Et les Américains essayèrent le désastreux Kyushu Q1W

Tout ou presque a été écrit sur les avions de combat japonais tester en vol par l’US Army Air Force et l’US Navy à la fin de l’été 1945. Si beaucoup connaissent les conclusions des essais en vol de Mitsubishi A6M, de Nakajima Ki 43, ou encore d’Aichi B7A peu a en fait été écrit concernant le Kyushu Q1W, et pour cause. Les pilotes américains se rendirent compte de ce que leurs homologues nippons avaient découvert à l’usage, à savoir que cet avion était un véritable non-sens aéronautique. Retour en arrière des essais qui marquèrent leurs pilotes, mais pas de manière positive.

C’est en septembre 1945 que les Américains embarquèrent à bord d’un porte-avions d’escorte une vingtaine de modèles différents d’avions et d’amphibies prélevés sur les stocks japonais. Bien entendu le navire était également chargé de munitions, de pièces détachés et du maximum de plans et de côtes possibles. Le tout prit la direction de la Californie sans escale à Hawaï et sous bonne escorte.

Sur la droite de l’image le Kyushu Q1W apparait lors de sa traversé vers l’Amérique.
Il faut dire que l’US Department of War voulait absolument tester en premier ces machines, avant les Soviétiques bien entendu mais aussi les Britanniques ou les Français qui chacun eurent la possibilité d’en essayer. Voire même pour l’Armée de l’Air d’en mettre quelques-uns en service… temporaire.

Et si sur certains modèles ils furent véritablement impressionnés par l’ingénierie nippone ils eurent aussi une bien surprenante impression quant au bimoteur de reconnaissance maritime et de guerre sous-marine ce fut plutôt le contraire.

En effet les Américains découvrirent non seulement un avion sous-motorisé (2 x 610 chevaux) mais disposant d’un armement définitivement pas adapté à ses deux missions principales. À l’usage les deux Hitachi GK2C en étoile se révélèrent totalement inadaptés au survol maritime à basse altitude, n’ayant pas de système de lubrification destiné à éviter les risques de corrosion dus aux embruns et au sel de mer.
Du coup l’US Navy eut pour ordre de le tester à la Naval Ordnance Test Station de China Lake dans le désert de Mojave en Californie, un endroit très très peu marin.

Un aviateur américain sort du cockpit du bimoteur nippon.
Et même là le Kyushu Q1W enchaîna les erreurs. Souvent accompagné de chasseurs d’escorte Grumman F6F Hellcat ou Vought F4U Corsair destinés à les filmer en vol le bimoteur japonais ne put jamais grimper au-delà de 4500 pieds (≅ 1500 mètres) soit une altitude normal au-dessus du Pacifique mais particulièrement dangereuse dans la région du désert californien si montagneux. Bon pour autant il pouvait pas voler en dessous de 600 pieds, c’est à dire environ 200 mètres.

Accompagné de son Corsair le Q1W évolue au maximum de ses capacités.
Finalement les essais américains du Kyushu Q1W se terminèrent au début de l’été 1946 soit moins d’un an après la capitulation japonaise. S’ils ne démontrèrent aucune qualité particulière à l’avion ils permirent cependant de prouver qu’un avion étudié dans l’urgence par un pays acculé par une pression militaire ennemi ne peut en aucun cas être bon.
Ce qui était le cas de celui qu’on considéra alors comme une (mauvaise) copie asiatique du remarquable Junkers Ju 88.

Photos © US Navy.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 réponses

  1. Ben c’est normal qu’il ne monte pas , y-as pas d’hélice sur le moteur 2 ………………

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