Le Rafale au cœur des négociations entre Français et Indiens

Alors que Paris va se parer des couleurs indiennes pour trois jours, le nom du Rafale est sur toutes les lèvres. Il faut dire que l’avion de combat omnirôle français risque bien d’être l’un des principaux points de discussions entre les officiels français et indiens aux cours des prochaines jours. Pourtant peu de chances de voir la signature du contrat cette semaine dans les salons feutrés de l’Élysée.

En fait du 9 au 12 avril le premier ministre indien Narendra Modi sera en visite officielle à Paris où il rencontrera François Hollande et l’ensemble des grands décideurs hexagonaux. Ce déplacement français est surtout l’occasion pour l’Inde de se rapprocher d’un partenaire économique et stratégique de premier plan.
Pourtant beaucoup estiment que les discussions tourneront pendant ces trois jours autour de la rumeur de hausse du prix du contrat Rafale voulu par Dassault et refusé par l’Inde.

Initialement celui-ci était (factuellement il l’est encore) de douze milliards de dollars américains. Devant les volontés indiennes de produire sous licence d’exportation des Rafale l’avionneur français aurait décidé de hausser le prix à vingt milliards. Il s’agirait de compensation vis à vis des ventes à l’export que l’avionneur indien HAL pourrait faire avec « ses » Rafale.

Le souci c’est que ni les responsables de Dassault ni le ministère indien de la défense ne veulent faire de concession. Au milieu la diplomatie française et le Chef de l’État doivent se dépatouiller pour sauver ce qui pourrait bien être le contrat du siècle pour l’industrie aéronautique de défense tricolore.

Quoiqu’il en soit pendant les trois jours qui viennent les médias français auront les yeux rivés sur ce premier ministre indien et sur son « carnet de chèques ». Même si une commande officielle durant cette visite semble plus qu’improbable, un miracle peut toujours arriver. Ou pas. À titre personnel je verrais plutôt ce contrat se signer fin juin dans un salon privé en Seine-Saint-Denis.

Photo © Gaëtan Pichon

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

10 réponses

  1. « Initialement celui-ci était (factuellement il l’est encore) de douze milliards de dollars américains. Devant les volontés indiennes de produire sous licence d’exportation des Rafale l’avionneur français aurait décidé de hausser le prix à vingt milliards. Il s’agirait de compensation vis à vis des ventes à l’export que l’avionneur indien HAL pourrait faire avec « ses » Rafale. »
    Non, la production sous licence en inde a été prévue depuis le début des négociations. Apparemment, ce serait plutôt la prévision du temps de cette production par HAL qui donne des chiffres très importants comparés à ceux de la production faite par Dassault. Plus de temps donc plus de sous.

    1. J’aimerais bien savoir d’où vous sortez que la volonté indienne d’exporter soi-même le Rafale existe depuis le début du contrat. Si vous pouviez citer vos sources ça me plairait bien. Car hormis des sites peu fiables orientés anti-Rafale (Sputnik news, agence russes, etc etc etc) personne ne semble avancer ce fait. D’avance merci.

      1. peut ëtre que « james » travaille chez dassault et connait les modalités du contrat . Sans doute travaille t il sur le dossier depuis longtemps! qui sait?

      2. Je me suis peut-être mal exprimé, je parlais de production sous licence des 108 Rafale indiens. D’autre part, qu’il y ait ou non exportation ultérieure de Rafale indiens, cela ne concerne pas le prix du contrat MMRCA.

        1. On est donc d’accord, Dassault (ou plutôt son patron) n’a aucune raison d’augmenter le prix initialement annoncé aux Indiens.

        2. @Arnaud.
          Comme j’ai écrit plus haut, tout dépend de la capacité de HAL à respecter le calendrier de production et avec la qualité qui va avec.
          Après, entre les déclarations des officiels indiens et de Dassault, j’ai l’impression qu’on est dans un dialogue de sourds. Espérons que ça va s’éclaircir sous peu.

  2. Yes !!!!
    Nouveau contrat:36 Rafale fabriqués en France pour l’Inde et l’actuel contrat suit son cours

  3. Surprenante nouvelle que ces 36 Rafale sur étagères mais excellente nouvelle pour l’industrie aéronautique française (pas seulement Dassault mais aussi Thales, Safran, MBDA, et de nombreux sous-traitants) !

  4. D’après leMonde.fr:
    « Le coût unitaire d’un Rafale produit en Inde s’est en effet avéré supérieur à celui fabriqué en France, du fait de la nécessité de constituer un réseau complet de sous-traitants, inexistant sur place, et de former les équipes. Le Rafale « make in India », dont 108 exemplaires sont prévus sur les 126 du contrat, présenterait un surcoût de 8 milliards d’euros, faisant passer le contrat global de 12 à 20 milliards d’euros.
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/04/10/l-inde-veut-acheter-au-plus-vite-des-rafale_4613468_3234.html#iWVqrw4HjYOl2mDy.99 »
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/04/10/l-inde-veut-acheter-au-plus-vite-des-rafale_4613468_3234.html

  5. Il parait tout à fait normal que Dassault augmente ses prix face une entreprise qui lui fera une concurrence directe.
    Monter une ligne de production en Inde c’est une chose, monter une ligne indienne en Inden c’en est une autre mais une ligne indienne en Inde qui exportera c’est encore autre chose. Le contract MMRCA change en permanence et les indiens tirent la couverture tellement bien que maintenant ils n’ont plus le choix ils doivent acheter du « make in france »

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