L’Irak retrouve une véritable capacité de défense aérienne

C’est un des aspects les plus visibles du réarmement progressif de l’Irak post-baasiste : la force aérienne irakienne regagne une partie de ses moyens de défense aérienne, perdus après la chute de la dictature de Saddam Hussein. Et c’est intégralement dû à l’arrivée progressive en unité des chasseurs polyvalents Lockheed-Martin F-16C & D vendus par les États-Unis.

Il faut dire que ces avions sont les seuls aéronefs capables de mener des missions de défense aérienne et à fortiori d’interception. Armés de missiles air-air AIM-9 Sidewinder à courte portée et AIM-120 AMRAAM à moyenne portée ils peuvent donc assurer toutes les missions de « police du ciel ». D’autant que le canon de 20mm M61 Vulcan dont il est doté de série est une arme particulièrement taillé pour les missions air-air.

Bien entendu cette possibilité de remplir désormais de telles missions n’est pas la plus visible actuellement où la majorité des missions conduites par l’aviation irakienne et par ses alliés de la coalition internationale sont des frappes contre les positions du groupe terroriste Daech.

Néanmoins les possibilités que les djihadistes puissent disposer, même temporairement, de capacités aériennes ne sont pas prises à la légère par l’état-major de Bagdad. De vrais avions de chasse sont donc également nécessaires aux côtés des avions d’attaque.

Et puis ce retour de capacité est aussi un outil politique et diplomatique pour le gouvernement irakien. Il démontre que le pays a aujourd’hui recouvré cette fonction régalienne qu’est la défense du territoire. Et ça ce n’est pas un facteur à prendre à la légère.

Photo © US Department of Defense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 réponses

  1. Même si il y a une faible possibilité que Daesh obtienne une aviation de guerre, ont-ils les moyens de former des pilotes ? Et de toute manière, les avions de la coalition n’ont-ils pas largement les moyens de s’occuper de l’aviation djihadiste si elle venait à exister ? D’ailleurs, les Kurdes ont-ils des hélicoptères ou avions ?

    Si la réponse à la dernière question est non, je ne vois vraiment pas l’intérêt pour l’Irak de disposer de tels appareils, à l’heure où la guerre terrestre serait un investissement plus utile.

    1. Les pilotes de F-16 irakiens sont formés aux USA suite à un accord de défense passé en 2012.

      1. On s’est mal compris : Est-ce que Daesh, quand bien même ils obtiendraient des avions, pourrait former des pilotes pour attaquer la coalition et/ou l’Irak ? Ça me semble très peu probable, d’autant plus que l’Arabie Saoudite est maintenant très surveillée et n’a plus aucun intérêt à aider à ce point l’état islamique.

        1. Des pilotes mercenaires ça se trouve un peu partout quand on sait où chercher. Ils ne regardent que la somme versé et pas le payeur. Après je pense qu’aucun pilote aussi avide de pognon soit-il ne se risquerait face à l’aviation de la coalition.
          Pour ce qui est de former des pilotes (dans une optique militaire) il faut déjà pouvoir les faire voler. Or le ciel est bourré d’avions de la coalition donc je ne vois pas comment ces pilotes pourraient s’entrainer en dehors des cours théoriques. Dans le meilleur des cas ils pourront les former au maniement du siège éjectable.

  2. Thalassin ton point de vue ne manque pas de pertinence, dis toi juste que c’est un énième moyen des américains de se faire de l’argent sur le dos des irakiens.

    1. Faire de l’argent, pas forcément, renforcer leur influence au Moyen-Orient plutôt. Au moment où la France se forge une influence chez les Saoudiens, les Qataris ou encore les Égyptiens, grandes puissances régionales, les USA se retrouvent à partager leur territoire. De plus la Russie s’est appropriée l’influence sur la Syrie et la Turquie critique de plus en plus Washington. S’implanter en Irak avant qu’une autre puissance (notamment la France, influente du côté kurde) ne le fasse est donc à mon sens un enjeu beaucoup plus important pour les Américains que juste se faire de l’argent.

      Dans ces optiques de conflit asymétrique, des bombardements montrent peu d’efficacité sans troupes au sol, d’autant plus qu’un peuple nationaliste et/ou embrigadé ne se fera pas déstabiliser de cette manière. L’aviation sert à ces pays comme un moyen de marquer son camp entre la Russie et les USA, avec des puissances secondaires au milieu (France principalement, UE, Suède et Brésil dans une seconde mesure).

      J’ai toujours trouvé que l’aviation militaire, au-delà de faire la guerre, était toujours un moyen de s’informer sur la politique internationale d’un pays.

    2. C’est pas uniquement ça . Faut bien que l’Iraq ait les moyens de se défendre et se fassent respecter . Les F16, c’est le minimum face aux voisins sulfureux comme l’Iran , la Turquie, la Syrie … Bien sûr, je doute que l’Iraq ait une pleine souveraineté dans ses décisions .

      1. A mon sens tant que l’Irak restera une alliée fidèle des USA elle n’aura rien à craindre de la Turquie, cette dernière étant membre (fondateur) de l’OTAN.

  3. Ce n’est pas en vendant des avions de combat qu’un pays augmente nécessairement son influence sur l’acheteur. Les versions exports sont souvent dotés de technologies « standard » sauf dans les cas ou une relation de confiance s’est installé entre 2 pays ou le vendeur intégrerait des technologies plus sensibles.

    Les USA ont comme objectif d’assurer et pérenniser la suprématie militaire d’Israël sur ses voisins : c’est pour cette raison que les avions US vendus à des pays arabes seront toujours inférieurs à ceux vendus à Israël. En s’assurant que ces pays achètent américains (dans une moindre mesure occidental) par des pressions, des crédits, etc… On s’assure que les aviations arabes ne représentent pas un grand danger potentiel pour Israel

    24 Rafales pour l’Egypte, c’est très peu pour un pays de cette stature : la question est : V’ont-Ils remplacer progressivement leurs innombrables F-16 et Mirage par des Rafales ? Lorsque l’Egpte achetera une petite centaine de Rafale au détriment d’autres avions US, on pourra parler de l’augmentation de l’influence de la France en matière militaire et politique

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