Atterrissage d’urgence d’un Airbus A319 de Volotea à Lyon Saint-Exupéry

Grosse frayeur et ensuite grosse galère pour les passagers de ce vol à bas-coût entre Naples et Bordeaux ce jeudi 26 juillet 2018. Suite à une dépressurisation impromptue, un Airbus A319 appartenant à la compagnie espagnole Volotea a été obligé de se poser en urgence sur la plateforme aéroportuaire lyonnaise de Saint-Exupéry. Même si l’incident n’a pas fait de blessé, quelques passagers ont ressentis de fortes céphalées ainsi que des douleurs auriculaires. Une fois au sol les soucis n’étaient pas terminés, loin de là !

C’est alors que l’avion se trouvait encore dans l’espace aérien transalpin que le pilote a pris la décision de se dérouter, en accord avec les contrôles aériens italiens et français. Une avarie technique à bord ayant entraîné une dépressurisation partielle de la cabine avait été détectée, obligeant l’équipage à engager la descente de l’Airbus A319 vers Lyon Saint-Exupéry. Jusque là rien d’étonnant, tous les commandants de bord du monde entier auraient certainement pris la même décision.
D’ailleurs c’est au moins le deuxième incident grave de dépressurisation en Europe en quelques jours. Et à chaque fois des compagnies à bas coût.

Seulement voilà, si on en croit les passagers aucun message d’alerte n’a été émis en cabine. Beaucoup se rendaient comptes qu’il se passait quelque chose d’inhabituel puis qu’ils ressentaient de violents maux de têtes et des douleurs aux tympans. En outre plusieurs se sont interrogés d’avoir vu l’avion amorcer si tôt son atterrissage, découvrant même les Alpes au passages. Les Alpes à proximité de Bordeaux, ça en a fait tiquer plus d’un.
Et toujours selon les passagers il n’y avait aucune réponse de la part de l’équipage espagnol.

C’est uniquement une fois sur le tarmac qu’ils ont découverts qu’ils se trouvaient à Lyon. Un atterrissage d’ailleurs sans encombre suivi d’une rapide prise en charge par les équipes médicales locales. Aucun passager n’a été conduit dans un service hospitalier.
Mais les galères ne s’arrêtaient pas là.

La logique aurait voulu que Volotea déploie sur Lyon Saint-Exupéry un de ses Airbus A319 ou Boeing 717… mais non rien. À la place la compagnie à bas coût a loué trois autocars afin de terminer le voyage des quelques 150 passagers de l’avion. Pour leurs repas, grand prince, Volotea leur a remis des coupons afin de se rendre dans une célèbre chaîne de restauration rapide.
Sachez que le biréacteur aurait du atterrir à 16 heures 05 à Bordeaux. Ses passagers ont quitté Lyon à 18 heures 20 pour rejoindre leur destination finale à 2 heures 30 du matin. Un peu plus de huit heures de route pour parcourir les quelques 500 kilomètres qui séparent les deux aéroports. Pour mémoire ils sont reliés par le système autoroutier français, et principalement l’A89.

Pas sûr que beaucoup voyagent de nouveau avec Volotea…
Sans vouloir faire le procès de l’aviation commerciale à bas coût, ce fait divers est symptomatique du peu de cas que ces compagnies, qui ne fonctionnent qu’au rendement et uniquement à celui-ci, font de leurs passagers. Qu’il semble loin le temps où les transporteurs aériens se souciaient du confort ou simplement du bien-être de celles et ceux qui remettaient leur vie entre leurs mains le temps d’un vol. Désormais le profit prime sur tout le reste, l’aviation commerciale est devenue un vulgaire secteur marketing comme un autre.

Photo © Wikimédia Commons.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 réponses

  1. Je mettrais jamais les pieds dans un avion de Ryanair et consorts. Ces sociétés se comportent comme des négriers envers leur personnel.
    Éthiquement parlant, c’est comme acheter des produits manufacturés, tout en sachant que des enfants ou des ouvriers sous payés, au mieux, les ont fabriqués.

  2. On ne peut pas avoir « le beurre et l’argent du beurre »et voyager à bas coût en ayant le service d’une compagnie régulière….
    Reste que sur de nombreuse destinations,et je suppose que c’est le cas sur Naples-Bordeaux,il n’y a que les low coasts qui assurent le service.

    1. Donc pour vous un vol de deux heures dix qui se transforme en périple d’une heure trente de vol et huit heures de car c’est logique et normal ?

      1. Bonjour. Si vous me permettez d’intervenir, personne ne trouve cela normal. La seule question à laquelle il faudrait une réponse est ; comment faire en sorte pour que cet événement ne se reproduise plus. Des solutions, quelqu’un ? Et, de grâce, soyez positif(s), les récriminations ne feront pas avancer les choses… Je suis sûr que les passionnés d’aviation que vous êtes ont déjà dans la tête des tas d’idées constructives. D’avance, merci pour tous les usagers de ces transports ! À bientôt.

        1. Je ne suis pas spécialiste en aéronautique, mais comme dans tous les domaines techniques, la recette est toujours la même.
          De la maintenance préventive, de la maintenance tout court et suivre les bulletins d’informations que publient les constructeurs suite à des incidents ou accidents sur leurs avions.
          L’organisme, en charge de la sécurité aérienne en Europe, impose des règles sur la maintenance des avions, mais rien n’empêche d’en faire plus, mais cela coûte des €.
          Il faut aussi avoir conscience qu’aucune technologie n’est infaillible.
          Maintenant, il faut prévoir l’organisation et la logistique pour palier à de telles situations, mais cela coûte des €.

  3. Bravo Arnaud, et un grand merci pour tous vos commentaires bien écrits, amusants à lire, et super documentés.
    Et d’accord avec vous : les voyages en avions étaient plus sympas il y a 15 ans. Mais les compagnies rognent sur tout à présent, en suivant le mauvais exemple des low cost, et l’embarquement est devenu un petit cauchemar à cause de la sécurité.

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