Hormis les Britanniques qui s’en étaient fait une spécialité durant la Seconde Guerre mondiale, changer le nom d’un aéronef est quelque chose d’extrêmement rare dans l’histoire aéronautique. Aussi quand cette semaine la Força Aérea Brasileira a choisi de débaptiser le Saab JAS 39E/F Gripen cela est devenu un mini-évènement. Le choix du nom de Jaguar est finalement bien plus logique pour les Brésiliens que celui d’origine. Un nouveau patronyme qui devrait plaire en France et en Grande Bretagne.
Rappelons que Gripen est la traduction suédoise du mot griffon, qui fait référence à une créature mythologique moitié aigle moitié lion. Celle-ci est assez fréquemment représentée dans les civilisations antiques mésopotamiennes puis gréco-romaines. Les Brésiliens ont donc préféré se rapprocher du traditionnel bestiaire aéronautique plutôt que de conserver ce nom d’origine mythologique.
Et pour le chasseur standard de l’aviation brésilienne le nom de Jaguar (qui s’orthographie de la même manière en anglais, en français, et en portugais) est assez logique. Ce grand félin de la famille des panthères est très présent dans la forêt amazonienne. C’est même un des animaux symboles du Brésil. Ajoutez à cela qu’il est reconnu comme un animal véloce, souple, et puissant et vous comprendrez vite pourquoi il baptise désormais celui qu’on connait localement comme F-39.
Bien entendu ce n’est pas le premier aéronef à être baptisé ainsi. On connait deux avions majeurs dans l’histoire aéronautique a avoir été dénommé ainsi : le prototype de chasseur embarqué Grumman XF10F Jaguar et l’avion d’attaque au sol franco-britannique SEPECAT Jaguar. Gageons que dans l’Armée de l’Air et de l’Espace et dans la Royal Air Force le choix de la Força Aérea Brasileira sera apprécié à sa juste valeur. N’oublions pas que l’Indian Air Force l’exploite toujours actuellement, dans une version construite sous licence locale.
Bien sûr cette information est assez anecdotique et ne changera sans doute rien à la carrière international du chasseur multi-rôle suédois mais elle est finalement plutôt très sympathique. Elle remet sur le devant de la scène un animal qui sied tout de même bien à l’aviation de combat. Alors (à mon sens) bravo aux Brésiliens.
Photo © Força Aérea Brasileira.
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