Un Antonov An-72 russe a violé l’espace aérien estonien

Après les avions de reconnaissance Ilyushin Il-38 May et les bombardiers Tupolev Tu-95 Bear voici c’est au tour d’un avion de transport biréacteur de faire parler de lui aux frontières septentrionales de l’OTAN. Ce jeudi 17 décembre 2015 un Antonov An-72 Coaler appartenant à la force aérienne russe a violé l’espace aérien souverain de l’Estonie. L’incident n’a duré à peine que plus d’une minute et demi mais a suffit largement pour mettre la défense aérienne du pays en alerte.

À Moscou on plaide l’incident de pilotage, arguant que le transpondeur de l’avion était demeuré allumer durant tout le vol de l’An-72. En filigrane on pourrait alors comprendre que lorsque les espaces aériens sont violés par des avions transpondeurs éteints, ce n’est jamais accidentel.

Ce qui pourrait démentir le caractère accidentel de ce survol c’est le fait que le biréacteur russe est entré dans l’espace aérien estonien au plus près de la verticale de la ville portuaire de Jõhvi, où stationnent habituellement une partie des moyens navals de l’OTAN pour la région. Cela signifierait donc que les An-72 sont désormais utilisés comme avions-espions et non plus uniquement pour le soutien logistique.

Quoiqu’il en soit cette affaire de violation d’espace aérien d’un pays membre de l’OTAN par un avion russe tombe au plus mauvais moment pour les dirigeants moscovites. En effet leur pays tente de monter (avec beaucoup de difficultés) une alliance militaire pérenne contre Daech sur le théâtre syrien. Qu’elle soit accidentelle ou volontaire cette violation n’est vraiment une bonne chose pour la Russie.

Il est à signaler que si les forces de Baltic Policing ont été mises en alerte, il n’a pas été décidé de leur faire prendre les airs, vu la nature supposée de l’An-72.

Photo © OTAN.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 réponses

  1.  »il n’a pas été décidé de leur faire prendre les airs, vu la nature supposée de l’An-72. »
    comment fait on pour connaitre la nature d un avion s il y a na pas eu de contact visuel établi par la chasse ?
    sauf si les radars estoniens savent reconnaître depuis le sol la nature et la cocarde d un avion dans lequel cas je suis vraiment pas a jour sur mes déjà modestes connaissance en la matière

  2. J’ai lu que les baltes avaient conservé un réseau de guetteurs à  »l’ancienne », avec de bon objectifs , si l’appareil ne fait pas de radada, on doit pouvoir l’identifier – de jour – à quelques kms.

  3. Est-ce que nos pays occidentaux jouent également à ce même genre de cache-cache avec les espaces aériens soviétique ?

    1. « espace aérien soviétique » lapsus révélateur de l’ambiance…serions nous en train de revenir aux meilleurs jours de la guerre froide ?

    2. Les aviations « occidentales » ont d’autres chats à fouetter, avec les conflits contre le terrorisme et les soucis de territorialité maritime de la Chine dans le Pacifique. De toutes manières les espions volants américains peuvent surveiller la Russie tout en demeurant aux frontières de celle-ci. Les différentes versions de Boeing RC-135 ont été conçues ainsi. Sans compter les satellites dans l’espace.

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