[Rafale] Coup de bluff aux Émirats et retournement en Suisse

La saison 2011 des aventures à l’export du Dassault Rafale sont loin d’être terminées. En effet, alors qu’il y a quelques jours, je mettais en avant la probabilité, certes optimiste, de vendre des Rafales aux Émirats Arabes Unis, en Suisse et en Inde. Si pour ce dernier contrat, le plus juteux, les enveloppes commerciales étant désormais ouvertes, la délibération interviendra quoiqu’il arrive début décembre, sans aucun changement possible. Pour la Suisse et pour les EAU, les choses ont évolué récemment, et pas forcément dans un sens positif pour Dassault Aviation.

Le premier retournement de situation – potentiel – a eu lieu en Suisse. Alors que le gouvernement fédéral, après avoir tergiversé pendant de longs mois, a décidé dernièrement d’accélérer la décision pour qu’elle soit tranchée en décembre. Voici qu’en fin de semaine dernière, selon les informations fournies par une certaine presse helvétique, on parle à nouveau de l’option visant à moderniser une trentaine de F-5 Tiger en leur ajoutant de nouveaux systèmes de navigation. Cette option coûterait 500 millions de francs suisse au lieu des 5 milliards prévus pour l’achat des 22 avions de combat modernes. La bonne nouvelle est tout de même que le coût de l’acquisition serait moins élevée pour les finances suisses en raison d’un taux de change favorable par rapport à l’euro, crise de la dette oblige, et que les factures proposées par les fabricants s’étalent de 3 à 4 milliards de francs suisses.

Ensuite, la longue et douloureuse négociation de la vente de 60 Rafales entamée, il y a plus de 3 ans, avec les Émirats Arabes Unis, vient de subir un accroc, selon le site spécialisé FlightGlobal. En effet, Abu Dhabi a demandé au consortium européen Eurofighter de lui faire une contre-proposition. Les Emirats ont demandé au Royaume-Uni, qui utilise l’Eurofighter, de l’informer des capacités de ce chasseur et cette réunion s’est tenue le 17 octobre. Abu Dhabi qui jusqu’à négociait uniquement de gré à gré, c’est-à-dire sans appel d’offres, avec le français Dassault, vient de replacer ce contrat sous un autre jour. À mon avis, il s’agit juste d’un coup de bluff destiné à mettre uniquement la pression sur Dassault, éventuellement pour alléger la facture (si toutefois l’émirat en avait besoin), car les forces aériennes emiratis sont déjà contentes de leur Mirage 2000.

Le Rafale n’a jamais décroché un contrat à l’exportation et les Emirats Arabes Unis apparaissaient jusqu’à présent comme son marché le plus prometteur. La Suisse n’a jamais été une possibilité vraiment sûre tant la population helvéte est opposée à cette acquisition, même si le Rafale reste le premier de la liste technique. La bonne surprise pourra donc venir de l’Inde où le Rafale, désormais seul face à l’eurofighter, pourrait finir par équiper l’Indian Air Force.

Encore une fois, à suivre…

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Gaëtan
Gaëtan
Passionné d'aéronautique et formateur en Web et PAO, il est le fondateur, en 1999, de l'encyclopédie de l'aviation militaire www.avionslegendaires.net. Administrateur et rédacteur en chef du blog, il vous fait partager ses avis et coups de coeur (ou de gueule) sur l'actualité aéronautique.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires
Sondage

"Si la France devait mettre une des personnalités aéronautiques suivantes au Panthéon, laquelle vous semblerait la plus logique ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

VEF I-16

Pour bien des pays européens l’entre-deux-guerres fut synonyme d’essor de l’industrie aéronautique. Il s’agissait de pays espérant emboiter le pas à la France, à l’Italie,

Lire la suite...