Face à la menace russe, Washington déploie ses F-15 Eagle en Islande

C’est un nouvel épisode dans la guerre des nerfs que se jouent Russes et Occidentaux. À la demande expresse du gouvernement islandais les Américains ont décidé de déployer quinze avions de combat F-15C Eagle afin de contrer les menaces sur l’espace aérien de ce petit état insulaire de l’extrême nord de l’Europe. Rappelons en effet que l’Islande est membre permanent de l’OTAN et peut donc bénéficier de ses moyens de défense en cas d’agressions ou d’intrusions d’une puissance étrangère.

Car depuis plusieurs mois maintenant des avions de reconnaissance et de surveillance électroniques appartenant à l’aviation russe violent en parfaite impunité le ciel islandais. Il faut dire qu’ils profitent de l’absence de forces de défenses dans le pays. Les seuls aéronefs militaires islandais se résumant à un Bombardier Dash 8 et trois hélicoptères pour la garde-côtière locale. Nonobstant les avions de combat américains (ou plus exceptionnellement européens) sont souvent déployés sur la « base » de Keyflavik dans le sud-ouest du pays, en fait une emprise militaire de cet aéroport international.

Justement ce sont quinze chasseurs biréacteurs de supériorité aérienne McDonnell Douglas F-15C Eagle que l’US Air Force va envoyer dans les prochaines heures en Islande. L’annonce a été faite par le Pentagone ce lundi 4 avril 2016. Les avions et leurs équipages appartiennent en partie au 131st Fighter Squadron installé habituellement à Barnes ANGB dans le Massachusetts. Ils seront rapidement rejoints par les machines et leurs collègues du 194th Fighter Squadron de Fresno ANGB.

F-15C Eagle-Islande-duo_USAF

Ce sont justement des F-15C Eagle de ces deux unités qui sont visibles ci-dessus à l’entraînement en février 2016 lors d’un exercice de défense aérienne dans le cadre de la préparation à l’exercice international Red Flag. Les F-15C Eagle américains vont permettre à l’OTAN et aux Islandais de disposer d’avions d’armes capables de raccompagner dans l’espace aérien international les visiteurs indélicats. Les pilotes et équipages en question sont donc prévenus, nul doute que les regards des généraux occidentaux se tourneront vers Moscou.

Il est intéressant de voir que quarante ans après l’entrée en service opérationnel des premiers F-15A et B Eagle, le gros chasseur américain demeure une des références dans le monde. À l’instar du vénérable Boeing B-52H l’Eagle s’est petit à petit mué en arme diplomatique. Une des seules capables actuellement de faire plier l’aviation russe.

Photos © US Air Force.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

14 réponses

  1. Oui très bonne remarque au sujet de l’image de force que projet encore les f15, on peut remarquer qu’il y a une rupture technologique importante entre des f15 de 30 ans et un f35 encore loin de les remplacer,voilà tout le problème de l’armée de l’aire américaine aujourd’hui qui doit faire le grand écart. Je ne parle pas des f22 qui sont en trop petit nombre (pour les usa)pour être une réelle solution.

  2. Je voulait poser une question : pourquoi l’Iceland n’a pas ses propres avions de chasses? Un problème économique ou un choix?

    1. Vue qu’en Islande ils sont environ 330 000 personnes en tout, ça fait peu pour lever assez de fond pour espérer se payer une force de protection aérienne.

  3. Drôle de recommencement, car jusqu’à la fin des années 90 un squadron de F15 de l’USAF était stationné en permanence à Keflavik !

  4. Commentaire : Il serait souhaitable que l’envoi de cette force apaise certaines tensions. Mais j’en doute. Tt ça pue l’escalade plus qu’autre chose.
    Tt le monde espionne tt le monde.
    Avec tous les moyens possibles.
    Une poignée de F-15 n’y changera rien.
    Ou même une escadre de F-22.
    Mais non, pas de F-22, pas le bon climat pour eux ?
    Le climat politique Américain est « tendu » actuellement.
    Une chose semble sûre : Il est historiquement prouvé qu’il faut être vraiment attaqué pour prétendre essayer de faire plier quoi que ce soit de Russe…

    1. Sauf que sur ce coup là les Américains sont dans camp des gentils, ce sont les pilotes russes qui violent l’espace aérien souverain islandais.

  5. Commentaire : Arnaud, je respecte ton point de vue. Mais les gentils et les méchants, un bon bail que j’ai du mal à y croire.
    Malheureusement, probablement plus des jeux d’influences et de menaces plus ou moins masquées. Pas rigolo tt ça.

    1. C’est sûr qu’aucun camp n’est ni gentil ni méchant, mais je ne n’ose pas imaginer le monde si c’était les Soviétiques qui avaient gagné la guerre froide!

      1. Les Soviétiques auraient gagné la guerre froide si leur modèle économique avait été plus efficace que celui des US.

        1. +1 même s’il n’y jamais de modèle parfait ;-). L’avantage de ce climat et que l’on peut espérer un TOPGUN 2!!! Avec Tom cruse à bord d’un f22 pourquoi pas basé en Islande ?!

        2. @Arthur 25
          Top Gun, Maverick, c’est l’US Navy, F-22 c’est l’USAF! Donc malheureusement pour lui, ce sera F-35C! Tout fout le camps! o:)

        3. Désolé de vous contredire JB mais ce ne sont là que de pures spéculations. Certes le modèle économique soviétique les a plombé mais aussi et surtout leur modèle politique basé sur une dictature pseudo-ouvrière dont l’assise était fondée sur une répression sanglante et partiale, et qui refusaient toute forme d’ouverture intérieure vers le multipartisme.
          En sommes votre analyse repose plus sur de la politique-fiction que sur autre chose, car vous omettez nombres de facteurs historiques.

  6. Tom Clancy, Red Storm Rising (Tempête Rouge en français).
    Une bonne partie de l’action se passe en Islande, un jeune météo bossant pour l’USAF et l’escadrille de F15C basée là se carapate dans la verte après la prise de l’Islande par l’aéronavale russe à coups d’une centaine de missiles lancés par des Badgers / Backfires, et d’aéroglisseurs d’assaut.

    Plus sérieusement, comme le disait à juste titre Chris12, les stationnements permanents d’escadrilles US étaient bien plus nombreux en Europe il y a 25 ans, guerre froide oblige. Aujourd’hui seuls persistent de façon pérenne Aviano avec leurs F16 (Italie) et Lakenheath avec les F15 C et E (UK). Cela dit, les derniers mois / années ont été fastes en « renaissances », l’USAF renouant avec les stationnements temporaires négligés / abandonnés après la chute du rideau de fer. A-10 et F16 en Pologne + états baltes, F22 en Allemagne, F15 pour Baltic et désormais Keflavik, j’en passe. Sans parler des exercices d’ampleur ces derniers mois dans cette région, conjointement avec la Pologne et les pays nordiques (Suède avec des B52 mouilleurs de mines, Norvège, et cette semaine Finlande).

    Il y a une résurgence des tensions, c’est indéniable, mais à l’échelle mondiale et pas uniquement aérienne : les budgets de l’armement sont en augmentation chez toutes les puissances dignes de ce nom. Les sphères d’influence se réactivent avec les disputes territoriales et les volontés hégémoniques de nombreux « grands ».
    On parle des Russes là, mais faire voler quelques avions aux limites des espaces aériens ce n’est pas forcément dramatique sur une échelle de tension internationale. On a connu bien pire durant des décennies avant, et le risque était nucléaire sacrebleu ! Oui la Russie est une grande puissance et tend à renouer avec sa volonté de grandeur et de prestige passés, du coup avec une bonne rénovation, un peu de matériel neuf et une reprise des entrainements sur les zones chaudes de l’ex conflit froid ils arrivent à inquiéter de nouveau les stratèges et montrent qu’ils comptent de nouveau. L’action aérienne en Syrie abonde en ce sens. Mais en réalité les forces russes sont l’ombre de ce qu’elle furent et auraient bien du mal à soutenir un improbable conflit avec l’OTAN. La position des Russes me fait penser à un proverbe : c’est le poisson hors de l’eau qui gigote le plus 😉
    Au plan purement aérien, même contre l’Europe seule (USA exclus) ce serait très délicat pour eux, et dans quel but d’ailleurs ? Y aurait-il une raison valable ? Un incident comme celui du Kursk a été étouffé naguère, je ne pense pas que quelques vols certes un peu limite puissent engendrer un conflit. C’est le jeu politique, se montrer et chercher un peu, pour exister. Mais le terme menace me semble bien exagéré.

    C’est autrement plus complexe et délicat en mer de Chine, où les velléités sont elles bien réelles avec des territoires et des ressources à la clé (Japon / Corées / Chine / Taïwan / Singapour / Philippines / USA), s’il y a une réelle menace elle vient de là, si vous voulez mon avis.

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