160th SOAR, les hélicos des forces spéciales de l’armée américaine

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Unités aériennes spéciales

Né au début des années 1980 afin que la Delta Force puisse disposer de sa propre entité aérienne, le 160th Special Operations Aviation Regiment (ou 160th SOAR) est l’unité d’élite des pilotes d’hélicoptères de l’US Army. Disposant d’un matériel spécifique, doté des derniers équipements et armements, ses pilotes prennent les commandes d’appareils dont certains sont dignes des tout derniers James Bond. Mais en vrai pour le coup. Ils sont officiellement surnommés les Night Stalkers.

Boeing-Vertol MH-47G du 160th SOAR.
Boeing-Vertol MH-47G du 160th SOAR.

Depuis la Grenade en 1983, le 160th SOAR est de toutes les interventions extérieures des forces américaines : prise de Panama en 1989, Bouclier du Désert en 1990 puis Tempête du Désert en 1991, opérations en Somalie en 1993, intervention en Haïti en 1994, ex-Yougoslavie entre 1995 et 1997, Kurdistan irakien en 1998, Kosovo en 1999, et bien entendu dès fin 2001 en Afghanistan. C’est d’ailleurs là le théâtre d’opérations le plus long de cette unité, puisque début 2014 il se prolongeait.

Mais ces opérations ne sont que l’arbre qui cache mal la forêt. Car en arrière-plan se dessinent les opérations de récupérations de pilotes dont l’avion n’est pas tombé du bon côté de la frontière, les infiltrations et exfiltrations loin derrières les « lignes ennemies », ou encore la récupération de machines sensibles comme cet hélicoptère d’origine soviétique ( Mil Mi-8 ou Mil Mi-24 suivant les sources) récupéré au Tchad en mai 1988 et ramené sous l’élingue d’un MH-47E Chinook. Plus près de nous le 160th SOAR aurait été utilisé à plusieurs reprises dans des missions contre la piraterie maritime en océan indien, ses hélicoptères opérant depuis des bâtiments de l’US Navy.

Alors bien évidemment à opérations spéciales il faut du matériel spécial, et là encore l’Amérique ne fait pas les choses à moitié. Les militaires américains qui sont de plus en plus les chantres de la polyvalence ne s’y sont pas trompés. Depuis le début des années 2000 ils ont offert une cure de rajeunissement et d’amaigrissement salvatrice au 160th SOAR. Exit par exemple les derniers Bell UH-1N et OH-58D trop vieux pour les premiers et trop monomissions pour les seconds. Pas question non plus d’acquérir des Apache, le 160th SOAR doit disposer de ses propres hélicoptères de combat. Et c’est évidemment le tout petit et hyper maniable AH-6J qui officie dans ce rôle. Leur remplacement a commencé, il est assuré par une version améliorée, l’AH-6M. L’AH-6J est cependant secondé dans ce rôle par le surpuissant et très discret AH-60L, une canonnière volante directement issu du Blackhawk, et possédant une puissance de feu inimaginable avec ses quatre mitrailleuses multitubes Minigun.

MD Helicopter AH-6M Little Bird du 160th SOAR.
MD Helicopter AH-6M Little Bird du 160th SOAR.

Le Blackhawk justement, parlons-en. C’est le taxi officiel des pilotes du 160th SOAR. Il existe en trois versions : MH-60K et MH-60L pour les opérations d’infiltrations/extractions, de sauvetage au combat, et de soutien opérationnel, et quelques vieux UH-60A (oui oui la version ultra basique du Blackhawk) utilisés comme appareils d’entraînement et de soutien sur le territoire américain. Inutile de préciser que ces derniers ne sont jamais employés en opérations.

En outre le 160th SOAR dispose de deux autres hélicoptères de transport, très efficaces et très discrets : le MH-6M Little Bird et le MH-47G Chinook, une version revisitée de David et Goliath. D’un côté un appareil prévu pour un commando de maximum quatre membres et de l’autre un hélicoptère pouvant transporter plus de trente soldats lourdement équipés. De plus les CH-47G du 160th SOAR sont pleinement apte au largage de parachutistes, de jour comme de nuit, et quelque soit la météo. C’est simple ce sont les Chinook les plus modernes et les plus complets au monde.

Sikorsky MH-60K du 160th SOAR.
Sikorsky MH-60K du 160th SOAR.

Pour espérer appartenir un jour aux Night Stalkers, il faut déjà disposer d’une solide expérience dans l’US Army. Et uniquement dans cette arme là, le 160th SOAR ne recrute nullement ses effectifs ailleurs, pas même dans l’US Air Force. Les candidats sont soumis à des tests extrêmement rudes, autant en fait que ceux des candidats pour intégrer les forces spéciales. Car c’est là que réside le secret de cette unité, elle n’est pas au service des forces spéciales, elle en fait intégralement partie.

Unité particulièrement discrète elle possède néanmoins la faculté de travailler en équipe avec d’autres structures similaires, tel le 4ème Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales en France, le 427th SOAS canadien, ou encore le Squadron 7 de la Royal Air Force. Trois unités qui s’entraînent parfois avec les Night Stalkers, mais loin des médias.

MD Helicopter MH-6M Little Bird du 160th SOAR.
MD Helicopter MH-6M Little Bird du 160th SOAR.

Le but de ce focus est de mieux connaître une unité qui ne fait pas la une des journaux, qui reste toujours en retrait, mais qui depuis plus de 30 ans participe à tous les coups durs où l’Amérique a été engagée.

Photos (c) US Army Special Operations Command.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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