Les porte-avions coulés durant la Seconde Guerre mondiale

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Histoire de l’aéronavale

L’histoire aéronavale fut marquée durant la Seconde Guerre mondiale par l’importance grandissante que prirent les porte-avions. Absents de la Première Guerre mondiale, ils passèrent durant ce conflit du statut de navires bricolés (souvent à partir de croiseurs ou de bateaux de transport sur lesquels on installa un pont d’envol) à de véritables bâtiments de guerre pensés comme tels et pouvant embarqués un nombre importants d’avions. La fin de la Seconde Guerre mondiale vit d’ailleurs les premiers essais d’embarquements d’hélicoptères.

Chaque grande puissance de ce conflit, à l’exception notable de l’Allemagne nazie, mit en ligne au moins un de ces navires, et parfois plusieurs dizaines en 1945. Les porte-avions devinrent au fil de la guerre les plus gros navires militaires, plus imposants parfois que les cuirassés qui eux vivaient en fait leurs derniers jours, mais aussi nettement plus léger car moins blindés.

Et ce défaut généralisé de blindages dans les coques des porte-avions allait être à l’origine d’un carnage : celui causé par les sous-marins et les aéronefs ennemis, justement contre ces nouveaux géants des mers.
Petit à petit, le porte-avions allait devenir la cible de choix des flottes ennemis, causant souvent des pertes humaines très importantes. Et avec elles un trouble naquit dans les opinions publiques : certes le porte-avions était nécessaire aux marines de guerre mais il allait falloir de le protéger.

En fait dès le 14 septembre 1939, soit deux semaines après l’invasion allemande de la Pologne, un U-Boote tenta de couler le porte-avions britannique HMS-Ark Royal. En Atlantique nord, le submersible allemand U-39 attaqua le navire de la Royal Navy. Cependant, il est lui-même détruit par un escorteur d’escadre. Une quarantaine de sous-mariniers allemands furent sauvés de la noyade et capturés par les Britanniques. Cet attaque de la Kriegsmarine illustre le calvaire qui fut celui des équipages de porte-avions durant toute la guerre.

Le porte-avion américain USS Lexington, quelques instants avant qu'il ne sombre.
Le porte-avion américain USS Lexington, quelques instants avant qu’il ne sombre.

Ci-dessous vous trouverez une liste, la plus exhaustive possible, des porte-avions coulés durant la Seconde Guerre mondiale. Ils vous sont proposés non pas par pays ou ordre alphabétique mais par ordre chronologique de 1939 à 1945. Pour chaque bâtiment coulé vous trouverez également son pays de rattachement, la date, le lieu et la cause de sa destruction. Les navires dits « porte-hydravions » sont bien entendus inclus.

  • HMS Courageous. Royaume Uni, coulé le 17 septembre 1939 au large des îles Hébrides (Atlantique nord) par le U-Boote U-29.
  • HMS Glorious. Royaume Uni, coulé le 8 juin 1940 au large de Narvik (Mer du Nord) par les croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst.
  • HMS Ark Royal. Royaume Uni, coulé le 14 novembre 1941 au large de Gibraltar (Méditerranée) par les U-Boote U-81 et U-205.
  • HMS Audacity. Royaume Uni, coulé le 21 décembre 1941 (Atlantique nord) par le U-Boote U-751.
  • USS Langley. États-Unis, sabordé le 27 février 1942 (Pacifique) suite à l’attaque quelques heures auparavant des bombardiers Aichi D3A de l’aéronavale japonaise.
  • HMS Hermes. Royaume Uni, coulé le 9 avril 1942 au large de New Dehli (océan Indien) par des bombardiers Aichi D3A de l’aéronavale japonaise.
  • Mizuno. Japon, coulé le 1er mai 1942 au large du Japon (Pacifique) par le sous-marin américain USS Drum.
  • Shoho. Japon, coulé le 7 mai 1942 (Mer de Corail) par des bombardiers Douglas SBD et TBD de l’aéronavale américaine.
  • USS Lexington. États-Unis, coulé le 8 mai 1942 (Mer de Corail) par des bombardiers Aichi D3A et Nakajima B5N de l’aéronavale japonaise.
  • Kaga. Japon, sabordé le 4 juin 1942 (Pacifique) suite à l’attaque neuf jours auparavant des bombardiers Douglas SBD et TBD de l’aéronavale américaine.
  • Soryu. Japon, sabordé le 4 juin 1942 (Pacifique) suite à l’attaque neuf jours auparavant des bombardiers Douglas SBD et TBD de l’aéronavale américaine.
  • Akagi. Japon, sabordé le 5 juin 1942 (Pacifique) suite à l’attaque dix jours auparavant des bombardiers Douglas TBD de l’aéronavale américaine.
  • Hiryu. Japon, sabordé le 5 juin 1942 (Pacifique) suite à l’attaque dix jours auparavant des bombardiers Douglas SBD et TBD de l’aéronavale américaine.
  • USS Yorktown. États-Unis, coulé le 7 juin 1942 (Pacifique) par le sous-marin japonais I-168.
  • Ryujo. Japon, coulé le 24 août 1942 au large de l’île de Sainte-Isabelle (Pacifique) par des bombardiers Grumman TBF de l’aéronavale américaine.
  • USS Wasp. États-Unis, coulé le 15 septembre 1942 (Pacifique) par le sous-marin japonais I-19.
  • USS Hornet, coulé le 27 octobre 1942 (Pacifique) par les destroyers japonais Akigumo et Makigumo.
  • HMS Avenger, coulé le 15 novembre 1942 au large de Gibraltar (Atlantique nord) par le U-Boote U-155.
  • Kamikawa Maru. Japon, coulé le 29 mai 1943 (Pacifique) par le sous-marin américain USS Scamp.
  • Nisshin Maru. Japon, coulé le 22 juillet 1943 au large de l’île Bougainville (Pacifique) par des bombardiers Consolidated B-24D de l’armée américaine et Douglas SBD de l’aéronavale américaine.
  • Nigitsu Maru. Japon, coulé le 14 janvier 1944 (Pacifique) par le sous-marin américain USS Hake.
  • USS Block Island. États-Unis, coulé le 29 mai 1944 au large des îles Canaries (Atlantique nord) par le U-Boote U-549.
  • Hiyo. Japon, coulé le 19 juin 1944 (mer des Philippines) par des bombardiers Grumman TBF de l’aéronavale américaine.
  • Shokaku. Japon, coulé le 19 juin 1944 (mer des Philippines) par le sous-marin américain USS Cavalla.
  • Taiho. Japon, coulé le 19 juin 1944 (mer des Philippines) par le sous-marin américain USS Albacore.
  • Taiyo. Japon, coulé le 18 août 1944 (mer des Philippines) par le sous-marin américain USS Rasher.
  • Unyo. Japon, coulé le 17 septembre 1944 (Mer de Chine méridionale) par le sous-marin américain USS Barb.
  • Chitose. Japon, coulé le 21 octobre 1944 (mer des Philippines) par des bombardiers Curtiss SB2C et des Douglas SBD de l’aéronavale américaine.
  • Kimikawa Maru. Japon, coulé le 23 octobre 1944 (Pacifique) par le sous-marin américain USS Sawfish.
  • USS Princeton. États-Unis, coulé le 24 octobre 1944 (mer des Philippines) par des bombardier Yokosuka D4Y de l’aéronavale japonaise.
  • USS Saint-Lô. États-Unis, coulé le 25 octobre 1944 (mer des Philippines) par deux avions kamikazes de l’aéronavale japonaise.
  • Zuiho. Japon, coulé le 25 octobre 1944 (mer des Philippines) par des bombardiers Grumman TBF de l’aéroanavale américaine.
  • Zuikaku. Japon, coulé le 25 octobre 1944 (mer des Philippines) par des bombardiers Grumman TBF et Douglas SBD de l’aéronavale américaine.
  • Akitsu Maru. Japon, coulé le 15 novembre 1944 (mer des Philippines) par le sous-marin américain USS Queenfish.
  • Unryu. Japon, coulé le 19 décembre 1944 (Mer de Chine méridionale) par le sous-marin américain USS Redfish.
  • USS Ommaney Bay. États-Unis, sabordé le 4 janvier 1945 (Pacifique) suite à l’attaque quelques heures auparavant de deux avions kamikazes de l’aéronavale japonaise.
  • USS Bismark Sea. États-Unis, coulé le 21 février 1945 au large d’Iwo Jima (Pacifique) par des avions kamikazes de l’aéronavale japonaise.
  • Kaiyo. Japon, coulé le 9 août 1945 au large d’Okinawa (Pacifique) par des bombardiers North American B-25J de l’armée américaine.
Mortellement touché l'USS Wasp va bientôt couler.
Mortellement touché l’USS Wasp va bientôt couler.

A la lecture de cette liste on remarque qu’aucun porte-avions (ou porte-hydravions) ne fut perdu durant les deux principaux assauts aériens contre des bases navales, Tarente en Italie et Pearl Harbor aux États-Unis. En effet, aucun bâtiment de ce type n’était au mouillage à cet instant précis.

Il est remarquable que le seul porte-avions italien actif, l’Aquila ne fut pas coulé. En fait, il participa très peu aux opérations et passa le plus clair de la guerre à quai. Il en est de même du porte-avions français Béarn, ayant rejoint la France Libre qui mouilla aux Antilles où il servit de navire de commandement, là encore protégé par son port de refuge. Ensuite, il gagna le territoire américain où il fut modernisé. Il ne fut rendu à la France qu’après la Libération.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, malgré des failles avérées le porte-avions était devenu le symbole de puissance des nations émergentes, et toutes voulaient avoir les siens. Avec parfois plus ou moins de succès.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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