vous plait cessez donc de vouloir politiser un sujet prioritairement aéronautique. La défense d’un espace aérien relève avant tout de l’Armée de l’Air.

  6. Le problème n’est pas dans les titres et propos alarmistes lus là et ici (« riposte », « viol de l’espace aérien »…).
    Le problème comme le dit très bien olivier est la sécurité misérable des centrales nucléaires française ! On devrait remercier les pilotes des drônes de mettre ces carences en évidence et de faire en sorte que le public (les citoyens de la République, nous !) soit averti !

  7. pour en revenir au fusil de précision le GIGN esT désormais équipé de PGM Hécate II (7.62) sachez aussi que cette unité est rassemble le plus de THP au monde , chacun de ses membres étant Tireur d’élite.

    1. Mathys, merci pour cette précision mais sachez que de nombreux lecteurs de notre site sont des francophones non Français, donc merci d’écrire plutôt tireur de haute précision plutôt que THP, cela sera plus aisément compréhensible pour nos amis africains et canadiens.

  8. Hier soir je voyais au Soir 3 un « expert » qui disait qu’on pourrait utiliser des lasers pour les abattre. Est-ce vraiment réalisable avec nos compétences actuelles ?
    Et une autre question, jusqu’où peut on faire confiance aux déclarations de greenpeace sur ce sujet ?

    1. Aujourd’hui les Chinois annoncent avoir développer un laser en ce sens. Reste à savoir si c’est de l’intox ou quoi. Les annonces concernant les armes lasers en ont souvent été, on se souvient de celles à propos du Boeing YAL-1A qui devait théoriquement entrer en service, avant finalement de finir au rencard.

  9. Un bon coup de fusils de chasse devrais suffire . (évidament c’est plus compliqué que ça mais entre un lazer a X centaines de milliers d’euros et les catouches de calibre 12,le choix est vite fait)

  10. N’y a-t-il pas un moyen de mesures électroniques pour neutraliser ces drônes ? Ces engins utilisent des fréquences radioélectriques pouvant être brouillées voire transplexées.

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