Ravitaillement des hélicoptères, une technique désormais maîtrisée

Si le ravitaillement en vol demeure une des phases les plus critiques des opérations aériennes par la minutie et la technicité qu’elle impose à chacun de ses acteurs, de l’équipage de l’aéronef ravitailleur à celui du ravitaillé c’est encore plus vrai quand il s’agit de voilures tournantes. Le ravitaillement en vol d’un hélicoptère implique que l’avion ravitailleur calque sa vitesse de croisière sur celle de l’hélicoptère alors que c’est l’inverse dans la cas d’un avion de combat, par définition bien plus rapide que les « stations services volantes ». Voilà une technique que les équipages américains maîtrisent à merveille et que leurs homologues français acquièrent désormais avec un très grand professionnalisme.

Alors il faut tout de suite le reconnaitre les lourds ravitailleurs en vols à réaction tels les Airbus A330MRTT, Ilyushin Il-78 Midas, et autres McDonnell Douglas KC-10 Extender ne sont absolument pas adaptés à cela. Eux ils s’occupent des chasseurs, des bombardiers, et des avions de transport, et le font d’ailleurs généralement avec brio.

Pour ravitailler en vol des hélicoptères il faut des avions turbopropulsés. Et donc forcément le plus efficace dans ce domaine est sans conteste le Lockheed KC-130 Hercules américain. On ne reviendra pas ici sur la « supposée » incapacité de l’A400M à ravitailler en vol, pour en effet voir qu’actuellement hormis quelques exceptions ponctuelles, tel le C.160R Transall, seul le KC-130 est vraiment apte à ravitailler des hélicos.

Si au départ, durant la guerre du Vietnam et lors de l’invasion de la Grenade, le ravitaillement en vol des hélicoptères était réservés à de très grosses machines de transport lourd il faut remarquer que peu à peu le il s’est mué en outil au profit d’appareils de taille plus modestes tels le HH-60G Pave Hawk vu en photo de une.
En fait aujourd’hui les techniques de ravitaillement des voilures tournantes sont tellement acquises aux États-Unis que des avions ravitailleurs sont quasi systématiquement intégrés lors des missions de recherches et de sauvetage au combat, celle là même que les Américains appellent C-SAR (pour Combat Search and Rescue) et qu’ils engagent sur presque tous leurs théâtres d’opérations.

Désormais d’autres nations s’y essayent, et donc aussi les Français, au travers de leurs EC725 Caracal, les montures des forces spéciales engagées dans des opérations d’infiltrations-exfiltrations et de lutte antiterrorisme. Mais bien sûr ces hélicos et leurs commandos ne sont jamais bien loin lors des même missions C-SAR (appelées Resco dans le jargon français) où ils excellent.
Les équipages de Caracal se sont notamment formés au ravitaillement sur des Hercules italiens.

Un Caracal français "biberonne" un Hercules transalpin.
Un Caracal français « biberonne » un Hercules transalpin.

Il est d’ailleurs très étonnant que les forces spéciales russes ne possèdent (officiellement) aucun Mil Mi-17 aptes à cela. Une carence que cette puissante aviation militaire devrait combler dans les années à venir, à condition bien entendu d’avoir des avions adaptés également.

Avec l’hyper polyvalence des hélicoptères d’assaut et de transport il y a fort à parier que leur ravitaillement en vol va se développer dans les années à venir. Les ingénieurs hélicoptéristes ont d’ailleurs compris cela depuis quelques années maintenant.

Photos © Armée de l’Air & US Air Force.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Merci Arnaud pour ce sujet passionnant. Je crois que les anglais ont aussi la capacité de ravitailler leurs Chinooks ou je me trompe ? Et pourquoi les Russes sont ils encore à la ramasse sur ce sujet ?

  2. Merci pour ce sujet.
    Je suis quand même interloqué car les hélicos ne sont pas fait pour de « longues balades » ?
    Mais quel est l’avantage du ravitaillement en vol pour eux ?
    Même pour des missions d’infiltration (genre celle qui a abouti à la fin de Ben Laden) ou de surveillance maritime, ils ne font pas des miles et des miles pour avoir besoin de citernes volantes ?
    Tout est calculé avec un marge afin d’assurer le retour !
    En gros, il aurait été intéressant de connaitre aussi le but de ce type de manœuvres et pour quel genre d’hélicos ?

    1. Le ravitaillement des hélicos est notamment utile pour les missions de recherches-sauvetages où l’allonge des appareils doit souvent être augmenté de manière ponctuelle.

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