Et si ATR passait sous la tutelle de Finmeccanica ?

Fruit d’une collaboration lancée dans les années 1980 par Aeritalia en Italie et Aérospatiale en France le consortium ATR (pour Avion de Transport Régional) est aujourd’hui détenu à parts égales par Finmeccanica et Airbus Group. Mais cela pourrait changer dans les mois qui viennent. En effet le géant italien de l’aéronautique souhaiterait rapidement obtenir le feu vert pour posséder la majorité des actions d’ATR, devenant ainsi responsable de toutes les phases industrielles et commerciales du consortium. Ce qui entraînerait à coup sûr une réorientation du fabricant d’avions de lignes régionaux.

Car Airbus Group et Finmeccanica sont en désaccord depuis de nombreuses années sur l’avenir d’ATR. Le premier d’entre-eux veut consolider l’assise actuelle, notamment face aux dangers de la concurrence venue du Canada, en l’espèce le Bombardier Dash 8. Le second propose d’élargir la gamme actuelle d’avions. Les Italiens déclarent depuis longtemps vouloir lancer un ATR92, un avion de la classe des 88-94 places destiné à affronter directement le Bombardier CS100 et l’Embraer ERJ190.

Sauf que cet avion ne fait pas du tout les affaires d’Airbus. Le géant européen n’a jamais caché son intention de relancer la carrière de son A318, le « mini A320 », en le réorientant sur le marché régional. Un nouveau venu signé ATR serait du plus mauvais effet pour les futurs clients.
Sans compter Boeing qui n’a pas dit son dernier mot dans cette histoire.

D’autant qu’un ATR de 90 places serait à coup sûr un biréacteur, ce qui n’est pas le cœur de métier de l’avionneur franco-italien. Alors certes si les Brésiliens et les Canadiens ont su s’adapter, les Européens aussi. Mais à quel prix ? Celui de voir disparaitre à terme les ATR42 et 72, deux best-sellers absolus ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Seul l’avenir nous le dira.

Photo © Wikimédia Commons.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Airbus Group ferait mieux de se concentrer sur sa gamme d’avions.
    En effet, un A380 qui atteint à peine les 2/3 de vente de ses objectifs de rentabilité.
    Un A400M à la mise au point délicate, aux nombreux manquements et aux coûts non maîtrisés (c’est pas cher, c’est l’armée qui paye).
    Un A350 devenu XWB après un gros tirage de frein à main alors qu’il avait commencé à être vendu aux compagnies aériennes mondiales, quid de ce coût ?
    Il leur reste un A320 rentable bientôt concurrencé par les Bombardier, Embraer, Comax et Irkut.
    Quand les allemands on repris la direction du groupe, la situation comptable devait être critique.
    Si leur business plan c’est de gober ATR, notre colosse européen à vraiment les pieds d’argile.

  2. Etes vous certain que le projet d’ATR 92 serait un biréacteur ? J’ai cru comprendre qu’il s’agirait d’un aéronef équipé de turbopropulseurs tout comme les deux autres avions de la gamme.

  3. J’ai une analyse quelque peu différente de celle de notre ami Arnaud. Un ATR92 de 88-94 places n’aurait pas comme compétiteurs les avions à réaction Bombardier CSeries ou Embraer ERJ190, mais plutôt l’éventuel Dash 8 Q400X ou les jets régionaux Bombardier CRJ 900 et 1000 ( https://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/bombardier-crj/)
    En fait, le tout nouveau Bombardier CS100 est plutôt dans les créneaux de l’Airbus A318 et de l’Embraer ERJ190, et le CS300 dans celui du A319. L’éventuel CS500 sera dans la gamme de l’A320.

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