Moscou investit dans l’hélicoptère de combat Kamov Ka-52

Les militaires russes l’attendaient depuis maintenant plusieurs années. À Moscou le ministère de la défense a annoncé en début de semaine son intention de commander un total de cent quatorze hélicoptères de reconnaissance et d’attaque Kamov Ka-52 destinés à l’armée. Des aéronefs qui devront assurer notamment le remplacement des plus vieux exemplaires du Mil Mi-24, ceux datant de l’ère soviétique !

À l’instar des États-Unis et de leur programme OA-X, la Russie a décidé de revoir en profondeur ses process liés aux opérations d’appui aérien rapproché et de reconnaissance armée. Cependant point de monomoteur à turbopropulsion, les Russes préfèrent encore l’hélicoptère. Et tout naturellement, leur choix s’est porté sur le Kamov Ka-52 Alligator, la version biplace et plus évoluée du célèbre Ka-50 Hokum datant de la fin de la Guerre froide.

Il ne s’agit pas d’un revirement mais juste d’une évolution dans la doctrine d’emploi des hélicoptères de combat par la Russie. Cette commande est en fait le fruit d’une profonde réflexion lancée depuis le début de l’engagement militaire aux côtés de la dictature syrienne. L’emploi d’avions d’attaque tels les Sukhoi Su-25 et Su-34 plus que d’hélicoptères de combat tel le Mil Mi-28.

Mais alors pourquoi ce Ka-52 ? Tout simplement parce qu’objectivement, il est actuellement un des meilleurs hélicoptères de combat dans le monde, et bien plus polyvalent que ce Mi-28 finalement mal pensé. En fait, le Ka-52 est probablement le seul hélicoptère de combat actuel capable de rivaliser avec ce qui se fait aux États-Unis, en Europe, ou même en Chine. À l’image de l’Airbus Helicopters Tigre ou encore du Changhe WZ-10, le Ka-52 a de véritables capacités air-air, en les relativisant bien entendu à affronter d’autres hélicoptères ou bien des avions légers voire éventuellement des drones.

Cette commande étatique russe est donc réellement une très bonne nouvelle pour le constructeur. Après l’annulation du contrat Ka-52K, l’avenir de l’hélicoptère semblait assez sombre en Russie. Pour mémoire celle-ci était relative à la brouille franco-russe dans l’affaire des bâtiments de classe Mistral placés par Paris sous embargo total consécutivement à l’invasion militaire et l’annexion de la Crimée. Finalement ces navires français et les hélicoptères russes avaient trouvé preneurs en Égypte.

Mais surtout à l’horizon 2027, l’aviation russe pourra officiellement aligner près de deux cents Kamov Ka-52. Si tous auront bien sûr été livrés !

Photo © Keypublishing

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

Une réponse

  1. Très bon article !
    « Après l’annulation du contrat Ka-52K, l’avenir de l’hélicoptère semblait assez sombre en Russie » => Pas tant que ça, ils ont vendu leur hélico a l’Égypte qui équipait les mistrals rachetés aux français. Quand aux Russes, ils prévoient de construire leur propre bâtiment de projection pour remplacer la commande annulée par la France, lorsque ceux ci seront opérationnels, il seront probablement équipés de KA-52k, comme prévu. Ainsi, cette mésaventure a permis non seulement aux Russes de gagner de l’argent sur les dommages & intérêts liés a la rupture du contrat, mais de vendre des KA-52k aux Égyptiens ! Ils ont en revanche perdu plusieurs années sur leur programme.

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