Quels successeurs pour les Eurocopter Tigre australiens ?

Cette fois-ci ça y est, le sort des Eurocopter Tiger ARH de la Royal Australian Army semble définitivement scellé. Le ministère australien de la défense a fait savoir au travers de son nouveau Livre Blanc qu’il retirerait du service ses vingt-deux hélicoptères franco-allemands de reconnaissance et de combat à la mi-2020. Il a annonçé par la même occasion son intention de leur trouver un remplaçant, digne de ce nom. Ces biturbines ne seront pas restés très longtemps en service, la pleine dotation en Tiger ARH (pour Armed Reconnaissance Helicopter) n’arrivant qu’en juin 2010.

Pourtant à priori tout semblait bien parti pour cet hélicoptère acquis dès la fin de l’année 2004. L’Australie a même fait développer spécialement pour lui une roquette air-sol de 70mm conçu en Belgique et dotée de l’autodirecteur laser APKW d’origine britannique. Néanmoins les Australiens se sont rapidement rendus compte que le Tiger ARH était surdimensionné pour leurs besoins, et de ce fait peu utilisés dans la réalité des faits.

Car en fait ils avaient été acquis pour remplacer les vénérables Bell OH-58A Kiowa utilisés depuis les années 1970 pour des missions de reconnaissance armée de jour comme de nuit. Or le Tiger ARH est autant une machine de reconnaissance que de combat. Cette dernière mission étant en fait sa raison d’être, notamment sous les cocardes allemandes, espagnoles, et françaises.

D’ores et déjà on peut se dire que les principaux hélicoptéristes vont se mettre sur les rangs afin de fournir à l’armée australienne un appareil de reconnaissance qui lui conviendra parfaitement. Alors qui d’Agusta-Westland, d’Airbus Helicopters, de Bell Textron, et de Sikorsky remportera la mise.
Peu de chances que les hélicoptéristes russes puissent participer à ce contrat, les relations entre Canberra et Moscou étant notoirement très mauvaises depuis l’annexion d’une partie de l’Ukraine par les forces navales et terrestres russes.

Photo © Australian Ministry of Defence.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

13 réponses

  1. Bonjour à tous.
    A priori,les jeux ne sont pas encore faits et beaucoup ont été surpris de cette annonce y compris les militaires australiens (voir article sur FOB).
    Le tigre a peut-être encore de l’avenir dans la RAA…
    Et bravo à tous pour le site,continuez!
    Tcho!

  2. D’autres sites parlent d’une déception (pour ne pas dire colère) de l’Australie lié à un fort taux de pannes et d’indisponibilité de l’appareil. Or, vous ne semblez pas faire la moindre allusion sur ce fait, et vous parlez plutot d’hélico surdimensionné pour ses besoins.
    Je trouve bizarre qu’on veuille se séparer d’un hélico pour une raison de surdimensionnement, parce qu’il est mieux que ce que l’on souhaite. Pouvez vous nous confirmer que ce sit un problème lié à la maintenance ou pas ?

    1. Cette histoire de pannes est souvent remise en avant mais jamais vraiment confirmé, notamment par le constructeur. Bien sûr dans les premiers mois le Tiger ARH a connu des pannes de jeunesse mais rien d’alarmant.
      Par contre la taille et la puissance surévaluées de l’appareil franco-allemand ont souvent été mises en avant par la presse anglo-saxonne spécialisée (surtout australienne et britannique en fait) au cours des années précédentes. Perso j’ai toujours préféré prendre en référence la presse spécialisée anglo-saxonne plutôt que sa concurrente française, que je je juge généralement à la traine. Mais cela n’engage que moi.

  3. À moins de l’utiliser pour les OPEX, le Tigre est effectivement surdimensionnés pour remplacer le Kiowa. Je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec le Rafale p/r au remplacement du F-5 suisse
    Une roquette avec autodirecteur, quelle est ma différence avec un missile? Une question qui est toujours restée en suspens pour moi

    1. La différence entre une roquette à autodirecteur et un missile ? Moi j’en vois deux principales : la taille en premier (donc la capacité de destruction) et en second le coût (à ne jamais vraiment négliger) bien inférieur de la roquette. 😉

      1. Suis d’accord en ce qui concerne le prix quoique pour contrôler la trajectoire d’une roquette, il faudrait rendre mobiles et contrôler les gouvernes, ce qui devrait modifier profondément l’engin. Et c’est une opération post conception, contrairement à un missile.
        Ma question était plutôt sémantique puisqu’une roquette est par définition un engin non guidé! o:)

  4. Air et Cosmos confirme que le retrait du Tigre est lié à une déception de l’Australie liée à un fort taux de panne et d’indisponibilité, et une trop grande complexité de la maintenance.
    Bref un sale coup d’arrêt pour l’avenir du Tigre pour l’export.

    1. Il est plus facile d’expliquer au contribuable australien qu’on s’est « fait avoir par la qualité » plutôt qu’admettre qu’on a gaspillé son argent en ayant les yeux plus gros que le ventre.
      En Afrique ils font le TAF, et c’est un théâtre autrement plus exigeant.

  5. Développer des roquettes guidé laser sur un appareille qui possède le hellfire et annoncer qu’il est surdimensionner ? Soyons un peu honnête, le tigre est une excellente machine mais un gouffre financier avec un rapport qualité prix bien inférieur à celui d’un apache sur étagère.

    Le véritable problème d’eurocopter est la lenteur dans la livraison des pièces détaché, couplé à un manque de fiabilité de la machine

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