Les missiles Meteor et SCALP-EG armeront les Rafale indiens

On en sait désormais un peu plus sur les tenants et les aboutissants du contrat d’exportation du Dassault Aviation Rafale signé ce vendredi 23 septembre 2016 entre les ministres indiens Manohar Parrikar et français Jean-Yves Le Drian. C’est notamment au niveau de l’armement que le Rafale va faire la différence en Inde, avec une capacité d’emport et de tir de ce qui se fait de mieux en Europe, à savoir les missiles franco-britanniques Meteor et SCALP-EG. Même si on ignore encore le nombre exact de chacune de ces armes qui seront livrés aux Indiens on comprend désormais mieux les exigences indiennes.

Car il ne faut pas se voiler la face la raison pour laquelle les négociations ont tant trainées se résume certainement au déblocage à l’exportation d’un matériel aussi sensible que le missile de croisière SCALP-EG. Et du coup on comprends mieux l’obstination récente du ministère de la défense à faire réaliser en Irak des raids aériens à nos Rafale à l’aide de ces armes onéreuses, alors même que la «menace» air-sol de l’autoproclamé État Islamique ne le nécessitait pas forcément.

L’autre armement de pointe qu’emporteront les vingt-huit Rafale monoplaces et les huit biplaces indiens est le missile air-air Meteor dont on connait la capacité d’emport depuis maintenant un peu plus d’un an. Cette arme de la classe Fox-3 dispose d’un rayon d’action supérieur à 100 kilomètres et une NEZ (pour No Escape Zone, ou zone sans échappatoire en français) de 60 km. C’est donc un armement qui met clairement à l’abri les Rafale indiens des chasses chinoises et pakistanaises.

Car une fois encore l’avion de combat français est un outil politique et diplomatique tout autant qu’une arme de guerre. Avec cet avion l’Indian Air Force entre dans une autre dimension, une dimension qu’aucun de ses prétendants ne pouvait lui contester aussi modernes et puissamment armés que soient les Eurofighter EF2000 et Sukhoi Su-30 : la capacité omnirôle. Chinois et Pakistanais sont donc d’ores et déjà prévenus, l’Inde ne se laissera pas disputer sa supériorité aérienne dans la région.

Photo © Armée de l’Air

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 réponses

  1. Le contrat Qatar inclut aussi le Meteor et le Scalp dans sa version export.
    Je pense que ça a traîné pour une question de prix
    L’utilisation ces derniers tems des Scalp contre Daesh était due à 2 raisons
    -La date de premption des missiles utilisés
    -Son pouvoir de pénétration et sa charge militaire supérieure aux GBU et AASM

    1. Il est aussi question d’une implantation de MBDA Thalès et Safran sur le territoire indien pour soutenir l’emploi local, contrepartie aux « transferts de technologie » d’une production locale du Rafale qui n’auront pas lieu (ou pas autant que prévu vu la vente sur étagère).
      C’est de l’ordre de 4 milliards d’euros d’après le PDG de Dassault, cependant même si c’est un investissement lourd dans un premier temps qui laisse à nuancer les 8 milliards de « gain » tant vantés, à terme cela pourrait s’avérer payant avec -tous l’espèrent- une prolongation de la commande Rafale vu les partenariats stratégiques engrangés, et une meilleure collaboration aéronautique sur d’autres projets avec de gros contrats d’armement à la clé.

      Les indiens sont de fins négociateurs. Ce pays, rappelons-le, vu les quelques retards / déboires de son aéronautique locale, était il y a encore peu quasi exclusivement tourné vers la Russie avec l’achat de SU30, Mig29K + porte-avions, développement du T50 et du missile Brahmos. C’est du pain béni pour l’industrie franco-européenne.

      Missile Brahmos qui d’après ce que l’on sait n’équipera finalement pas le Rafale comme l’escomptaient les indiens lors de précédentes négociations sur une possible « russification » de l’appareil français concernant l’armement, victoire de l’Exocet ^^…

      1. Bonjour,
        Je suis d’accord avec vous sur la formulation  » à nuancer les gains « , mais néanmoins ne boudons pas notre victoire car même si les offsets sont importantes, elles sont incontournables aujourd’hui. A nous de savoir en faire de même.
        De plus nos industriels ne sont pas non plus des dindons à plumer facilement et il est probable que ces investissements vont être bénéfiques dans le futur car 36 appareils représentent à mon avis un nombre trop faible et qui sera vraisemblablement augmenté.
        Je ne suis pas un spécialiste, mais par exemple sur le site secret défense, une estimation émanant de différentes sources argumente un peu mieux la valeur du contrat et il ne me semble pas être particulièrement bradé.
        Nos négociateurs ont su batailler ( et avec les Indiens le terme est approprié ) notre ministre faire du bon boulot et au final ce n’est pas si mal.
        Par contre ces commandes peuvent elles faire baisser le prix du Rafale et bénéficier ainsi indirectement à nos armées ?
        Merci de vos avis sur cet excellent site sans polémiques pour un simple amateur comme moi.

        1. Je ne pense pas que le nombre de commandes ferait pas chuter le prix unitaire de l’appareil pour les autres acquéreurs, malheureusement, ou du moins de façon négligeable. La France étant le client initial et historique de Dassault, le prix est fixé / négocié dès le départ et c’est au ministère de la Défense de s’adapter par la suite en revoyant à la hausse ou à la baisse en fonction des besoins et des budgets alloués.
          Cependant, l’export de l’avion entraine tout de même des gains directs pour la France et nos forces armées.

          En permettant à la ligne de production de tourner pour les clients étrangers, elle permet à la team Rafale (Dassault, Thalès, Safran, MBDA, et les centaines de sous-traitants) de maintenir l’emploi pour plusieurs années en France, de créer des partenariats stratégiques à plus longue échéance avec l’Inde (politiques et industriels, avec d’autres contrats à la clé), et ce maintien en activité des chaines de montage donne à l’Armée de l’Air et la Marine Nationale la capacité d’étaler dans le temps les commandes pour les besoins nationaux, avec d’éventuelles rallonges de budget pour des appareils supplémentaires allez savoir (le livre blanc n’est pas immuable, en ces temps troublés), et de fait, obtenir des appareils plus jeunes et à un meilleur standard que ceux déjà produits, ce qui est un atout indéniable quand on songe à la longévité de la flotte. Quand certaines cellules produites en 2000-2010 arriveront en fin de vie, d’autres datant de 2020-2030 auront encore de beaux jours devant elles, intervalle aidant.

          Car rappelons-le : sans contrat export, Dassault ralentissait la production en espérant des jours meilleurs, finissait bon an mal an à honorer la commande française, puis fermait la ligne. Ça n’est pas arrivé, touchons du bois.

  2. Ca a été long parce qu’on est en Inde et qu’ils essaient de négocier jusqu’au dernier moment.

    3,4 milliard pour les avions
    1,8 milliards pour une maintenance garantie sur 5 à 7 ans avec un taux de disponibilité de 75% en temps de paix.
    1,7 millions en spécificités indiennes
    330 millions pour la logistique de deux bases.

    L’offset c’est 75% en importation d’inde
    6% en partage techno moteur et radar
    Le reste en investissement.

    MBDA ne sera sur place que pour la face initiative et la maintenance.

    1. Perso je comprends parfaitement les Indiens, ils ont eu totalement raison d’essayer de tirer les prix au maximum c’est aussi ça la loi du marché. Mais au final Dassault et l’ensemble de ce que l’on appelle la « Rafale Team » ont raflé un très beau marché.

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