Les survols français de la Syrie s’enchaînent

Depuis la décision présidentielle d’engager la force Chammal dans des opérations au-dessus du territoire syrien les opérations se multiplient. Entre ce mardi 8 et ce mercredi 9 septembre 2015 pas moins de deux missions de reconnaissance aérienne ont été réalisé par les équipages français afin de localiser les positions des troupes ennemies. Si la première a été particulièrement médiatisée la seconde le fut beaucoup moins.

Ce mardi 8 septembre 2015 donc deux avions de combat Dassault Rafale appartenant à l’Armée de l’Air ont réalisé le premier survol opérationnel de la Syrie par des aéronefs de la force Chammal. Partis de la base émiratie les chasseurs omnirôles français ont pu réaliser leur mission grâce au soutien d’un de nos ravitailleurs en vol Boeing C-135FR.

Les images et informations collectées par les équipages des biréacteurs permettront d’élaborer des schémas d’engagement et de définir les futures cibles des frappes aériennes de la coalition internationale contre l’autoproclamé État Islamique.

Le lendemain, mercredi 9 septembre, c’est l’avion de patrouille maritime Dassault ATL-2 de la Marine Nationale qui a lui aussi pour la première fois atteint l’espace aérien syrien. Grâce à ses puissants capteurs le biturbopropulseur français a pu repérer les positions de Daech, et là aussi préparer au mieux les frappes à venir des avions de combat français, mais aussi étrangers.

Si ces vols sont encore des opérations de reconnaissance il ne faut se faire d’illusions les missions de frappes aériennes contre les positions syriennes de Daech viendront très vite. En effet on imagine mal que les tergiversations françaises sur la nécessité ou non d’intervenir en Syrie ne concernent que du renseignement. D’autant que l’Armée de l’Air ne semble pas avoir détachée dans la région de drone, ce sont donc uniquement les chasseurs et l’Atlantique 2 qui remplissent cette mission. Les bombes à guidage laser ne devraient donc pas tarder à être larguées.

Photo © ministère de la défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 réponses

  1. il est grand temps d’intervenir!!!!!! j’ai une pensée toute particulière pour tout les pilotes Français et
    étranger qui sont a nos côtés, c’est une très périlleuse tâche pour tout nos braves pilotes!!!!!!
    un grand merci pour eux de combattre DAECH!!!!!

  2. Frapper Daech (EI)… ? Mouais… ?
    Ce serait bien, mais on va surtout être sans doute les dindons de la farce une nouvelle fois…
    Déjà il aurait fallu ne pas contribuer à créer le monstre Daech avec nos ggrands amis Séoudiens et Qataris, ensuite c’est sans doute plutôt la présence des forces russes que celles de Daech qui est pistée par notre aviation…
    Le soutien massif de Moscou à Damas visant à éviter la chute de Bachar (sans compter que le mélange des troupes russes et syriennes loyalistes rend impossible définitivement toute frappe us ou israélienne) et de leur seule base navale en Méditerranée à Tartous (avec le soutien de l’Iran qui n’est donc pas laissée à Washington), à démontrer sa puissance et sa fiabilité, ridiculiser les Etasuniens (avec l’échec de leur Division 30), à redevenir incontournable dans les négociations internationales au Moyen-orient (et donc peser pour une levée des sanctions internationales contre la Russie, et l’offensive occidentale en Ukraine), et enfin, à remonter en popularité interne (un peu) mise à mal par les sondages…
    Bref du Grand jeu, il faut bien reconnaître qu’on s’est un peu faits balader avec notre diplomatie naïve, entêtée et dogmatique (quid des Chrétiens d’Orient (seulement ‘protégés’ (ou non exterminés) par Bachar) dont la France fut la protectrice traditionnelle aux siècles passés ?) Même nos alliées Séoudiens reconnaissent finalement l’accord américano-iranien, quid des intérêts français là-dedans ?
    Si nos Rafale rencontrent des Su-35 en Syrie, ils n’y reviendront sans doute plus (rappelés par Paris). Alors que nous avons le même ennemi Daech…
    Bref, il y a plus d’inconnues politiques que militaires dans le dossier Syrien. Nos militaires ont bien méritants, pourvu qu’ils soient préservés.

  3. Lire ‘sanctions’ à la place de ‘sondages’ (c’est en démocratie ça 😉 !), et à la fin « sont bien méritants ».
    D’après des infos personnelles, professionnelles et un article du Point.

  4. Toujours pas de frappe aérien en vue ? Hollande n’en a pas encore reçu l’ordre d’Obama ou alors n’a t il pas le courage d’aller bombarder l’état islamique ?

    1. La France, sous l’impulsion de son actuel président, mène des frappes aériennes contre Daech depuis septembre 2014. Je pense donc que si nos pilotes ne bombardent pas encore cette organisation en Syrie ce n’est sûrement pas par couardise de la part du Chef des Armées. De même la France a toujours conservé une forme d’indépendance face à son allié américain.
      Non si la France ne bombarde pas encore l’EI en Syrie c’est plus sûrement parce qu’elle continue de chercher à identifier ses futures cibles.

  5. Une heure de vol d’un Mirage ou d’un Rafale « c’est pas donné » en plus il y a le coût des bombes…..et des infrastructures, de la maintenance, des carburants sans parler de l’usure des matériels. Tout cela a un montant FARAMINEUX. Sans doutes certains Emirats mettent ils la main au portefeuille pour aider à payer la note, mais cela reste à prouver. Si la France a acheté aux USA des drones, 2 ou 3 je crois ce ne sont que des « Observateurs » n’est il pas temps d’ évoluer vers des drones « Tueurs » ?

    1. Certes, mais les Rafales sont déjà achetés et doivent voler régulièrement, les équipages sont formés et doivent s’entraîner régulièrement aussi. Alors plutôt que de voler en rond au-dessus du golfe de Gascogne et larguer des bombes sur des polygones de tir…
      Pour les bombes aussi, en comptabilité, la bombe qui coûte est celle qui ne sert pas… (et donc à rien, et donc « coûte ») C’est spécial l’armement, pour le pouvoir politique, ce n’est qu’un outil de plus, une démonstration de puissance et de souveraineté, pas forcément le plus « coûteux ».
      En fait pour les politiques et le budget de la France, ces opex limitées sont « gratuites »…
      En ce qui concerne les drones, les drones armés ne sont pas le choix la politique française, ni de l’Adla donc. Et si cela venait à changer, il faudrait de toutes façon, une certain temps d’apprentissage avant que d’être opérationnel. Donc pas pour la Syrie à court terme. Le « coût » d’une erreur (collatérale) serait bien trop grand par rapport aux économies éventuellement réalisées.

  6. La fréquence des vols d’entrainement est elle la même qu’en opération? Je ne pense pas non plus qu’un ravitaillement en vol soit nécessaire pour aller faire des ronds au dessus de l’eau.
    Une bombe qui ne sert pas n’a que le coût de son achat voir en plus celle de son stockage si elle est larguée il faut la remplacer ! La France possède t’elle un stock si important que ça de bombes ? lors des opérations en Lybie n’ y a t’il pas eu « pénurie » ?
    Que veux dire « Gratuité » des Opex qui paye?
    Effectivement actuellement l’achat éventuel de Drones Killer est très compliquée, mais n’est il pas venu le temps d’étudier la question.

  7. Non, il y a souvent bien plus de vols en entrainement, qu’en opérations (plus risqué). Et le ravitaillement est un entrainement quasi-obligatoire : vu la difficulté de l’exercice, le plus on le pratique, le mieux c’est.
    « …que le coût de son achat… » ?? Et à part ‘ça’…?
    Les bombes ne sont pas forcément remplacées, il y a un stock renouvelé périodiquement. Chaque bombe a sa durée de vie, surtout avec le ‘stress’ de vols supersoniques, et de catapultages et d’appontages, la présence de criques est vérifiée régulièrement.
    La gratuité est par rapport au coût de l’heure de vol et de l’acquisition de matériel. Les opex coûtent beaucoup par les personnels déployés, leurs primes, le transport et l’entretien, plus les éventuelles contre-parties dans les accords internationaux.
    Attention l’intérêt des drones est tout sauf financier. C’est le même coût qu’un Mirage, voire plus avec les différents containers, et équipages (et puis les mêmes bombes…). Mais l’heure de vol est moins chère, et surtout ça reste bien plus longtemps sur zone.
    Les opex coûtent cher, c’est un ‘privilège’ des grandes puissances (quoiqu’on en pense au point de vue moral), qui seules peuvent le faire. En Europe, seules la France et la Grande-Bretagne, et de façon de plus en plus difficile, peuvent en effectuer ; ce qui repose la question de l’Europe de la Défense… (avec certains pays qui ne veulent ni intervenir, ni payer).

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