L’aviation russe appuie la Syrie depuis le territoire iranien

Voilà une information qui en dit long sur la volonté russe d’installer dans la durée l’appui aérien aux forces loyalistes syriennes. Les autorités de Moscou ont négocié avec leurs homologues de Téhéran l’usufruit des bases aériennes iraniennes afin de pouvoir frapper aussi bien Daech que les autres forces opposées à la dictature de Damas. Ces nouvelles installations sont certainement bien plus sécurisées que celles présentes en Syrie, la république islamique iranienne ne connaissant qu’une menace très légère de la part des groupes terroristes djihadistes.

Les premiers avions russes engagés sur les bases aériennes iraniennes semblent être des chasseurs-bombardiers de pénétration Sukhoi Su-24 et Su-34 ainsi que des bombardiers tactiques Tupolev Tu-26. Ces aéronefs sont en fait actuellement les principales machines engagées par la Russie dans les frappes aériennes contre les ennemis du régime de Bachar El-Assad, que ce soit Daech et Al-Qaïda ou les groupes non religieux soutenus par la coalition internationale.
Il faut voir qu’à la différence de l’aviation syrienne les généraux russes refusent toujours de bombarder les positions kurdes, soutenues ouvertement par Washington et armés par les alliés.

Bien sûr cet accord est historique car il démontre un peu plus le retour de l’Iran dans le concert des nations mais aussi son attachement à voir disparaitre la menace que représentent Daech et Al-Qaïda sur la sécurité au Moyen-Orient. On se souvient que des chasseurs-bombardiers McDonnell Douglas F-4E Phantom II iraniens avaient attaqué les forces djihadistes dès la fin de l’année 2014, en marge de la coalition internationale.
Mais surtout cet accord a aussi la particularité de présenter un fait trop souvent passé sous silence par les médias aux mains de Damas et de Moscou : la sécurité des bases aériennes syriennes est toute relative et ces déploiements mettent donc grandement en danger les personnels russes.

Su-34 russe bombardant une cible en Syrie.
Su-34 russe bombardant une cible en Syrie.
Après une série de frappes aériennes particulièrement meurtrières contre les populations civiles (innocentes rappelons-le) cette annonce d’un rapprochement des aviations russes et iraniennes pourrait quelque-peu redorer le blason de Moscou. Pour autant les Iraniens ne semblent pas encore prêts à ouvrir leur espace aérien aux avions de reconnaissances et de guet aérien russes. Ces derniers continueront donc d’opérer depuis des bases syriennes.

Ce maillage qui se dessine prend clairement les forces djihadistes en étau : les Russes en Iran et en Syrie, la coalition internationale en Jordanie, aux Émirats, à Chypre, et en Turquie. Sans oublier que les Américains disposent d’un porte-avions dans la région et que le Charles de Gaulle le rejoindra dans quelques semaines.
L’avenir de l’autoproclamé État Islamique s’assombrit. On ne va pas s’en plaindre.

Photos © Wikimédia Commons.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 réponses

  1. C’est très bien tout ça mais EI va forcément « délocaliser » son combat ?
    Vaut t-il mieux pas les contenir autant que possible et « gérer » ces gens ?
    Ce sont des questions adresser aux spécialistes !

    1. La seule solution de  »gérer ces gens’ i.e., Daech et Al-Qaïda est de les vaincre militairement sur le terrain. Ceux-ci commettent des crimes odieux contre l’humanité et ils doivent recevoir la même sorte de sentences que les nazis lors du tribunal de Nuremberg en 1945-1946. Dans le cours 101 de stratégie militaire, il est enseigné que les forces aériennes et maritimes ne peuvent à elles seules vaincre les forces adverses et assurer la victoire. Les forces terrestres doivent occuper le terrain ennemi. Le déplacement d’aéronefs russes en Iran prouve encore une fois la pertinence des porte-avions. Ceux-ci constituent un sanctuaire que les forces asymétriques ne peuvent atteindre. Et qu’en est-il des opérations menées par le porte-avions l’Admiral Kouznetsov?

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