Enfin le premier appontage d’un CH-148 Cyclone !

Janvier 2016, mieux vaut tard que jamais. Je ne sais pas si ce célèbre adage existe chez nos cousins québécois mais il s’impose ici. Un hélicoptère de recherche et de sauvetage en mer Sikorsky CH-148 Cyclone vient de réaliser le premier appontage de jour d’un hélicoptère de ce type sur un navire de guerre canadien. À priori pas de quoi s’extasier sauf que comme tout ce qui touche au programme de cet hélicoptère américain cela a eu lieu avec un retard… phénoménal.

Reconnaissons qu’au Canada (et même en fait à peu près partout dans le monde désormais) le programme d’acquisition du Sikorsky H-92 Superhawk par l’Aviation Royale Canadienne tourne soit au scandale soit à la franche rigolade. Ça dépend un peu où on se trouve !

Il faut dire que, quand en novembre 2004 les autorités canadiennes décident de commander 28 exemplaires de ce H-92 sous la désignation de CH-148 Cyclone, personne dans le pays ne suspecte que dix ans plus tard aucun ne sera encore en service, et que les CH-124 Sea King poursuivront quotidiennement leurs missions.
Non pas que l’hélicoptériste soit en cause dans cette histoire, il s’agirait plutôt d’un problème politico-diplomatique entre Ottawa et Washington-DC. En théorie le contrat prévoit alors que les livraisons s’échelonneraient entre 2010 et 2012.

Certes les premiers exemplaires ont bien été livrés en 2010, mais bloqués sur décision des autorités fédérales américaines, elles ne purent servir qu’à l’entraînement des futurs pilotes. En un peu plus de cinq ans ils ont bien eu le temps de se former dessus. Car en fait les six premiers Cyclone n’ont été déclarés opérationnels qu’en juin 2015. À l’heure actuelle l’Aviation Royale Canadienne peut espérer disposer d’une flotte globale de Sikorsky CH-148 d’ici à 2021. Ou pas.

Alors oui ce premier appontage sur la plateforme arrière de la frégate HMCS Halifax (ou FFH330) est vraiment un évènement pour les aviateurs et marins canadiens. Pas sûr pourtant que du côté de chez Lockheed-Martin, nouveau propriétaire de Sikorsky, on sabre pour autant le champagne.

À titre très personnel je pense que si nos amis canadiens avaient acquis des Airbus Helicopters H225M Cougar, ils auraient eu moins d’embûches.

Photo © Aviation Royale Canadienne.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

16 réponses

  1. Ce ne sont pas des appareil SAR mais bien de lutte anti soumarine. Et ce n’est pas tant un probleme politique Canada USA mais de bureaucratie au service des acquisition du gouvernement du canada. Une bonne partie des équipements monté sur le CH-148 ont été développé spécifiquement pour celui ci. Ont aurait pu choisir de l’équipement générique, qui aurait pu etre implenté sans modification majeur mais au canada, ont aime quand c’est complexe, nouveau et jamais vu (et la normalité est de payé le double avec une livraison en retard SANS pénalité)

      1. Salut Arnaud, la mission première du CH-148 Cyclone sera la lutte anti-sous-marine et secondairement de recherche et sauvetage (R&S). La mission première de R&S au sein de l’ARC demeure l’apanage de l’Agusta Westland CH-149 Cormorant. Tu as donc partiellement raison sur la double mission du Cyclone, mais pas sur le premier appontage… qui a eu lieu en 2010 sur le HMCS Montréal.

        1. Bizarrement c’est le ministère canadien de la défense qui annonce qu’il s’agit là du premier appontage opérationnel d’un Cyclone, je n’ai fait que relayer cette info. 😉

        2. C’est probablement le premier appontage d’un Cyclone pleinement opérationnel, d’où la confusion… C’est tout de même une bonne nouvelle !

  2. Et de un! Espérons que les livraisons soient plus rapides pour les prochains CH-148. Je suis absolument d’accord avec mon compatriote Dany, chaque exemplaire sera  » Canadianisé  » et travaillera selon nos besoins et, pour les obligations du Canada vis-à-vis ses alliés.

    1. Je partage entièrement le point de vue de mes compatriotes. Cela devient risible de trop canadianiser à tout prix le matériel. Au Canada nous excellons dans l’art du niaisage (tergiversation) lors de l’achat de matériel pour la défense nationale. Je rêve d’envoyer des politiciens, des fonctionnaires et des hauts-gradés de la défense effectuer des vols dans nos vieux CH- 124 Sea King! Lors de la dernière campagne électorale à l’automne 2015, une journée fut consacrée sur la politique étrangère du canada et  »rien » sur la défense…

      1. Une question : à force de vouloir tout « canadianiser » (au passage joli néologisme) les dirigeants des forces canadiennes ne risquent-ils pas se retrouver avec un matériel difficilement inter-opérable ?

        1. Non et vous oubliez le NORAD! Nous sommes d’abord des nord-américains mais d’un autre type que les étatsuniens ou les mexicains. Cette identité construite au fil de l’histoire des Amériques implique des facteurs de ressemblance et de différence avec nos voisins étatsuniens. Pour nous canadiens et québécois l’interopérabilité ou tout simplement la compatibilité avec nos voisins du sud va de soit par exemple la tension électrique est de 110V comme au Etats- et au Mexique. Au Canada nous utilisons le système métrique et au Etats-Unis ceux-ci utilisent encore le vieux système impérial; les voitures vendues au Canada ont un odomètre privilégiant les kilomètres plutôt que les milles. Aux Etats-Unis c’est le contraire! Et lorsque ceux-ci franchissent la frontière canadienne en voiture de grands panneaux de signalisation routières bilingues leur indiquent que la vitesse et les distances sont exprimés en kilomètre. Par contre nos plaques d’immatriculation ont le même format. La fable de la souris et de l’éléphant décrit bien les rapports que nous entretenons avec nos voisins du sud!

  3. Bonjour, je vous invite à lire l’article que j’avais rédigé à ce sujet: https://www.avionslegendaires.net/2013/10/actu/quel-successeur-les-venerables-sea-king-canadiens/
    Les spécifications très exigeantes du Canada pour son nouvel hélicoptère de lutte anti-sous-marine embarqué, notamment en matière de «survivabilité», ont fait en sorte qu’aucun hélicoptère existant ne pouvait y répondre. Sikorsky a répondu à l’appel en offrant de développer un nouvel appareil. L’incapacité de Sikorsky à respecter les délais de livraison et, pour les premiers appareils livrés toutes les spécifications requises, a presque provoqué l’annulation du contrat. Le Canada a finalement choisi le moindre mal, soit de donner le temps à Sikorsky de corriger la situation, plutôt que de recommencer avec un autre hélicoptériste et allonger encore plus les délais. Par ailleurs, le Cyclone n’en est pas à son premier appontage puisque des essais pré-opérationnels ont eu lieu dans les dernières années, notamment avec le destroyer HMCS Montréal. Espérons que la saga va bientôt se terminer car entre-temps les mécanos de l’ARC font des miracles pour permettre aux vénérables Sea King de continuer à voler.

    1. simple correction, le NCSM/HMCS Montreal (FFH336) est une frégate de classe halifax et non un destroyé. Pour le Reste, tu a 100%. Petite info, le gouvernement du Canada songe a imposé des pénalité au fabriquant. Soit sous forme financière, soit sous forme de gratuité/rabais sur des CH-148 (4-6)destiné au JTF2/ROSC et au transport de troupe pour les FC. À suivre…

      1. Vous avez tout à fait raison, il s’agit d’une frégate et non d’un destroyer. Je connais un peu mieux les aéronefs que les navires…

  4. Et bien très chers amis canadiens (j’ai adoré le Canada!!) votre cousin de France vous souhaites bonne chance avec l’acquisition du f35: vous en aurez besoin 😉

    1. Le projet est actuellement sur la glace. Il est pas annulé, mais suspendu le temps qu’une enquete se fasse.

      1. Oui je suis au courant mais je doute que le gouvernement américain et LM laissent le Canada sortir du programme f35, les pressions seront très fortes! À moyens terme les f18 canadiens vont imposer leur changement et le Canada au finale prendra le f35.

        1. Le Canada continuera de prendre part au programme de développement du F-35. Au mois de mai 2015, le gouvernement canadien a versé la somme de 20,6 millions US. Et celui-ci déboursera un autre montant d’argent au printemps prochain http://www.45enord.ca/2015/11/f-35-le-canada-continuera-de-payer-sa-cotisation-au-programme-de-developpe . Le premier ministre Justin Trudeau a répété à plusieurs reprises que son gouvernement lancerait un nouvel processus d’achat pour remplacer nos CCF-118. Dans toute cette pénible saga pour l’achat d’un intercepteur depuis le début des années ’60, les vendeurs nous ont toujours clamer qu’il nous avions besoin d’un biréacteur. Pensons au F-16 versus F-18 par exemple. Mais pour le F-35 cette caractéristique ne semble subitement ne plus être nécessaire….Il coulera encore beaucoup d’eau sous les ponts de Québec avant que le successeur du Hornet soit opérationnel à la BFC de Bagotville….

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