AIDC T-CH-1 Chung Hsing

Fiche d'identité

Appareil : AIDC T-CH-1 Chung Hsing
Constructeur : Aerospace Industrial Development Corporation
Désignation : T-CH-1
Nom / Surnom : Chung Hsing
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1976
Pays d'origine : Taïwan
Catégorie : Avions d'attaque
Rôle et missions : Avion d'entraînement, attaque au sol, appui aérien rapproché, reconnaissance tactique.

Sommaire

“ Le monomoteur d'entraînement taïwanais devenu avion d'attaque ”

Histoire de l'appareil

Isolée sur l’île de Formose la République de Chine, aussi appelée Taïwan, a longtemps été en grande partie dépendante des États-Unis pour ses acquisitions de matériel militaire. Pourtant une petite industrie aéronautique locale est apparue dans la seconde moitié des années 1960 sous la forme de la société AIDC. D’abord cantonnée à des rôles de sous-traitance et d’entretien des aéronefs conçus par d’autres elle s’en est peu à peu affranchie pour concevoir son premier avion. Il s’agissait alors d’un avion militaire d’entrainement basique et intermédiaire : le T-CH-1 Chung Hsing.

C’est 1969 que l’industrie aéronautique taïwanaise commença à travailler sur un nouvel avion d’entraînement basique et intermédiaire destiné à la ROCAF, la Republic Of China Air Force. Pour autant ne possédant pas assez d’ingénieurs dans ses rangs AIDC dut se résoudre à une méthode éprouvée : adapter un avion existant déjà. Le choix se porta donc sur le North American T-28 Trojan, alors en dotation dans le pays mais qui ne pouvait réaliser que des vols d’entraînement initiaux. Or l’état-major de la ROCAF souhaitait surtout que le nouvel avion puisse réaliser la transition vers les jets Lockheed T-33 T-Bird alors en charge de l’entraînement avancé.

Les ingénieurs taïwanais eurent comme idée de remplacer le moteur en étoile d’origine du T-28 Trojan par un turbopropulseur. Leur choix se porta sur le Lycoming T53-L701 qui avait été développé quelques mois auparavant à la demande de l’avionneur américain Grumman qui comptait en équiper son avion d’observation armée OV-1D Mohawk. Par ailleurs plusieurs modifications furent apportées au niveau des ailes, du train d’atterrissage, du cockpit, ou encore de l’empennage. S’il conservait l’allure générale du T-28 Trojan le nouvel avion, désigné T-CH-1 possédait sa propre esthétique. Un prototype fut de ce fait commandé à AIDC par la ROCAF.

Celui-ci réalisa son premier vol le 23 novembre 1973. Extérieurement l’AIDC T-CH-1 se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse construit intégralement en métal. Son unique turbopropulseur entraînait une hélice tripale en métal. L’équipage prenait place à bord d’un cockpit biplace en tandem doté de doubles commandes. Le train d’atterrissage tricycle escamotable avait été pensé de manière à permettre à l’avion d’opérer aussi bien depuis un classique tarmac que sur une piste sommaire. L’arête de l’empennage fut redessinée afin d’absorber le surplus de puissance généré par le turbopropulseur vis à vis du moteur en étoile.

Presque pile un an plus tard, le 27 novembre 1974 vola l’avion de présérie. En fait il préfigurait tellement les machines ultérieures qu’il fut même utilisé de manière opérationnelle quelques années plus tard. Il permit notamment aux ingénieurs d’essais taïwanais de tester les armements destinés à être emportés. À cette occasion en juillet 1975 le T-CH-1 devint le premier monomoteur à turbopropulsion au monde à tirer un missile AGM-65 Maverick contre une cible navale. Finalement par la suite cette arme ne fut jamais plus employée sur ce modèle d’avion.

Commandé à hauteur de 52 exemplaires par la ROCAF l’AIDC T-CH-1 entra en service en décembre 1976 sous le nom de baptême de Chung Hsing. Dès l’année suivante les vingt avions livrés permirent d’envoyer à la retraite les T-28 Trojan restants… ou bien d’en faire des stocks de pièces. Car malgré toutes les transformations apportées les deux machines avaient encore près de 40% d’éléments communs.

Malgré le soin apporté par les ingénieurs locaux jamais cet avion ne réussit à satisfaire les généraux taïwanais. Pis la perte d’un avion en avril 1980, remplacé par l’avion de présérie, démontra que le T-CH-1 Chung Hsing était en fait inapte aux missions d’entraînement basique. Pourtant parallèlement ils se rendirent compte que l’avion représentait une bonne base de travail pour un appareil de lutte anti-guérilla et de reconnaissance armée. Afin de remédier à ses défauts dans les missions de formation la Republic Of China Air Force décida en 1983 de passer commande pour des Beechcraft T-34C Turbo Mentor réputés plus fiables.

Cependant la ROCAF ne comptait pas se séparer définitivement de ses AIDC T-CH-1 Chung Hsing. Elle les réaffecta en 1985 à des missions d’attaque légère et d’appui aérien rapproché pour 44 exemplaires d’entre-eux et à des missions de reconnaissance tactique pour les huit autres avions. Ils reçurent respectivement la désignation de T-CH-1A et de T-CH-1R.

À la différence des avions d’attaque ceux de reconnaissance n’emportaient aucun armement mais quatre caméras installés en soute sous l’intrados de fuselage. Ils furent principalement utilisés pour des missions de surveillance du détroit de Formose par lequel transitaient de nombreux navires chinois et soviétiques. Alliée des États-Unis la République de Chine faisait ainsi participer ses T-CH-1R aux dernières heures de la guerre froide. Finalement ces huit avions quittèrent le service actif en 1993 étant remplacés dans cette mission par des nacelles de reconnaissance montées sous le fuselage de chasseurs General Dynamics F-16 Fighting Falcon.

Il en fut tout autrement des T-CH-1A Chung Hsing qui eux demeurèrent en service jusqu’au début du vingt-et-unième siècle, ne quittant le service actif qu’en 2003. Utilisés uniquement, grâce à leur charge de combat de 1250kg,  pour des missions d’attaque au sol et d’appui aérien rapproché ils furent notamment engagés dans les années 1990 lors d’opération de maintien de l’ordre dans le même détroit de Formose. Ils pourchassaient les esquifs et embarcations semi-rigides rapides qui tentaient de rançonner les navires-cargos, pétroliers, et porte-conteneurs qui l’empruntaient. Bien que correctement armés de roquettes en panier et de bombes lisses ils ne tirèrent jamais la moindre munition, leur rôle étant strictement dissuasif. Leur camouflage n’y était sûrement pas pour rien ! Il n’y a que lors d’exercices que leurs pilotes avaient la possibilité de tirer.

Avion mal connu en Europe l’AIDC T-CH-1 Chung Hsing est le premier avion militaire conçu en République de Chine, même s’il ne fut pas le premier avion militaire construit dans le pays. Cet honneur revient au petit Pazmani PL-2 américain d’entraînement basique assemblé sous licence dans l’île. Aujourd’hui au moins trois Chung Hsing sont préservés dans des musées taïwanais.

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Photos du AIDC T-CH-1 Chung Hsing

Caractéristiques techniques

Modèle : AIDC T-CH-1A Chung Hsing
Envergure : 12.19 m
Longueur : 10.26 m
Hauteur : 3.66 m
Surface alaire : 25.15 m2
Motorisation : 1 turbopropulseur Lycoming T53-L701
Puissance totale : 1 x 1420 ch.
Armement : Mitrailleuses de calibre 7.62mm ou 12.7mm en nacelles, bombes lisses, paniers à roquettes.
Charge utile : -
Poids en charge : 5057 kg
Vitesse max. : 685 km/h à 4000 m
Plafond pratique : 9750 m
Distance max. : 2000 Km Avec réservoirs externes largables.
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du AIDC T-CH-1 Chung Hsing

Plan 3 vues

Plan 3 vues du AIDC T-CH-1 Chung Hsing
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du AIDC T-CH-1 Chung Hsing

T-CH-1 en musée aéronautique chinois.