Morane-Saulnier MS.760 Paris

Fiche d'identité

Appareil : Morane-Saulnier MS.760 Paris
Constructeur : Aéroplanes Morane-Saulnier
Désignation : MS.760
Nom / Surnom : Paris
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1959
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions d'entraînement
Rôle et missions : Avion d'entrainement et de liaison

Sommaire

“ entre l'avion d'entrainement et de liaison ”

Histoire de l'appareil

Au sein des forces françaises, la mission d’entrainement a toujours été prioritaire. En effet aussi bien l’Armée de l’Air que l’Aéronautique Navale ou l’ALAT ont en permanence mis des moyens très conséquents dans la formation initiale et continue de leurs pilotes et équipages. Parmi les nombreux avions écoles utilisés en France depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale figure un biréacteur quadriplace qui servit pendant plus de quarante ans aussi bien auprès des aviateurs que des marins : le Morane-Saulnier MS-760 Paris.

Tout commença pour cet avion en janvier 1953 par le premier vol de l’avion d’entrainement biplace côte à côte Morane-Saulnier MS-755 Fleuret. Cet avion faisait suite à un cahier des charges de l’Armée de l’Air pour un avion d’entrainement intermédiaire et avancé à réaction de nouvelle génération. Utilisé intensivement par les équipages du Centre d’Essais en Vol le Fleuret démontra de grandes qualités et des capacités hors pair. Toutefois l’avion ne fut pas sélectionné par les aviateurs français qui lui préférèrent un avion au cockpit plus conventionnel : le Fouga CM-170 Magister. Malgré cela le premier prototype du MS-755 demeura en service jusqu’en 1982 comme avion d’entrainement et de liaison au sein du CEV. Il permettait aux pilotes d’essais français de maintenir leurs heures de vol même en dehors des périodes de développement.

Si le Fleuret fut rejeté par l’Armée de l’Air, l’avionneur Morane-Saulnier décida toutefois d’en dériver une version de liaison et d’affaire pour quatre passagers. En effet à cette époque commençait à arriver un besoin réel aussi bien au sein des états-majors qu’auprès de riches clients civils pour des avions rapides pouvant transporter un petit nombre de passagers dans un confort relatif. Le nouveau programme reçu la désignation de MS-760 et le nom de baptême de Paris.

L’appareil fut assemblé en modifiant le second prototype du Fleuret. En effet deux sections de fuselage furent ajoutées, ainsi que des réservoirs de carburant en bout d’aile. Il se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse cantilever biréacteur. Propulsé par deux Turboméca Marboré Mk-II de 400kgp chacun. Délivrant peu de puissance ces turboréacteurs étaient alors réputés facile d’emploi et d’entretien. Le cockpit quadriplace permettait l’emport d’un pilote, d’un copilote, et de trois ou quatre passagers selon qu’on emportait ou non des bagages. Prévu initialement pour emporter un armement léger celui ci ne fut presque jamais monté en série. Le prototype du Paris effectua son vol inaugural le 29 juillet 1954.

Rapidement l’avion intéressa les clients civils, et un accord de commercialisation et de fabrication sous licence fut passé avec l’avionneur américain Beechcraft. Toutefois trois avions seulement furent assemblés en vertu de ce contrat, dont un pour le compte de la FAA, la Federal Aviation Agency, l’aviation civile des États-Unis. En France le Paris connu un relatif succès civil, jusqu’à l’arrivée du Dassault Mystère XX.

En octobre 1958 l’état-major de l’Armée de l’Air et celui de la Marine Nationale passèrent une commande conjointe pour respectivement 26 et 14 appareils. Les aviateurs affectèrent vingt de ces avions aux missions de liaison auprès des escadrilles de combat et des escales aériennes et les six autres avions pour la formation avancée au vol de nuit des pilotes de bombardiers. Les MS-760 de liaison servirent un peu partout sur le territoire et furent principalement affectées en métropole. Ils restèrent en service jusqu’en 1992 année au cours de laquelle ces avions de liaison laissèrent peu à peu la place à des avions d’entrainement ou à des hélicoptères, plus modernes mais surtout plus économiques. Nonobstant cela la carrière du biréacteur de Morane-Saulnier fut prolongée jusqu’en 2001. En effet entre 1986 et 2001 l’ENOSA, l’Ecole des Navigateurs Officiers Systèmes d’Armes, utilisa cinq appareils de ce type, les numéros 36, 45, 71, 91, et 92. Ils étaient chargés de la formation des copilotes NOSA appelés à voler sur Mirage 2000N et 2000D.

Au sein de l’Aéronautique Navale les quatorze Paris furent utilisés pour des missions aussi divers que l’entrainement au vol sans visibilité pour le compte des pilotes de chasse embarqué, mais aussi le calibrage des radars anti-aériens des navires de surface français, le rôle de plastron volant lors des manœuvres aériennes, et bien entendu la liaison. Un Paris, le numéro 87, fut utilisé de 1962 à 1990 comme avion personnel du Chef d’État-major de la Marine Nationale. Comme au sein de l’Armée de l’Air les MS-760 de l’Aéronautique Navale furent les acteurs discrets du service aérien ! Ils restèrent en service jusqu’en octobre 1997 et ne furent remplacé par aucun type d’appareil précis. Ces avions ont volé au sein de quatre unités différentes : les escadrilles 2S, 3S, 11S, et 57S.

Outre ces deux utilisateurs, en France le Paris fut utilisé par le Centre d’Essais en Vol comme avion d’entrainement avancé et de liaison rapide entre 1963 et 2004. Ces avions furent utilisés en outre comme avions de servitude pour des essais de matériel. Sur les neuf avions acquis, quatre le furent pour ces missions de soutien opérationnel. Ils participèrent à la mise au point d’avions aussi différent que l’avion de ligne Dassault Mercure, le jet d’affaire Aérospatiale Corvette, l’avion de combat Dassault Mirage F1, ou encore l’avion de ligne européen Airbus A-300. Les Paris ont en partie été remplacés par deux Beechcraft King Air et deux Reims F-406.

En dehors de la France, des MS-760 militaires ont été livrés à l’Argentine et au Brésil. Respectivement ce sont douze et trente exemplaires qui ont été vendus aux forces aériennes de ces pays. En outre l’avionneur local FMA a construit sous licence 42 avions. Ces machines furent utilisées pour l’entrainement avancé des pilotes de chasse et pour l’appui rapproché avec deux mitrailleuses de 7.7mm montés dans le nez, ainsi qu’une charge offensive externe de 700kg. Les Paris argentins sont restés en service jusqu’en 2007. Au Brésil les MS-760 volaient principalement pour des missions d’entrainement avancé et de calibration radar. Ils restèrent en service jusqu’en 1993. L’année suivante, quatre MS-760 ex-brésiliens furent cédés au Paraguay qui les utilisa jusqu’en 2004 pour la formation intermédiaire des pilotes.

PARTAGER
Sondage

"Si la France devait mettre une des personnalités aéronautiques suivantes au Panthéon, laquelle vous semblerait la plus logique ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...

Photos du Morane-Saulnier MS.760 Paris

Caractéristiques techniques

Modèle : Morane-Saulnier MS-760 Paris (de l'ENOSA)
Envergure : 10.15 m
Longueur : 10.24 m
Hauteur : 2.60 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 2 turboréacteurs Turboméca Marboré Mk-II
Puissance totale : 2 x 400 kgp.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 3470 kg
Vitesse max. : 650 km/h à 7850 m
Plafond pratique : 10000 m
Distance max. : 1650 Km
Equipage : 1 + 3
[...] Passez dans le comparateur...

Profil couleur

Profil couleur du Morane-Saulnier MS.760 Paris

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Morane-Saulnier MS.760 Paris
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
Facebook
Twitter
Pinterest
Email
Print

Vidéo du Morane-Saulnier MS.760 Paris

MS.760 en meeting