La chasse helvète bientôt opérationnelle 24 heures sur 24

Il faut bien le remarquer ce particularisme typiquement suisse fait hurler de rire les passionnés d’aviation du monde entier : sa chasse aérienne n’est opérationnelle sur le territoire qu’aux heures de bureaux et encore pas tous les jours de l’année. Avec la montée en puissance de la menace terroriste sur les état européens il semble que les autorités fédérales du pays aient changé leur fusil d’épaule. Entre 2016 et 2020 les forces aériennes suisses vont petit à petit mettre en place un système de défense aérienne permettant à terme aux avions de combat de prendre les airs à toutes heures et jours de l’année. Une véritable révolution autant pour les militaires que pour les civils suisses.

Alors certes pour passer d’un fonctionnement frisant la caricature de fonctionnaires à un réel service opérationnel raccord avec celui de ses voisins la Suisse va devoir y aller par étapes.

Première en date, celle qui prendra effet dans les semaines qui viennent en janvier 2016. Deux McDonnell Douglas F/A-18 Hornet seront équipés et armés bons de guerre entre 8 heures le matin et 18 heures l’après-midi pouvant prendre les airs en alerte en cas de nécessité. Le reste du temps la Suisse devra encore s’en remettre à ses alliés et voisins. Dès le premier trimestre 2017, ces horaires seront portés à 365 jours par an, c’est à dire également les jours fériés.

Les pilotes de chasse suisses devront attendre 2019 pour réellement commencer à prendre les airs en alerte de nuit, et encore uniquement entre 6 heures du matin et 22 heures le soir. Entre les deux, ce sera toujours à la dépendance de ses accords internationaux de défense que le confédération helvétique devra s’en remettre.
Et enfin en 2020 les pilotes suisses pourront opérer comme leurs homologues allemands, français, ou italiens, c’est à dire 365 jours par an et 24 heures sur 24.

Bien sûr en Belgique, au Canada, ou en France une telle décision peut surprendre. En effet nos jets de combat respectifs opèrent en alerte 24 heures sur 24 depuis la guerre froide. Cependant dans un pays affichant traditionnellement une neutralité stricte voir des avions de combat (et aussi reconnaissons-le les entendre) décoller en pleine nuit n’a rien d’évident. Les autorités fédérales ont du aussi combattre un certain scepticisme de la part des citoyens, par ailleurs électeurs.

Espérons tout de même que d’ici à 2020 ceux qui ont eu une mauvaise vue cette année aient investi dans des verres correcteurs, car de nuit la cocarde suisse se distingue encore plus mal qu’en pleine journée. Sinon les diplomates devront encore redoubler de boulot.

Photo © ministère suisse de la défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 réponses

  1. Ne voulant pas dénaturer l’article très sérieux de notre rédacteur Arnaud, je vous propose cette vidéo dans les commentaires :

    http://www.dailymotion.com/video/x1cjy1j_120-secondes-les-forces-aeriennes-suisses-ne-sont-disponibles-que-pendant-les-heures-de-bureau_fun

    Un excellent sketch des humoristes de l’émission parodique 120 SECONDES diffusée sur la RTS (Radio Télévision Suisse) où le lieutenant-colonel Karl-Heinz Inäbnit, suppléant du commandant de la place d’armes de Bure, nous explique le fonctionnement de la Force aérienne suisse… A voir absolument !

    1. La première chose à laquelle j’ai pensé quand j’ai vu le titre de l’article, héhéhé ! Ah, vous m’avez doublé, monsieur… Je m’en retourne faire pschitt-pschitt sur les vitres !

  2. S’il est vrai que l’affaire du détournement a mis en lumière le fait que la chasse suisse ne dispose pas de QRA, elle n’est pas la seule dans ce cas. L’ Autriche ne peut assurer sa sécurité aérienne que quelques heures par jour.

    La deuxième chose, c’est que l’adoption de cette mesure de sécurité n’a strictement rien à voir avec la situation actuelle, puisque c’est le résultat d’une notion déposée devant le parlement en 2009, si je ne fais pas d’erreur bien sûr.

    Après, il est vrai que maintenir ces horaires restreint aussi longtemps est assez incompréhensible, mais je suppose que l’on peut trouver une explication dans l’énorme réduction de moyens des Forces Aériennes suisses depuis 1990. Depuis lors, nous sommes passés de 300 avions à une trentaine et un budget plus que limite. Alors je réalise bien que cela ne peut pas tout expliquer, puisque c’est le lot de toutes les forces aériennes européennes.

  3. Concernant la dernière partie de l’article je me demande combien de temps l’équipage russe a vu le F18 et si celui ci était sous un angle où on pouvait apercevoir les cocarde suisses.Comment était la météo à ce moment et à quelle distance était le chasseur?Il faut connaître les faits exacts.Cette méprise est étonnante,les pilotes militaires russes(les chasseurs) connaissent parfaitement les avions de combat des autres pays et les reconnaissent au premier coup d’oeil.

    1. Une vue de coté est la seule vue qui fait rapprocher un F-18 d’un Rafale, et encore, les dérives ne sont pas positionnées pareil, beaucoup plus avancées pour le F-18.
      Dans les autres vues (face, derrière) et (dessus, dessous), les doubles dérives et la configuration ailes+empennages du F-18 devraient aider à faire la distinction.
      Si les pilotes russes n’avaient pas tout ceci en tête…

  4. Merci Arnaud, je me coucherais moins bête ce soir. C’est une particularité suisse que je ne connaissais pas.

  5. Bonjour je ne connaissais pas du tout cette histoire sur les horaires des pilotes suisses, c’est vraiment étonnant.

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