Aéroport de Yellowknife : repaire des «Pilotes des glaces»

Dans le nord canadien, il n’est pas inhabituel d’y croiser des avions d’âge fort respectable continuant à voler dans un environnement parfois hostile. Lors de mon premier passage à Yellowknife il y a quelques années, quelle ne fut pas ma surprise de voir sur la piste de l’aéroport des Curtiss C-46 Commando, des hydravions Catalina ainsi que des Douglas DC-3 et DC-4 arborant les couleurs de Buffalo Airways. Côtoyant de plus modernes Bombardier CRJ et Dash 8, ces avions légendaires sortis tout droit de la deuxième guerre mondiale n’y sont pas exhibés comme des appareils de collection mais sillonnent encore le nord pour desservir les communautés autrement isolées. La série télévisée Pilotes des glaces relate dorénavant les péripéties de ces pilotes et avions hors de l’ordinaire.

Lorsque l’on survole les Territoires du Nord-Ouest durant la saison estivale, on constate rapidement que le paysage surtout constitué d’innombrables lacs, rivières et tourbières rend impossible la construction de routes permanentes pour relier toutes les communautés éparpillées sur un aussi vaste territoire. Ce n’est que l’hiver venu que d’éphémères routes de glace sont aménagées afin de pouvoir franchir les étendues d’eau gelée et transporter par camion les charges trop lourdes et encombrantes pour les avions. Le reste de l’année, et même en hiver, l’avion reste pour la plupart de ces communautés le seul moyen de transport.

C’est la découverte d’un filon aurifère en 1934, qui précipita la construction de la ville de Yellowknife, située sur la rive nord du Grand lac des Esclaves. Véritable mer intérieure, de près de 29 000 km2, c’est le lac le plus profond d’Amérique du Nord avec 614 m. Grâce à cette vaste étendue d’eau, Yellowknife est également une importante base d’hydravions. Encore là, il est possible de voir les ébats aquatiques d’avions légendaires tels le DHC-2 Beaver, le DHC-3 Otter et même quelques vénérables Noorduyn Norseman. Offrant le meilleur point de vue, la colline surplombant le grand lac est également l’endroit où est érigé un monument en l’honneur des pilotes de brousse qui ont sacrifié leur vie dans la grande aventure du nord canadien.

De retour vers l’aéroport, on remarque un autre avion d’une époque révolue, un Bristol Freighter accueillant les voyageurs du haut de son piédestal. L’aéroport de Yellowknife est également la base d’attache du 440e Escadron de transport de l’Aviation royale canadienne. Doté d’appareils CC-138 Twin Otter, cet escadron a pour mission d’effectuer des vols d’appui auprès des Rangers canadiens, une unité spéciale de la Réserve de l’armée de terre. L’effectif des Rangers est surtout constitué d’amérindiens dispersés dans 169 communautés, permettant ainsi de garantir une présence militaire dans les régions éloignées et isolées du Canada. Les CC-138 du 440e Escadron ont la capacité de mener des opérations « hors aéroport », en équipant ses aéronefs de skis en hiver et de pneus de toundra surdimensionnés en été. Cet escadron effectue aussi des missions de recherche et de sauvetage. À l’occasion on peut également y observer d’autres avions militaires, notamment des CF-188 Hornet de la RCAF. Yellowknife est un des rares endroits où l’on peut voir avions anciens et modernes partager les mêmes pistes.

Canadair Canso
Curtiss C-46 Commando
Douglas C-47 Dakota
Douglas DC-4 Skymaster
Lockheed L-188 Electra
Noorduyn Norseman
De Havilland Canada Twin Otter

 

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Marcel
Marcel
Fils d’un aviateur militaire (il est tombé dedans quand il était petit…) et biologiste qui adore voler en avion de brousse, ce rédacteur du Québec apprécie partager sa passion de l'aéronautique avec la fraternité francophone d’Avions Légendaires.
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