Les Boeing B-52H prêts à être engagés contre Daech

Armes lourdes autant qu’outils de la diplomatique américaine les Boeing B-52H Stratofortress semblent de plus en plus irremplaçables pour les décideurs du Pentagone. Il faut dire que les vénérables camions à bombes de l’US Air Force sont employés partout où la force brute est réclamée. Et l’arrivée ce samedi 9 avril 2016 au Qatar de plusieurs de ces bombardiers stratégiques octoréacteurs en vue d’un engagement au-dessus de l’Irak et de la Syrie n’est vraiment pas passé inaperçue. Certes elle était attendu depuis longtemps puisque annoncée il y a quelques semaines déjà.

Les raids aériens contre les positions de Daech vont pouvoir commencer très rapidement puisque les équipages de B-52H Stratofortress ont pu profiter du retour d’expériences de leurs collègues volant sur B-1B Lancer et ayant réalisés de multiples missions contre l’autoproclamé État Islamique et ses terroristes.

À priori l’US Air Force ne devrait pas ordonner de frappes massives type tapis de bombes particulièrement mal perçues par l’opinion publique américaine, notamment en cette période électorale aux États-Unis. À la place on pourrait plutôt s’attendre à ce que les B-52H soient utilisés comme une plateforme de tirs pour des missiles de croisières voire pour des bombes à guidage laser et/ou GPS comme n’importe quel autre avion d’arme.

Sauf que le vieux bombardier octoréacteur n’est pas n’importe quel avion : il est très (très) gros, très bruyant, absolument pas furtif, et surtout reconnaissables entre tous quand il passe au-dessus de votre crâne. Autant de facteurs qui devraient impressionner les combattants djihadistes qui auront forcément pour beaucoup en mémoire les images de la guerre du Vietnam et surtout de Tempête du Désert où il fut massivement employé pour contrer les forces armées de Saddam Hussein à quitter l’émirat souverain du Koweït.

Honnêtement quelle chance peuvent-ils avoir de survivre s’ils se font survoler par un B-52H bon de guerre ? Pas beaucoup, ce bombardier ne fait pas dans la dentelle. Et ça les généraux américains savent que ça a son importance.

Donc oui plus encore que les avions de combat les plus modernes employés dans ce conflit le Boeing B-52H Stratofortress est une arme de guerre psychologique, un outil qui pourrait viser à la reddition des forces ennemies ou tout du moins à la désertion des moins endoctrinés de leurs combattants. Quoiqu’il en soit le vieux guerrier est encore bien loin de la retraite, lui.

Photo © US Air Force.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

10 réponses

  1. Il m’impressionne toujours ce buff ! Je sais qu’ils ont voté sont remplacement mais quel épreuve pour le remplaçant ! Équipé des dernières technologies en matière de missiles c’est vraiment devenu un monstre ! Je vais essayer de trouver combien il peut en porter, j’ai pas vraiment tout suivi de ses modif si quelqu’un a des informations… Ya des barbu qui vont ce sentir petit

  2. Il est à noter que les B1B sont retirés pour maintenance et upgrade, après de longs mois d’utilisation intensive et une quantité impressionnante de munitions tirées (3800 en quasi 500 sorties d’après les sources US).

    Comme le B1 avant lui, ce sont ses capacités spécifiques de bombardier lourd conventionnel qui dictent l’emploi local du B52 sur un tel théâtre d’opérations (le B2 étant évidemment à part, vu sa maintenance délicate).

    Depuis l’Afghanistan, les bombardier lourds US se sont -et c’est cocasse- majoritairement illustrés dans le Close Air Support (CAS), tâche pour laquelle ils n’étaient certes pas conçus à la base.
    Leurs avantages : capacité d’emport et autonomie considérables, ce qui leur permet de tourner en rond au-dessus du champ de bataille tout en limitant les ravitaillements en vol, et la capacité de délivrer de nombreuses frappes au cours d’une même sortie (plus de 7 bombes par sortie si l’on en croit les chiffres des B1) sans avoir à réarmer au sol. Bref, un bombardier lourd pour effectuer la tâche de 2 à 4 chasseurs plus petits, et ce, avec plus de souplesse opérationnelle (et un coût moindre, par la même occasion).

    1. La capacité d’emport d’armement du B-52 est équivalente à plus d’une centaine de GBU-12, plus pour le B-1B, il y a de quoi distribuer là!

      1. En poids brut, mais pas en nombre ;). Ce sont les versions « big belly » datant du Vietnam qui emportaient le plus, 84 bombes, mais c’étaient des MK82 toutes simples (les GBU12 sont plus volumineuses), et avec les racks sous les ailes spécifiques à ces versions (D et F si je me souviens).

        Le B1B peut emporter à pleine charge sans modification 84 MK82 (interne + externe, mais l’emport externe sur B1 a seulement été testé, jamais utilisé en opérations), alors que le B52H « seulement » 45 (ce sont les données constructeur, je n’invente rien 😉 ). Cependant, nous le savons, le tapis de bombes lisses n’est plus d’actualité.

        En opérations actuelles, les bombardiers lourds US emportent désormais quasi-exclusivement des JDAMs (GBU38 de 250kg ou GBU32 de 500, par 6 ou 12, ce qui est déjà bien supérieur aux chasseurs-bombardiers plus petits), bien que les GBU laser soient encore utilisables.
        Les B52 en Afghanistan, pour référence, emportaient les JDAMs par 6, en externe, 3 par pylône de voilure.

        1. Bien sûr qu’il y a le côté volume d’encombrement et nb de points d’accrochage à tenir compte. C’est le côté camion à bombes (intelligentes) que je voulais souligner

  3. Plusieurs vénérables B52 furent détruits en vertu des traités START I &II. Une grue laissait tomber un gros bloc de béton à l’emplanture des 2 ailes; une version moderne de la guillotine. Je suppose que ce fut les plus anciennes versions qui subirent ce triste sort. Et pourquoi la structure de ce majestueux aéronef a-t-elle mieux résisté au temps que d’autres appareils? Cordial bonjour d’Outre-atlantique.

    1. Plusieurs raisons possibles
      – surdimensionnement à la conception
      – ceux encore en service ont beaucoup moins d’heures de vol
      – vols en haute altitude la plupart du temps donc cellule moins fatigué
      – renforcements ultérieurs de la cellule

    2. J’avais en effet vu le documentaire d’Arté sur le B52, on les voyait découper de la sorte, je m’en souviens. Toutes versions, plusieurs centaines furent détruits de la sorte par Start 1 , pas mal de G de mémoire (les versions « nucléaires » de l’époque), et d’autres furent « dénucléarisés » pour devenir uniquement conventionnels.

      http://www.aerialarchives.com/stock/img/AHLB3543R.jpg

      Cela dit, il y a aussi simplement besoin de recycler les matériaux, et de vampiriser les carcasses pour la soixantaine d’appareils encore en service, le cimetière de Davis-Monthan est une source infinie de pièces de rechange ! Beaucoup sont encore stockés quasi-intacts, d’ailleurs l’un des H a été exhumé récemment et a repris du service actif.

  4. L’expression que tu utilise arnaud de camion à bombe je le trouve bien, sa dit bien ce que ces le B-52.

Sondage

"Si la France devait mettre une des personnalités aéronautiques suivantes au Panthéon, laquelle vous semblerait la plus logique ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

S.A.I. KZ II Træner

En 1945 la totalité des pays libérés de l’occupation allemande par les Alliés, et notamment par les Américains et le Commonwealth en Europe occidentale, avait

Lire la suite...