On appelle cela désormais la FU-AES, pour Force Unifiée de l’Alliance des États du Sahel. Ce samedi 20 décembre 2025 les juntes militaires au pouvoir au Burkina-Faso, au Mali, et au Niger ont choisi de réunir au sein d’une seule et unique entité leurs forces terrestres et aériennes. Et force est de constater que dans le domaine des airs cela n’a rien d’impressionnant, malgré la tentative de démonstration de force de ces trois pays. Fort heureusement que l’organisation paramilitaire russe Afrikanskiy Korpus leur a apporté son soutien implicite, mais bien réel pour les sauver du ridicule.
Pour mémoire l’Alliance des États du Sahel est un regroupement d’états francophones d’Afrique sub-saharienne panafricains et… fort peu respectueux de la démocratie. Il faut dire que le Burkina-Faso, le Mali, et le Niger sont désormais tombés sous la coupe du Kremlin. L’Afrikanskiy Korpus plutôt que la Françafrique, Moscou plutôt que Paris.
La FU-AES a été placée samedi dernier sous le commandement du général de brigade Daouda Traoré. Cet officier malien de haut rang a été formé à la fois en France et en Russie. Pourtant c’est typiquement un chef de forces terrestres. On comprend donc mal comment il peut appréhender l’emploi de moyens aériens. Car la FU-AES dispose, sur le papier, d’aéronefs en propre : tous ceux des trois pays. Pourtant n’étaient présents à Bamako la semaine dernière que deux jets légers Aero L-39C Albatros et un drone Bayraktar TB.2 malien, ainsi qu’un hélicoptère de combat Mil Mi-35 Hind-E burkinabé. Un avion cependant attirait fortement l’attention.
Il s’agissait d’un Sukhoi Su-24 Fencer porteur des marquages de nationalité du Mali TZ-98. Or les FAMa, les Forces Aériennes Maliennes, n’ont jamais reçu de la Russie un tel avion. En tous cas pas directement puisque malgré ce que ses codes tactiques grossièrement appliqués disent cet avion demeure russe. Il appartient à l’Afrikanskiy Korpus.

En fait cet avion d’attaque au sol et de pénétration était sans doute là afin de masquer les faiblesses des trois états africains vassaux de la Russie. On remarquera l’absence notable des Embraer A-29B Super Tucano d’attaque au sol et des Diamond DA-42/DA-62 burkinabés, de n’importe quel moyen aérien nigérien, et des hélicoptères maliens.
En fait les moyens aériens de la FU-AES sont surtout, à priori, destinés à l’appui des troupes terrestres qu’à de véritables opérations aériennes menées comme telles. Il est à noter que cette semaine le Niger a envoyé au Portugal un de ses trois Lockheed C-130H Hercules afin que l’OGMA puisse le moderniser et le rendre apte aux parachutages de charges lourdes. Dans le même temps le Burkina-Faso a révélé il y a quelques semaines chercher un avion de transport tactique léger afin de soulager son seul et unique Airbus Defence C-295M. On parle notamment de contacts pris avec la Chine.

La mutualisation des moyens burkinabés, maliens, et nigériens a cependant ses limites. L’entretien des aéronefs tout comme la formation des personnels, mécanos et équipages, restent à la charge de chacun des pays.
On ignore actuellement quel sera la première mission opérationnelle des moyens aériens de la FU-AES.
Photos © FU-AES
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2 réponses
Pour une fois que l ia ne tourne pas plein régime.
Dommage le mali a des mig21 qui auraient terrassé des rafales français ca aurai ete top de les voir dans leur bel écrin.
@Stef Les moyens aériens présentés ici sont tournés vers l’attaque au sol et non la défense air-air!
Ce qui signifie que ces pays ont des besoins très différents de ceux que vous supposez.