Les narcotrafiquants, nouvelle cible de la chasse péruvienne

Certains y voient une évolution logique de la guerre que mènent la majorité des états sud-américains contre les trafiquants de drogue, d’autres en revanche estiment que c’est là un grave retour en arrière qui ne sera pas sans bavure. Quelque soit le camp que l’on décide de rejoindre, il est claire que la décision du parlement péruvien ne laisse pas grand monde indifférent. Ce jeudi 20 août 2015 les députés péruviens ont voté une loi autorisant les avions de combat de leur pays à abattre les aéronefs de transport utilisés par les narcotrafiquants. Une telle loi avait déjà existé entre 1992 et 2001 mais avait été annulé suite à la destruction d’un bimoteur léger transportant deux moines américains.

Les avions de combat immédiatement concernés par cette décision sont la vingtaine de biréacteurs MiG-29 Fulcrum d’origine soviétique et la demi-douzaine de monoréacteurs Mirage 2000P français encore en état de vol, vestiges d’un Pérou riche dans les années 1970-1980 et qui pouvaient se payer ce qui se faisait alors de mieux hors États-Unis.
En dehors de ces deux modèles d’avions les autres appareils de combat de la Fuerza Aérea del Péru ne sont pas à proprement parlé adaptés à l’interception d’avions de transport, même lents et légers. Su-22M Fitter et Su-25 Frogfoot sont clairement des avions d’attaque et d’appui rapproché, pas des chasseurs.

Un Mirage 2000P au décollage en configuration quasi lisse.
Un Mirage 2000P à l’atterrissage en configuration quasi lisse.

En fait cette décision cache assez mal le fait que depuis une quinzaine d’années le Pérou est devenu un des principaux « pays producteurs » de feuilles de coca, nécessaires à la fabrication de la cocaïne une des drogues les plus mortelles existant actuellement. Malgré d’importants moyens militaires et policiers jamais ce pays n’a pu endiguer ce phénomène. Et depuis des années son aviation et ses forces de l’ordre saisissent des avions de transport et de tourisme ainsi que des hélicoptères légers qui s’entassent dans leurs hangars et bases aériennes. Certes certains ont été depuis repris par les douanes et la police péruviennes, mais il ne s’agit pas là d’une solution d’avenir.
D’où la décision politique de désormais abattre ces aéronefs.

Dans les années 1980 la Colombie avait pris une mesure similaire mais l’avait abandonné elle-aussi suite à deux bavures retentissantes dont la destruction d’un avion de travail agricole appartenant à la police, et confondu avec un avion de transport de drogues.

Photos © Wikimédias Commons.

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Bonjour, petite question bête : « On sort les aérofreins au décollage ? » ( voir la photo du 2000P et sa légende ).

  2. J’adore ce 2000 en basse visibilité. On dirai qu’il s’est déguisé en Rafale 🙂

    Donc seulement 6 M2000 en service! Ça fait des années j’avais lu sur l’intention du Pérou de transformer ses 2000P en 2000-5. Quelqu’un connais que s’est-il passé?

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