Imbroglio diplomatique autour d’un Antonov An-124 affrété par la France

C’est une grosse incompréhension qui est à l’origine d’un incident diplomatique dont le Nigeria se serait bien passé. Ce samedi 6 décembre 2014 un avion de transport lourd russe affrété par le ministère français de la défense pour transporter du matériel militaire jusqu’au Tchad doit s’est posé en urgence sur l’aéroport nigérian de Kano, avant d’être bloqué par les autorités locales. L’appareil en question était un cargo gros porteur Antonov An-124. La situation est alors prise très au sérieux à Paris autant qu’à Moscou.

Il faut dire que la ville de Kano, au nord du Nigeria, est fréquemment la proie de combats entre les forces armées de ce pays et le groupe terroriste Boko-Haram. Des combats sanglants qui ont occasionné des dizaines de morts depuis plusieurs mois maintenant.

Et c’est justement à cause de ce conflit régional que l’avion russe, appartenant à la compagnie spécialisée dans le transport de fret lourd Volga-Dnepr Airlines, a été retenu durant plus de deux jours sur le tarmac de Kano. Des douaniers et des militaires lourdement armés empêchaient l’avion de redécoller. Et pourtant l’équipage de l’avion avait clairement démontré, manifestes et pièces officielles en main, que l’avion transportait du matériel militaire sensible nécessaire aux forces françaises en lutte contre les forces djihadistes dans la région. Deux hélicoptères Gazelle de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre se trouvait même dans la soute de l’énorme quadriréacteur, ainsi que des missiles antichars HOT.

Juste après cette découverte une rumeur s’est répandue dans la population, mais également parmi les militaires présents, comme quoi ces hélicoptères et ces armes étaient destinées à armer le groupe terroriste. Rapidement l’équipage russe a été arrêté et interrogé sur ces faits. Malgré leurs explications indiquant qu’ils devaient se rendre à N’Djamena sur la base française, les Nigérians ont continuer de croire qu’il s’agissait d’armes destinées à Boko Haram.

Dans le même temps les ambassades françaises et russes, avisées des faits par voie de presse, ont tout fait pour que l’Antonov puisse redécoller au plus vite. Et force est de constater qu’il y ont réussi… au bout de deux jours de négociation.

Si les autorités ont été rapidement convaincues de la nature de la cargaison et de sa destination, la rue elle a été plus longue à accepter la réalité des choses. Et c’est donc sous haute protection militaire que le quadriréacteur russe et sa précieuse cargaison ont pu reprendre les airs ce lundi 8 décembre en fin de matinée. Ils sont arrivés environ une heure plus tard sur la base française.

Photo © AFP

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 réponses

  1. Apparament la réaction des autorités viendrais de plusieurs chose : la nationalité de l’avion (et de l’affréteur) et le fait que l’escale sur cette base n’était pas prévus (N’jamena était aparament engorgé a ce moment là) .
    On peut comprendre la suspicion des autorités mais des qu’ils ont vus les papiers,le matériel et les cocards ils aurais dus nous appeler . C’est débile que l’ambassade française et russe ai du attendre que l’affaire tombe dans les journaux pour qu’ils ai été mis au courent …

      1. + 1 Arnaud ;o)))))
        Enfin, cette affaire est quand même un peu rocambolesque… ou alors il y en a qui savent des choses sur les « Fournisseurs » d’armes destinées à Boko Haram…

        1. La France c’est engagé a combattre Boko Haram .
          Je vois mal en quoi la France aurait un intérée a soutenir une organisation téroriste qui,je vous le rapelle,attaque aussi les intérrets français .
          Encore une foi c’est a cause du transporteur russe que les autorité locales ont un poil paniqué .

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