Shin Meiwa PS-1 / US-1

Fiche d'identité

Appareil : Shin Meiwa PS-1 / US-1
Constructeur : ShinMaywa Industries Ltd. (anc. Shin Meiwa)
Désignation : PS-1 / US-1
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : US-1A
Mise en service : 1971
Pays d'origine : Japon
Catégorie : Hydravions
Rôle et missions : Patrouille maritime, lutte anti-sous-marine, recherches et sauvetage en mer.

Sommaire

“ Le retour des grands hydravions japonais ”

Histoire de l'appareil

À l’instar du Royaume-Uni, le Japon est un état insulaire. De ce fait son aviation s’est elle-aussi rapidement tournée vers les hydravions pour la majorité de ses missions à caractère maritime. Ce trait eut pour apogée la Seconde Guerre mondiale durant laquelle les hydravions japonais sillonnèrent le Pacifique aussi bien pour des missions de patrouille que de recherches-sauvetages ou encore de bombardement. Après la capitulation de 1945 ce savoir-faire nippon tomba dans les oubliettes pour une vingtaine d’années avant l’apparition d’un nouvel appareil destiné aussi bien aux missions de patrouille maritime que de sauvetage en mer à longue distance respectivement connus comme Shin Meiwa PS-1 et US-1.

À la fin des années 1950 une équipe d’anciens dirigeants et ingénieurs de feue la société Kawanishi, qui réalisa notamment les hydravions de patrouille H6K et H8K, créa une nouvelle entité sous la raison sociale de Shin Meiwa. En fait ils cherchaient à relancer l’activité de conception et de réalisation d’hydravions à coque mais aussi d’amphibies au travers du projet d’un futur appareil quadriturbopropulseur destiné aux missions maritimes.  Cependant en l’absence de réels moyens il leur était impossible de rendre crédible leur projet.

C’est la raison pour laquelle il fut décidé de construire un démonstrateur technologique désigné Shin Meiwa UF-XS. Afin de favoriser leur chantier les dirigeants de la nouvelle entreprise cherchèrent à acquérir un appareil à transformer. Après avoir envisager de reconstruire de zéro un ancien H8K demeuré dans les ateliers après-guerre une éventualité apparut aux États-Unis : acquérir et ensuite transformer un bimoteur Grumman UF-1 Albatross. Ce dernier reçut notamment une seconde série de deux moteurs en étoile tandis que la coque était revue et corrigée ainsi qu’un empennage en T de nouvelle génération. Dans cette configuration l’UF-XS vola le jour de Noël 1962.

Les essais du Shin Meiwa UF-XS se déroulèrent durant trois ans et demi avant que l’état-major de la Kaijō Jieitai, la marine d’autodéfense japonaise, ne passe une commande en janvier 1966 pour une machine de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine en développement sous la désignation de Shin Meiwa PS-X. Extérieurement les plans de cette machine reprenaient certains aspects de l’UF-XS.

Le Shin Meiwa PS-X se présentait sous la forme d’un hydravion quadriturbopropulseur à aile haute et empennage en T. La motorisation était assurée par des turbopropulseurs General Electric T64-IHI-10E de 3060 chevaux chacun construits sous licence locale par Ishikawajima. Son avionique tournait autour d’un système de détection anti-sous-marins AN/AQA-3 d’origine américaine doté de bouées acoustiques et une télémétrie. À la différence notable des avions de patrouille maritime de l’époque le PS-X n’emportait pas de détecteur d’anomalie magnétique (aussi connu sous l’acronyme anglophone MAD) permettant une meilleure traque des submersibles ennemis. C’est dans cette configuration que le premier vol intervint le 5 octobre 1967. Le prototype et l’hydravion de présérie furent livrés fin juillet 1968 pour expérimentation au Kokutai 51 en charge de la surveillance maritime de la façade occidentale du Japon.

Rapidement la commande d’état fut passée, sans subvention américaine, pour douze exemplaires de série sous la désignation de Shin Meiwa PS-1. Les premiers exemplaires de série furent déclarés opérationnels au début de l’année 1971. Exception faite de l’URSS les PS-1 étaient alors les plus gros hydravions de patrouille en service dans le monde. Début 1974 une seconde commande fut passée pour neuf hydravions supplémentaires. Pourtant en unité le gros quadriturbopropulseur ne faisait pas l’unanimité, étant même considéré comme moins performants dans la chasse aux submersibles soviétiques et chinois que les Lockheed P-2J Neptune pourtant d’une conception bien plus ancienne.

Les années 1980 furent terribles pour le Shin Meiwa PS-1, avec six accidents entre 1983 et 1985. Non seulement un hydravion fut perdu en opération, causant la mort de trois de ses membres d’équipage mais en plus les critiques se faisaient désormais publiques envers eux. À tel point même que l’état-major de la marine d’autodéfense japonaise préféra se résigner à passer commande pour des Lockheed P-3C Orion américains plus modernes, et disposant notamment d’un MAD. Le rayon d’action de ces avions et leur capacité d’emporter des missiles antinavires, et non uniquement des roquettes et des torpilles comme sur le PS-1, termina de sceller le sort des grands hydravions japonais de patrouille maritime. L’ultime vol d’un PS-1 de série intervint en avril 1989.

Néanmoins ce retrait du service des hydravions de patrouille maritime ne signifiait pas la fin des opérations pour les quadriturbopropulseurs conçus par Shin Meiwa. En effet en octobre 1974 le constructeur proposa une version désarmée de recherches et sauvetages en mer désignée US-1. L’appareil de présérie était en fait l’ancien prototype du PS-1 modifié. Extérieurement seule la disparition des points d’emports externes pour roquette pouvait différencier le PS-1 de l’US-1.

L’équipage de l’appareil était considérable : un pilote, un copilote, un radio-navigateur, un opérateur des systèmes, un mécanicien de bord, et deux observateurs-photographes. En outre le gros hydravion emportait un médecin et quatre infirmiers / sauveteurs ainsi que quatre plongeurs secouristes.

Si le Shin Meiwa US-1 fut rapidement considéré comme l’un des meilleurs hydravions de recherches et sauvetages de toute l’histoire de l’aviation il possédait une carence de taille : c’était un hydravion pur ! Or les Japonais avaient pris l’habitude d’opérer sur des Grumman UF-1 Albatross amphibies qu’ils pouvaient faire décoller depuis des tarmacs, une flexibilité d’emploi que n’offrait pas l’hydravion indigène. Aussi il fut décidé que les appareils suivant seraient des amphibies, dotés d’un train d’atterrissage rétractable.

Le premier des quatorze Shin Meiwa US-1A entra en service en juillet 1976. Dès l’année 1979 la Kaijō Jieitai disposait de sa pleine dotation en amphibies de ce type. Afin de les différencier plus aisément, mais aussi parce que leurs missions de recherches et de sauvetage lointain l’exigeait, ces appareils furent revêtus panneaux day glow de couleur orange au niveau du nez, des extrémités de voilures (intrados et extrados) et de l’empennage, volets compris. En outre la cocarde japonaise de fuselage était de grande taille dessus.

Durant trente-et-un ans les Shin Meiwa US-1A furent les seuls grands amphibies de recherches et sauvetages en service au Japon. Leur remplacement a commencé en 2007 au profit du Shin Meiwa US-2 un appareil résolument nouveau, bien qu’inspiré par son prédécesseur. Le dernier US-1A a quitté le service actif en 2014, mais trois d’entre-eux sont toujours inscrits sur les cadres de la Kaijō Jieitai pour la formation statique des personnels, notamment des mécaniciens et des plongeurs-secouristes. Anecdote intéressante : à la différence des PS-1 et de l’unique US-1, les US-1A disposaient d’un détecteur d’anomalie magnétique AN/AQS-10 fourni par les Américains.

Bien plus réussis pour la recherches et le sauvetage lointain que pour la patrouille maritime et la lutte anti-sous-marine les Shin Meiwa PS-1 et US-1 ont cependant su marquer l’histoire aéronautique comme étant le grand retour des Japonais dans un domaine où ils ont toujours su exceller, la conception et la réalisation d’hydravions à coque. Il est à signaler qu’une version de lutte anti-incendie, avec une capacité d’emport pour 13610kg, conçu avec l’aide du constructeur canadien Conair qui réalisa notamment la transformation des Tracker de la Sécurité Civile fut envisagée mais jamais commercialisée. Si quelques forces se montrèrent intéressés par l’US-1A, dont l’US Coast Guard, jamais aucun contrat d’export ne fut signé.

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Photos du Shin Meiwa PS-1 / US-1

Caractéristiques techniques

Modèle : Shin Meiwa US-1A
Envergure : 33.15 m
Longueur : 33.46 m
Hauteur : 9.95 m
Surface alaire : 135.85 m2
Motorisation : 4 turbopropulseurs Ishikawajima-General Electric T58-IHI-10J
Puissance totale : 4 x 3493 ch. ainsi qu'une turbine Ishikawajima T58-IHI-10M2 de 1360 ch.
Armement : aucun
Charge utile : Possibilité d'accueillir jusqu'à 24 rescapés.
Poids en charge : 45000 kg
Vitesse max. : 520 km/h à 3000 m
Plafond pratique : 8600 m
Distance max. : 3800 Km à masse maximale.
Equipage : 16
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Profil couleur

Profil couleur du Shin Meiwa PS-1 / US-1

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Shin Meiwa PS-1 / US-1
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Shin Meiwa PS-1 / US-1

Départ en mission sur Shin Meiwa US-1A