Les Sea King de sauvetage vivent leurs derniers mois aux Malouines

C’est désormais officiel les vénérables hélicoptères jaunes vont bientôt en avoir fini avec l’archipel britannique d’Atlantique sud. Entre décembre 2015 et mars 2016 les Westland Sea King de recherche et de sauvetage en mer de la Royal Air Force quitteront les Malouines pour être rapatriés en Angleterre. Après cette date leur mission sera remplie par des hélicoptères civils sous contrat avec le ministère britannique de la défense.

Les Sea King HAR Mk-3 jaunes canaris sont une véritable institution au Royaume-Uni, y compris dans ses territoires ultramarins. Présents déjà du temps de la guerre des Malouines les gros biturbines ont toujours su remplir des missions très différentes. Le sauvetage en mer bien entendu, mais également le transport de troupes, l’évacuation sanitaire, le transport de charges sous élingue, ou encore des missions de service publique comme par exemple du ravitaillement en vivre au profit des populations civiles. Robuste, rustiques, et finalement assez simples d’entretien les Sea King ont toujours été considérés comme pleinement adapté aux missions malouines. Du coup dire que les Sea King de la RAF sont la-bas, sur ce petit bout de la Couronne, de véritables vedettes est un doux euphémisme.

Leur remplacement sera effectué par deux Agusta-Westland AW189 appartenant à un consortium regroupant la société d’exploitation British International Helicopters et le transporteur américain AAR Airlift. Ces appareils opéreront sous le contrôle de pilotes civils et militaires, mais avec des équipages de sauvetage intégralement militaires. Les mécaniciens et ingénieurs seront eux fournis par le consortium.
Le contrat passé à Londres prévoit une utilisation de minimum dix ans, allant de mars 2016 à mars 2026 inclus.

Au-delà des Malouines c’est sur l’ensemble du territoire britannique que les onze AW189 commandés par AAR Airlift devraient remplacer les Sea King jaunes dès le début de l’année 2017. Là encore ce sera un mini-évènement.

En France où les missions de recherche et de sauvetage héliportés sont avant tout à la charge des services de l’état, avec cependant quelques rares entorses à la règle outremer et en montagne, cette pratique de généralisation des délégations de service peut surprendre. Il faut savoir que depuis les années 1990 elle est communément acceptée par les citoyens britanniques.

Photo © UK Ministry of Defence.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

  1. « délégations de service » Quel joli terme pour cacher la démission des états de leurs responsabilités régaliennes …
    Pour information les français, dont je fais partie (aucun racisme envers nos cousins francophones, bien au contraire), ont condamné l’utilisation de Blackwater en Irak (horreur une armée privée ?). Mais ils ne s’offusquent point de se faire tripatouiller par des agents de sécurité de sociétés privées dans les aéroports …
    Plus laconiquement : la démission des états d’un de leurs rôles primaires (défense, sécurité) n ‘est elle pas un danger mortel ?

    PS: je me régale de vos articles : concis mais précis , intéressants mais pas trop long : bravo.

    1. En effet la période de troubles budgétaires que nous vivons actuellement aurait plutôt tendance à mettre en péril la souveraineté régalienne vis à vis des questions de défense. Pour nos amis francophone n’habitant pas notre pays, je rappelle qu’en France cinq ministères sont considérés comme régaliens : la justice, l’intérieur, les affaires étrangères, la culture, et la défense. Hors depuis près de quinze ans on constate que cette dernière s’étiole petit à petit au profit de délégations de services. Citons par exemple les hélicoptères d’entraînement Eurocopter EC120NHE de l’Armée de Terre, ou encore une partie de la gestion des paies des personnels militaires. Bien sûr des enquêtes sont faites avant d’octroyer un contrat, bien sûr nos parlementaires ont un regard dessus, mais au final le domaine public de la défense se réduit comme petit à petit, inexorablement. Les quatre autres ministères ne sont pas non plus épargnés, avec en tête loin devant les autres la culture.
      Cependant rien en comparaison de ce qui touche la défense britannique. N’oublions pas que les A330MRTT Voyageur de la RAF sont exploités par une société privée, que la cyber-sécurité militaire britannique est entièrement à la charge d’une entreprise… américaine, ou encore que les essais en vol sont réalisés par la société QinetiQ. Là-dessus nos amis anglais sont des champions toute catégorie confondue. Un titre que j’espère bien la France ne leur ravira jamais.
      Malheureusement cette perte régulière du public au profit du privé n’est pas une affaire de couleur politique, elle est purement lié aux réductions des dépenses publiques dans tous les pays dits industrialisés. Espérons cependant que nous arriveront à l’endiguer un peu.

  2. Je voulait savoir si le Sea-King était plus gros que les anciens Super-Frelons français ?

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