Beaucoup d’entre-vous se souviendront des terribles feux ayant ravagé la région de Los Angeles en janvier dernier. Lors des opérations de lutte, l’un des deux appareils Bombardier CL-415 du Québec oeuvrant sur place fut légèrement endommagé par un drone volant dans une zone pourtant interdite à de tels engins. Heureusement, les CL-415 sont d’une grande solidité et les dommages se sont limités à un trou dans le bord d’attaque de l’une des ailes.
L’issue de de cette collision aurait pu être beaucoup plus dramatique si le drone avait heurté l’un des moteurs du CL-415 ou son pare-brise. De plus, l’avion fut immobilisé pendant quelques jours, le temps d’effectuer les inspections et les réparations nécessaires alors que les flammes continuaient à ravager des quartier entiers de la ville. La stupidité du geste illégal de l’opérateur avait alors été décriée par tous. Face à l’ampleur du désastre, le Québec avait heureusement dépêché d’autres appareils CL-415 vers la Californie.
Le coupable fut rapidement identifié et poursuivi par la justice. Âgé de 57 ans, Peter Tripp Akemann est entrepreneur américain bien connu dans l’industrie du jeu vidéo. Il est connu pour avoir co-fondé le studio Treyarch qui a joué un rôle important dans le développement de la franchise Call of Duty. Il a également occupé le poste de président et directeur technologique chez Skydance Interactive, la division jeux vidéo de Skydance Media.
Vendredi dernier, Akemann a accepté de plaider coupable dans le cadre d’une entente de plaidoyer. Celui-ci écope finalement de 14 jours de prison fédérale, 30 jours de détention à domicile et 156 000$ d’amende pour sa témérité, qui aurait pu coûter la vie à des pilotes québécois. Dans le cadre de l’accord, Akemann devra également effectuer 150 heures de service communautaire pour soutenir les efforts de secours contre les incendies de forêt dans le sud de la Californie. Aussi, il devra rembourser les frais de réparation du CL-415.
Espérons que cet épisode va refroidir les ardeurs des amateurs de drone. Disons que j’en doute. Il faudrait des peines beaucoup plus sévères pour dissuader les imbéciles qui mettent en danger la vie des pilotes et des passagers d’aéronefs. Les lois et la jurisprudence devra évoluer en ce sens car le foisonnement de drones constitue dorénavant un risque croissant et pourrait éventuellement rivaliser avec celui des collisions aviaires. Dans le cas des drones, leurs opérateurs n’ont généralement pas une cervelle d’oiseau. Mais à l’évidence, il y a des exceptions !
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