La France relance les recherches du vol MH370

On avait l’impression depuis quelques mois maintenant que les autorités malaisiennes avaient décidé de baisser les bras dans leurs recherches du vol MH370, ce biréacteur long-courrier Boeing 777 disparu sans laisser de trace. C’était compter sans les courants marins. On sait maintenant avec une quasi totale certitude que le flaperon retrouvé sur l’île de la Réunion ce mercredi 29 juillet 2015 appartenait bien à l’avion de ligne disparu. En conséquence le gouvernement français a décidé ce jeudi 6 août 2015 en soirée de déployer d’importants moyens de recherches, notamment aériens, autour de l’île afin de localiser et repêcher d’autres éléments de l’avion. Le premier avion dépêché sur place sera un biturbopropulseur de transport moyen Casa CN-235 appartenant à l’Armée de l’Air.

L’avion de l’Escadron de Transport 50 aura pour mission de patrouiller au-dessus des flots à la recherche d’éventuels autres pièces du Boeing 777 de la Malaysian Airlines ou bien des effets personnels des passagers. Quelques heures après la découverte du flaperon des restes d’une valise avaient été retrouvé non loin de là et envoyés en métropoles pour analyse dans un laboratoire de la région parisienne.

Les analyses du flaperon, confiés par les experts du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile à leurs collègues de la Direction Générale de l’Armement, ont bien confirmé qu’il s’agissait d’un élément de Boeing 777 et que celui-ci avait passé plus d’un an dans l’eau de mer. Cependant à l’heure où ces lignes sont écrites aucun numéro de série n’avait été relevé.
Même si le parquet de Paris refuse de corroborer les faits, la décision gouvernementale de déployer des moyens aériens, maritimes, et terrestres dédiés à la recherche de débris de l’épave semble aller dans le sens d’une confirmation prochaine à 100% en faveur du vol MH370.

Il faut savoir que depuis le crash les familles des victimes n’ont eu de cesse de se plaindre du silence assourdissant de la compagnie aérienne et des autorités australiennes et malaisiennes. Ces dernières ont même empêcher les enquêteurs américains du NTSB de participer aux recherches. Pourtant il est de coutume qu’ils interviennent lors de tout accident majeur impliquant un avion de construction américaine. D’autant que le NTSB avait reçu mandat de Boeing.
De l’avis général, et notamment aux États-Unis, le fait que la France reprenne à son compte une partie des recherches pourrait permettre de gagner en transparence. Les enquêteurs américains et français ont en commun une longue tradition de collaboration dans ce type d affaire .

Il est peut être aussi nécessaire de rappeler ce qu’est un flaperon. Depuis le début de cette affaire il ne se passe pas un jour sans que les médias français n’abordent le sujet en parlant justement de cette fameuse pièce sans jamais expliquer ce qu’elle est. Un flaperon est un élément articulé d’une aile d’avion de ligne. Pièce majeure dans la voilure elle permet de contrôler le roulis lors des phases de vol à vitesse de croisière. Ils sont généralement placés à mi-distance entre le fuselage et l’extrémité de voilure. Les flaperons sont parmi les pièces d’avions les plus contrôlés par les techniciens, au même titre que les ailerons.

Le Casa ne sera pas le seul aéronef à rechercher les éventuels débris. L’un des deux hélicoptères locaux de la Gendarmerie Nationale, vraisemblablement l’Eurocopter EC135,  sera aussi déployé dans la mission de recherche. LEurocopter EC145 étant réservé généralement aux missions de secours en montagne, il y a peu de chances qu’ils soit activé.
En mer l’une des deux vedettes côtières de gendarmerie ainsi que des embarcations plus légères appartenant notamment à la Police aux Frontières rechercheront aussi ces débris. Enfin un important dispositif de fouilles terrestres est prévu sur les plages et l’ensemble du littoral réunionnais. Après tout c’est sur l’une d’elle que le flaperon a été localisé.

Malgré ces moyens conséquents, rien ne dit qu’une ou plusieurs pièces soit localisé. L’océan indien est gigantesque et le Boeing 777 finalement tout petit. D’autant que la découverte du flaperon laisse craindre que le biréacteur se soit pulvérisé au contact de l’eau. En théorie le seul « gros » élément qu’on pourrait retrouver est l’empennage, traditionnellement la partie la plus robuste d’un avion de ligne contemporain.

Photo © Armée de l’Air.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

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  1. À peines arrivés en remplacement des Transalls, les Casa ont déjà du boulot, et quel boulot! Mais est-ce qu’un Atlantique ne serai plus à l’aise dans ce genre des missions?

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