L’A400M Atlas apte au ravitaillement en vol… mais des seuls Rafale !

C’est donc une demi-victoire pour le constructeur Airbus Defense & Space et le ministère des armées. Ce vendredi 8 juin 2018 la Direction Générale de l’Armement a annoncé avoir clos sa campagne d’essais tous-temps de ravitaillement en vol avec le quadrimoteur à turbopropulseurs A400M Atlas. Il faut cependant savoir nuancer cette déclaration puisque désormais l’avion européen peut en effet être engagé afin de soulager la flotte de Boeing C-135FR de l’Armée de l’Air, mais uniquement pour le transfert de carburant vers les avions de combat Dassault Aviation Rafale et aucun autre type d’aéronef. Une campagne similaire doit se tenir l’année prochaine afin de valider (ou non) le concept sur Dassault Aviation Mirage 2000.

C’est aussi une manière de faire taire les critiques qui fusent depuis plusieurs mois contre l’avion de transport militaire européen, et notamment après les commandes françaises puis allemandes du Lockheed-Martin C-130J Super Hercules. Prouver que l’Airbus Defense & Space A400M n’est pas seulement cet avion-cargo qu’il est aujourd’hui était devenu l’une des priorités des ingénieurs.
Et c’est tout d’abord avec l’aide des aviateurs espagnols que les gens de chez Airbus ont tenté d’y répondre il y a un peu plus de trois ans.

La voie était donc ouverte pour le ministère des armées. Sous la houlette de la Direction Générale de l’Armement-Essais en Vol (ou DGA-EV, le nouveau nom du légendaire CEV) les essais ont été menés de jour comme de nuit dans plusieurs configurations différentes. Et ce sont les pilotes des Dassault Aviation Rafale de l’Escadron de Chasse 1/30 Côte d’Argent qui se sont prêtés au jeu. L’A400M Atlas utilisé était quant à lui le MSN62, livré à la fin de l’année dernière.
Désormais la balle est dans le camp de l’Armée de l’Air et des responsables de la DGA afin de lancer les entraînement au ravitaillement en vol depuis un A400M Atlas sur nos Rafale opérationnels.

La DGA-EV doit en 2019 réaliser la même campagne d’essais mais autour du Mirage 2000 cette fois-ci, de quoi permettre une plus grande polyvalence à l’avion-cargo européen. Ce sont aussi des arguments commerciaux indéniables pour Airbus Defense & Space au moment où l’avion semble dans le creux de la vague face à la concurrence de Lockheed-Martin. Un A400M capable de ravitailler F/A-18 Hornet, Rafale, et bientôt Mirage 2000 est donc bel et bien un avion polyvalent.
Pour autant il n’a toujours pas la possibilité de réaliser ce genre de manœuvre à destination des hélicoptères. Les premiers essais français dans ce domaine de vol ne devrait pas débuter avant fin 2020, début 2021.

Il ne faut cependant pas bouder cette demi bonne nouvelle car elle va permettre de soulager en partie la charge de travail des équipages de Boeing C-135FR de plus en plus fatigués et toujours plus usés… jusqu’à la corde. D’autant que les douze A330MRTT Phénix commandés sous le quinquennat précédent ne sont toujours pas entrés en service.
Ça va commencer à faire long !

Photo © Direction Générale de l’Armement-Essais en Vol.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

13 réponses

  1. Il en faudra un peu plus pour redorer le blason de l’A400m. F35, A400m même combat.
    Et patience, le premier A330 phénix doit arriver en octobre il me semble. Et ce ne sont pas douze mais quinze exemplaires commandés.

  2. Parmi les configurations testées, il y a eu celles de panne d’un moteur et de commandes de vol

  3. Le A400m a ravitaillé le F18 espagnols qques semaines avant les rafales français…. donc que le rafale pour l’instant en France oui mais ailleurs ils n’ont pas attendu la DGA

    1. Si vous relisez bien c’est exactement ce qui est expliqué dans l’article. Sauf qu’ici nous nous intéressons en fait à la situation française où seul un type d’avion de combat n’est concerné par cette capacité de ravitaillement en vol. 😉

      1. Je me demande d’ailleurs pourquoi ça aurait un tout autre resultat avec un mirage 2000. Si c’est passé avec un Rafale avec un 2000 ça ne devrait pas poser de problèmes.

        1. J’en sais rien non plus, faut peut-être demander ça aux « experts » de la DGA ! 😉

    1. A-400mception, sous question : est ce qu’un ravitailleur peut puiser dans sa cargaison pour augmenter son rayon d’action?

      1. Concernant l’A400M j’en sais rien, je sais que les Lockheed MC-130 configurés ravitailleurs en vol peuvent le faire depuis le Vietnam.

    2. Je pense que tout simplement que oui. Je ne vois pas en quoi il y aurait un soucis. Les transalls pouvait bien se ravitailler entre eux.

  4. Le rafale dispose de canards qui optimisé le flux d’air autour des ailes et donc une aile de rafale porte sur au moins 70% de la corde alors qu’un 2000 dans certains cas ne porte que sur 30%,malgré les becs et élevons voilà, en gros pourquoi il n’est pas évident qu’un 2000 puisse ravitailler derrière un Atlas.

  5. Que la DGA teste et valide la procédure d’approche et de ravitaillement pour chaque type d’avions, cela est normal.
    Par contre, que cela traine pour valider le Mirage 2000, cela est inquiétant, car le Mirage 2000 se ravitaille déjà auprès de plusieurs ravitalleurs ( KC 135, Transall, etc).

    Est-ce que le problème ne serait-il pas au niveau de l’A 400M, avec les turbulences générées par ses moteurs à contre rotation ?
    Le ravitaillement demande beaucoup de concentration, ajouté à la fatigue d’une mission longue, il est nécéssaire que les éléments à l’arrière de l’avion ravitailleur soit stable .

    Personnellement, j’ai les plus fortes inquiètudes concernant le ravitaillement des hélicoptères.
    Je pense que cela ne sera pas possible.

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