Le Seconde Guerre mondiale fut le conflit le plus absolu du 20e siècle, accouchant de deux horreurs totales : la Shoah et les bombardements atomiques contre le Japon. Le samedi 4 août 1945 le Boeing B-29 Superfortress appelé Enola Gay larguait la première arme nucléaire opérationnelle de l’Histoire contre la ville d’Hiroshima. C’était il y a pile 80 ans. Trois jours plus tard c’est Nagasaki qui à son tour allait être rasée par un bombardement américain similaire.
Le jeudi 26 juillet 1945 les leaders alliés (Winston Churchill, Joseph Staline, et Harry Truman) émettent à l’encontre de l’empire nippon un ultimatum visant la capitulation sans condition au plus tard le jeudi 4 août 1945 au soir. Dans le cas où celui-ci ne serait pas suivi des faits les États-Unis s’engageaient à réaliser des opérations militaires d’une ampleur encore jamais vu tandis que l’Union Soviétique déclarerait la guerre au Japon. Le président américain avait prévenu ses homologues britanniques et soviétiques de son intention d’avoir recours à la bombe atomique.

Au soir du 4 août 1945 l’ultimatum de Potsdam n’ayant pas été suivi des faits escomptés Harry Truman donna l’ordre de préparer l’US Army Air Force au premier bombardement atomique de l’Histoire. À 2 heures 45 du matin depuis l’île de Tinian dans l’archipel des Mariannes Enola Gay s’envolait avec sa terrible charge : Little Boy. Cinq heures et demi après son décollage le Boeing B-29 Superfortress ouvrit sa soute à 9600 mètres d’altitude et largua sa bombe d’une puissance estimée à entre treize et seize kilotonnes (une kilotonne équivaut à un million de kilogrammes de TNT) contre la ville d’Hiroshima. Il était 8 heures 16 et les Japonais vaquaient à leurs occupations.
Little Boy n’était pas destinée à exploser directement au sol mais en altitude basse afin de renforcer l’effet de souffle. Ce qu’elle fit à 580 mètres au-dessus de la ville. En une fraction de seconde entre 60 000 et 68 000 personnes furent tués par l’explosion atomique elle-même. La température au cœur de la zone de frappe avait atteint 4000 degrés Celsius en quelques secondes seulement. L’effet de blast fit courir des vents entre 450 et 750 kilomètres heures, rasant la quasi totalité de la ville. Des incendies éclatèrent là où l’explosion n’avait pas tout détruit.
Faute de moyens de communications les premiers secours mirent des heures à arriver à Hiroshima. Et c’est par la voix de la radio que les Japonais apprirent l’horreur qui venait de frapper leur pays. À la Maison-Blanche Harry Truman était interviewer par les journalistes, il réitéra sa demande de capitulation sans condition de l’empire nippon. Il ne fut pas écouter.
Aux morts de la première minutes c’est entre 45 000 et 55 000 personnes qui périrent dans les trente-six heures suivantes, souvent de brûlures jamais observées encore. Chacun périssait dans des douleurs inimaginables. La soif était omniprésente mais l’eau était totalement contaminée, même en la faisant bouillir elle demeurait hautement radioactive. À Hiroshima l’US Army Air Force avait réalisé le bombardement appelé à demeurer le plus meurtrier de l’Histoire.

Aujourd’hui encore les historiens et philosophes ne réussissent pas à trouver un consensus autour de l’emploi de la bombe atomique à Hiroshima. Crime de guerre, voire crime contre l’humanité, pour certains et démonstration de force et usage de l’arme ultime pour d’autres. Sans trancher rappelons que seule l’Amérique employa l’arme atomique dans l’Histoire et que depuis chacun connait l’horreur de son action sur les populations civiles. Qui oserait avoir recours à une telle atrocité 80 ans après Hiroshima ? La question semble revenu d’actualité. Mais c’est là une autre histoire, tout comme Nagasaki.
Photos © Imperial War Museum & US Air Force
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8 réponses
Bonjour à tous et toutes,
Votre article Arnaud nous rafraîchi la mémoire sur ce fait.
Mais nous oublions pourquoi ce bombardement atomique fut réalisé, combien de crimes impunis commis par l’armée impériale nippone.
Dont certains y compris des Premier ministre se rendent au sanctuaire Yasukuni est un sanctuaire shinto situé à Tokyo, qui rend hommage aux soldats et aux personnes décédées au service du Japon.
Envahir le Japon fanatisé aurais coûté des millions d’hommes aux Américains, Anglais; Australien et Néerlandais engagé dans la libération des territoires conquit par l’impérialisme militaire japonnais.
Bonne journée.
Certains estiment aussi que la bombe atomique à sauvé des vies en accélérant la fin de la guerre. Sans la bombe atomique et la réédition du Japon, l’opération Downfall aurait eu lieu et aurait coûté la vie à de nombreux soldats alliés et japonais mais aussi à bien plus de civils japonais.
Le sanctuaire Yasukuni avec ses nombreux cerisiers à fleurs se trouve face au musée de la guerre Yushukan que j’ai visité. C’est un musée qui retrace toute l’histoire militaire du Japon du 17 e siècle jusqu’à 1945 de manière très révisionniste et glorieux et qui rend hommage aux soldats tombés pour leur pays de toute époque, sans jamais parler des crimes de guerre pendant la deuxième guerre mondiale.
Tout cela est possible bien entendu. Mais Hiroshima était avant tout un objectif civil pour infliger des pertes inacceptables, ce qui est bien constitutif d’un crime de guerre décidé par la première démocratie du monde.
Attention à ne pas lire Hiroshima avec notre regard de 2025 mais en prenant en considération le quotidien de 1945.
Merci pour cette précision. La protection des populations civiles n’a été « institutionalisé » qu’à partir de la quatrième Convention de Genève en Août 1949.
La seconde guerre mondiale, avec l’holocauste nazi et les 2 bombes A étasuniennes lancées sur le Japon, a inauguré le massacre de masse des populations civiles avec des « outils » et une planification (glaçante) qui n’existaient pas jusqu’à ce point de l’Histoire. Un point de bascule pour l’humanité toute entière.
Jusque là, c’est le droit de guerre qui prévalait (il me semble, je ne suis pas historien). D’après Wiki (scuzi), le Concile de Charroux en l’an 989 faisait déjà un crime de guerre de tout acte délibéré d’agression de la population civile, et traduits en lois sur la guerre lors de la Conférence sur la paix de La Haye en 1899. Quant on pense que les USA et la Fédération de Russie alignent ensemble quelque chose comme 15 000 têtes nucléaires, il peut émerger certaines tentations. Entre les menaces non voilées de Poutler et les nouvelles provocations irresponsables du locataire douteux de la Maison Blanche, le pire approche à grand pas. Les USA ont ce triste monopole d’être le seul pays a avoir utilisé l’arme atomique (dont la perception de l’horreur non seulement devient plus abstraite, mais aussi disparaît, ainsi va la mémoire humaine). Et si le despote du Kremlin (et de ses sbires mafieux), au fond de sa pensée, voulait, in fine, se montrer à l’égal des USA?
J’étais moi-même au Japon en mars dernier et j’ai absolument tenu à me rendre à Hiroshima. J’ai visité la ville et ses alentours pendant 3 jours dont évidemment le dôme et le mémorial du musée pour la paix. D’ailleurs l’entrée est seulement de 200 yens soit à peine plus de 1 euro car le musée ne compte pas faire de bénéfice sur la mémoire des morts. Nous étions sûrement plusieurs centaines mais pas un bruit, on ressent tout de suite l’atmosphère très pesante, certaines personnes pleuraient en regardant les photos et objets personnels des disparus. Malgré ce lourd passé Hiroshima n’en reste pas moins une superbe ville à visiter. Mis à part ce dôme rien ne laisse croire qu’une bombe atomique est tombée sur cette ville il y a 80 ans. Elle ressemble aujourd’hui à n’importe quelle ville moderne japonaise.
Bonjour à tous,
Je ne suis pas historien et je n’ai pas les compétences pour émettre un jugement, mais je crois utile de rappeler une théorie selon laquelle au moment de l’usage de la bombe atomique le Japon était exsangue et au bord de la capitulation. Des pourparlers de cessez-le-feu étaient déjà en cours. Truman aurait décidé d’utiliser l’arme atomique (j’écris bien cela au conditionnel) pour impressionner les Soviétiques et arrêter net la guerre, au moment où l’armée soviétique risquait de progresser d’îles en îles, à partir du nord de l’archipel. Le but final étant donc d’arrêter les Soviétiques. Et peut-être aussi de « mater » une fois pour toute ces japonais honnis et arrêter le massacre, ce n’était pas incompatible.
C’est plausible. On ne saura sans doute jamais les motivations exactes des dirigeants à Washington.
Et en effet c’est difficile de juger en refaisant l’histoire des décennies plus tard…
il faut se remettre dans le contexte de l’époque…
l’Allemagne avait capitulé, le japon était plus proche de la défaite comme jamais mais personne n’était capable de dire comment finir ce conflit.
les USA avaient envisage un assaut sur le Japon ,opération DOWNFALL qui aurait fait passer le débarquement en Normandie pour une balade dominicale.
au final, on ne saurait jamais car toujours facile de parler après au bout de 80 ans…
pour la petite histoire , il a été fabrique 500.000 Purple Heart en prévision des pertes sur l’invasion du Japon, il en reste encore plus de 100.000 aujourd’hui…