Un autogire sème la panique à Washington-DC

Ce mercredi 15 avril 2015 en après-midi le centre administratif et politique de la ville de Washington-DC a été le siège d’un incident aérien majeur. Un autogire monoplace s’est posé sur les pelouses du Capitole, où siègent les parlementaires américains, déjouant ainsi toutes les règles de sécurité.
Aussitôt au sol son pilote, un agent des postes âgé de 61 ans a été interpellé par la police.

Alors qu’une vague de panique se répand parmi les membres du Congrès un périmètre de sécurité est installé autour de la machine, les autorités fédérales américaines craignant qu’elle ne soit piégée. Des policiers d’élite du SWAT (l’équivalent américain de nos GIPN français) prennent position, encerclant le bâtiment tandis que les démineurs s’approchent de l’autogire. Une fois leur intervention terminée l’aéronef a été hissé sur un camion et placé sous scellée judiciaire.

L’aéronef en question est un Bensen B-8, certainement le modèle d’autogire le plus répandu dans le monde, conçu dans les années 1950 et largement fabriqué par des constructeurs amateurs un peu partout sur le globe. Avec un plafond pratique dépassant les 4000 mètres et un rayon d’action de près de 150 kilomètres c’est un appareil particulièrement adapté au survol urbain et péri-urbain.
On estime aujourd’hui que plus de 2500 exemplaires volent encore, majoritairement aux États-Unis et en Europe occidentale.

Un démineur de la police américaine s'active autour du Bensen B-8.
Un démineur de la police américaine s’active autour du Bensen B-8.

Concernant les motivations du pilote elles restent troubles. Il s’agirait selon ses mots d’un acte de désobéissance civile vis-à-vis des restrictions de vol imposées aux pilotes privés américains, mais finalement peu respectée. Un porte-parole du FBI a également souligné que le pilote avait « repeint » l’empennage de son autogire aux couleurs de l’US Air Mail, la poste aérienne américaine. Alors même que cette dernière ne possède aucun aéronef de ce genre. Les enquêteurs américains mettent en évidence la fragilité d’un pilote d’autogire à qui on a toujours refusé la licence de pilote civil d’hélicoptère.

N’empêche que son acte a permis de découvrir que la « bulle » de sécurité qui est censé entourer la capitale fédérale américaine n’est finalement qu’une vue de l’esprit.
L’interdiction complète de survol de cette partie de la ville date de la guerre froide et a été renforcée à deux reprises récemment : après les attaques terroristes du 11 septembre 2001 puis lors de l’attentat contre le marathon de Boston survenu le 15 avril 2013.

Pour les enquêteurs américains le choix de la date n’est donc pas anodin. Même si les déclarations du pilote demeurent incertaines et incohérentes.
Une enquête qui à coup sûr intéressera les experts aériens et antiterroristes britanniques et français, puisque Londres et Paris vivent également sous une bulle de protection.

Photos © AFP

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 réponses

  1. Ne trouvez-vous pas votre titre un peu racoleur ? Il n’y a pas eu de panique dans la ville, j’y étais à ce moment là. Seuls les abords du Congrès et de la Maison Blanche ont été bloqués. Le reste de la ville vivait très paisiblement.
    Par ailleur je remarque que vous êtes le seul média aéronautique francophone à avoir relayé cette info, et pour ça je vous en remercie.

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