Les drones civils sont-ils vraiment dangereux ?

Alors qu’ils se démocratisent de plus en plus, au point même qu’ils pourraient même se retrouver aux pieds des sapins de Noël dans quelques jours, les drones civils posent de plus en plus de questions sur les dangers d’une mauvaise utilisation, et notamment leur cohabitation avec les acteurs du ciel. L’annonce ce dimanche 7 décembre 2014 d’un accident évité de peu en Angleterre cet été relance le débat.

En effet le très sérieux journal britannique Sunday Times relate une collision évitée de peu à 214 mètres d’altitude, au plus près du seuil de piste de l’aéroport international de Londres-Heathrow, le premier européen en terme de passagers.

C’est un équipage de biréacteur Airbus A320 qui a évité de peu l’accident en date du 22 juillet 2014 alors qu’il préparait à poser son avion. Un drone quadricoptère sans aucune marque apparente survolait le tarmac.
Du fait de sa taille il semble que l’aéronef sans pilote n’ai pas été repéré par les radars de l’aviation civile, ni par ceux de la Royal Air Force. Une enquête est en cours au Royaume-Uni pour retrouver le ou les pilotes de l’engin, et les auditionner sur leurs intentions ce jour-là.

Un drone quadricoptère avec une telle allure de jouet peut-il être dangereux ?
Un drone quadricoptère avec une telle allure de jouet peut-il être dangereux ?

En France depuis quelques semaines l’Armée de l’Air et les forces de l’ordre interviennent sur une série de survols de centrales nucléaires par des engins similaires. Des survols qui sont bien-entendu rigoureusement interdits. Là encore il semble que les aéronefs sans pilote en question soient des quadricoptères.

Le 1er décembre 2014 un de ces drones a été pris en chasse par un hélicoptère de combat Aérospatiale SA-342 Gazelle appartenant au 5e Régiment d’Hélicoptères de Combat. L’aéronef sans pilote évoluait dans une zone interdite aux abords immédiats de la centrale nucléaire du Golfech dans le Tarn-et-Garonne. Il a réussi à échapper à ses poursuivants.

Pour autant les drones remplissent chaque jour des missions qui évitent à des techniciens de mettre en péril leur vie. Ainsi ces aéronefs sans pilote qui inspecte régulièrement les piles du Pont de Normandie au-dessus de l’estuaire de la Seine, ou encore ceux qui surveille les voies ferrées du TGV à la recherche des voleurs de métaux précieux. Et bien entendu les drones qui permettent aux sapeurs-pompiers de voir l’évolution d’un incendie, qu’il soit urbain ou forestier. Ces outils là, bien télépilotés, sont de véritables auxiliaires dont on aurait du mal se passer.

Si sur le papier les constructeurs jurent que ces engins ne peuvent pas voler aussi haut, chacun sait qu’un bon bricoleur, pourquoi pas associé d’un ou deux geeks, peut tout à fait augmenter le plafond pratique et le rayon d’action de ces gros jouets, au point d’en faire des machines particulières dangereuses.
Il devient donc urgent que les pouvoirs publics se saisissent du dossier et offrent un véritable cadre juridique aux drones civils, et notamment à ceux qui seraient tentés de s’en servir pour commettre des méfaits.
Pas sûr que le dossier soit clos.

Photos © AFP

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

  1. Une réflexion : Est-ce vraiment les drones qui sont dangereux ?
    Ne serait pas les utilisateurs qui sont inconscients, voir plus ?
    Je suis en possession d’un petit drone. Jamais il ne m’est jamais venu à l’idée de voler à proximité d’un aéroport ou d’un aérodrome !!! C’est juste une question de bon sens.
    D’ici peu, à cause d’imbéciles, il faudra avoir un brevet ou autre pour pouvoir « s’amuser » (Au sens propre du terme).
    C’est bien dommage…

    1. Pour moi les drones c’est comme les voitures : c’est pas l’objet qui est dangereux,c’est la personne qui l’utilise .

  2. Ces engins sont « télécommandés » en utilisant des fréquences wifi ou autres. N y a-t-il pas moyen d’user de contre mesures électroniques afin de les mettre au tapis ?

  3. Allez, une fois de plus, pour quelques cas isolés, qui font une fois de plus les choux gras de la presse, qui, pour ne pas changer vont faire du sensationnalisme, il va y avoir encore des lois débiles (brevet à passer ? cotisation à payer ? Licence ?) On est vraiment le pays de l’anti-liberté !!

    1. Ou alors dites vous que toutes les règles mises en place sont là pour protéger les différents acteurs du ciel. A vous lire on serait tenter de penser que les Français sont râleurs jamais contents de rien, heureusement que ce n’est qu’une impression. 😉

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