Sikorsky CH-53 Sea Stallion

Fiche d'identité

Appareil : Sikorsky CH-53 Sea Stallion
Constructeur : Sikorsky Aircraft
Désignation : CH-53
Nom / Surnom : Sea Stallion
Code allié / OTAN :
Variante : RH-53, VH-53
Mise en service : 1966
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Hélicoptères
Rôle et missions : Hélicoptère de transport lourd, guerre des mines, recherches-sauvetages au combat, soutien aux opérations spéciales.

Sommaire

“ Un mastodonte fort peu gracieux ”

Histoire de l'appareil

Il est des aéronefs qui se reconnaissent au premier coup d’œil grâce à leurs lignes effilées et élégantes à l’instar du Blackbird, du Dauphin 2, ou encore du Tomcat. D’autres au contraire vous marquent par le manque cruel d’esthétisme dans leur conception, c’est notamment le cas d’un hélicoptère militaire américain qui s’il marqua durablement l’histoire aéronautique, ce fut sûrement pour son aspect extérieur pour le moins torturé : le Sikorsky CH-53 Sea Stallion.

En mars 1962 l’US Marines Corps demanda à l’US Navy d’enclencher une procédure afin de trouver un successeur à l’hélicoptère bimoteur de transport lourd Sikorsky HR2S Mojave alors en dotation. Le cahier des charges prévoyait une charge marchande équivalente à une fois et demi celle de l’appareil et surtout à une motorisation faisant appel à des turbines, jugées plus fiables.

Trois constructeurs répondirent à la demande dès le début de l’été : Boeing-Vertol, Kaman, et Sikorsky. Ils proposaient des machines respectivement désignées HR2B, HRK, et HR3S. Si le premier était en fait une version navalisée du CH-47 Chinook déjà en service dans l’US Army le second était quant à lui une version produite sous licence américaine du Fairey Rotodyne expérimental britannique. Seul l’appareil de Sikorsky était une nouvelle machine. Rapidement le Kaman HRK fut écarté, notamment pour des raisons de protectionnisme économique, si bien que les amiraux et généraux américains se concentrèrent sur les deux autres. En juillet de la même année c’est le Sikorsky HR3S qui fut sélectionné, son nom de baptême étant Sea Stallion. Dans la nomenclature du constructeur il était alors connu comme S-65. Au mois de septembre suivant la désignation HR3S fut changée en CH-53.

Malgré quelques bisbilles politiques entre le pouvoir de Washington et les équipes dirigeantes de Sikorsky les essais se déroulèrent assez aisément ; le premier exemplaire de présérie YCH-53 réalisa donc son vol inaugural le 14 octobre 1964. Extérieurement le Sikorsky S-65 ne pouvait pas nier sa descendance vis à vis du S-61 Sea King alors en dotation dans l’US Navy. Cependant il se présentait comme une version bien plus grosse et doté de turbines plus puissantes. Celles ci étaient des General Electric T64-GE-3 d’une puissance nominale de 2889 chevaux entraînant un rotor principal à six pales d’un rayon de vingt deux mètres. À cette époque le Sikorsky S-65 n’était ni plus ni moins que le plus gros hélicoptère américain commandé en série, seul le Mil Mi-6 soviétique pouvait alors lui tenir la dragée haute.

Les premiers Sikorsky CH-53A Sea Stallion de série entrèrent en service dans le courant de l’année 1966 et furent immédiatement déployés au Vietnam où les Marines avaient besoin rapidement de moyens de transport et d’assaut lourd. Grâce à ses trois postes de tir (latéraux babords et tribords, et arrière) le nouvel hélicoptère fut également utilisé comme canonnière volante par l’US Marines Corps pour appuyer ses opérations aéroportées.

L‘US Navy développa également une version construite à seulement quinze exemplaires du Sea Stallion, le RH-53A. Destinée à des missions de repérage et de destruction des mines marines elle disposait d’une meilleure motorisation portée à 3979 chevaux et d’une cabine légèrement agrandie. Ce dernier donna naissance à la seconde génération du Sea Stallion, le CH-53D.

Fin 1969 ce Sikorsky CH-53D Sea Stallion fit son apparition dans les rangs de l’US Marines Corps en tant que principal hélicoptère de transport lourd et d’assaut armé. Bien entendu il fut massivement utilisé durant les opérations en Asie du sud-est, notamment comme grue volante pour rapatrier les avions et hélicoptères abattus par la DCA ennemie. Un lot de vingt-quatre exemplaires fut commandée pour le repérage et la destruction des mines par l’US Navy comme RH-53D tandis que deux exemplaires de plus étaient acquis par les Marines pour le soutien aux opérations présidentielles en tant que VH-53D.

Il est à signaler que l’US Air Force a posséder pendant plusieurs années sa propre version de l’hélicoptère, mais profondément modifiée pour les opérations spéciales : le MH-53 Pave Low. Cet hélicoptère est à proprement parler très différent dans sa conception des versions «classiques» du Sikorsky S-65.

Malgré sa taille et sa complexité le Sikorsky S-65 fit l’objet de contrats à l’export dont les deux plus important furent avec l’Allemagne de l’Ouest et Israël. La première acheta un lot de 110 exemplaires sous la désignation CH-53G dès 1968 tandis que la seconde acheta un lot de quarante S-65C qui entrèrent en service sous la désignation locale de Yas’ur. Ces deux modèles firent l’objet de modernisation entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 afin de les porter à niveau pour servir au moins jusqu’en 2025-2030. Les Sea Stallion modernisés allemands sont désignés CH-53GE et CH-53GS. En outre l’Iran a acquis (avant la révolution islamique) un lot de six CH-53D tandis que l’Autriche achetait deux S-65Ö pour des missions de recherches et de sauvetage en montagne. Ce sont les seuls Sea Stallion à vocation montagnarde ! Le Mexique a utilisé durant une dizaine d’années deux hélicoptères acquis de seconde main auprès d’Israël pour des missions de soutien aux forces spéciales. Ces hélicoptères sont actuellement stockés en raison de la consommation en carburant jugée trop élevée.

Plus aucun exemplaire n’est en service actuellement aux États-Unis, que ce soit dans l’US Navy, ou l’US Marines Corps. Dans la seconde force il fut remplacé par le convertiplane Bell Boeing MV-22B Osprey. Le Sikorsky S-65 a donné naissance à une version à trois turbines désignée S-80 et connue dans les rangs militaires comme CH-53E Super Station. Seuls deux S-65 civils existent, des appareils acquis de seconde main comme plateforme de lutte contre les feux de forêts aux moyens d’un bambi bucket de 10000 litres et baptisés officieusement Fire Stallion.

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Photos du Sikorsky CH-53 Sea Stallion

Caractéristiques techniques

Modèle : Sikorsky CH-53G Sea Stallion
Envergure : 22.00 m diamètre du rotor principal.
Longueur : 26.97 m
Hauteur : 7.60 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 2 turbines General Electric T64-GE-413
Puissance totale : 2 x 3979 ch.
Armement : 2 mitrailleuses MG3 de 7.62mm.
Charge utile : de 37 à 55 soldats équipés.
Poids en charge : 19100 kg
Vitesse max. : 315 km/h
Plafond pratique : 5100 m
Distance max. : 1000 Km avec réservoirs de sécurité.
Equipage : 5
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Profil couleur

Profil couleur du Sikorsky CH-53 Sea Stallion

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Sikorsky CH-53 Sea Stallion
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Sikorsky CH-53 Sea Stallion

Atterrissage d'un CH-53G allemand.