Vol record pour un AWACS de l’Armée de l’Air

Cela aurait pu être un poisson d’avril de plus, mais non il n’en fut rien et cela malgré la date. Ce mercredi 1er avril 2015 un avion de surveillance radar Boeing E-3F SDCA de l’Armée de l’Air a réalisé un vol opérationnel d’une durée de dix-sept heures, établissant ainsi un record pour la flotte française du type. La mission a nécessité un seul et unique ravitaillement en vol.

Entrés en service au début des années 1990 les quatre Boeing E-3F se démarquent de leurs homologues en service dans l’US Air Force ou bien au sein de l’unité volante de l’OTAN par leur motorisation. En effet ils utilisent, à l’instar des E-3D de la Royal Air Force, de réacteurs CFM56 moins gourmands en carburant que les « traditionnels » TF33. Mais surtout la flotte française est actuellement en pleine cure de rajeunissement. Le mois dernier le deuxième E-3F MLU (pour mid-life updated) a été livré sur la Base Aérienne 702 d’Avord, nid de ces quadriréacteurs. En fait les avions sont proprement démontés et remontés avec des améliorations notables, mais difficilement présentables car relevant du secret-défense.

Pour en revenir à ce vol il a permis de démontrer que nos AWACS peuvent désormais parfaitement se rendre sur un théâtre d’opérations à plusieurs milliers de kilomètres de la métropole, réaliser sur place leur mission de surveillance et de commandement aéroporté, et revenir se poser sur une base alliée hors de danger. Chacun aura bien sûr en tête l’actuelle opération Chammal en Irak. Un vol d’une telle durée pourrait aussi revenir à déployer un de nos avions radars dans les territoires français ultramarins les plus éloignés, comme la Nouvelle Calédonie ou la Polynésie Française.

Ce vol démontre donc la pleine capacité de l’Armée de l’Air à voler longtemps et/ou loin. Une capacité appréciable quand on connait désormais les capacités réelles de notre aviation notamment grâce à de nouvelles machines comme l’A400M, le Rafale, ou bien les futurs ravitailleurs A330MRTT dont douze exemplaires ont été récemment commandés par le ministère de la défense. À celles et ceux qui auraient voulu enterrer un peu trop vite les Boeing E-3F, leurs pilotes répondent de la plus belle des manières, par l’exemplarité.

Photo © Armée de l’Air.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 réponses

    1. Parce qu’à l’époque où ils ont été commandé les besoins de la France était différents, notre pays disposait d’un plus vaste maillage de radars basés au sol qu’aujourd’hui. On sortait tout juste de la guerre froide et la guerre contre les djihadistes n’était pas prévue, le djihadisme étant encore quasi marginal.

      1. Et puis contre les djihadistes les awacs sont pas ce qu’il y a de plus efficaces. Les atlantiques 2 font parfaitement l’affaire.

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