Dès sa conception, le Potez P-75, dont le premier prototype a été réalisé en cinq mois, a posé un problème d’utilisation : à quoi pouvait-il bien servir ? Envisagé à l’origine comme avion anti-chars sur les théâtres de conflits européens, il a volé pour la première fois le 10 juin 1953 et s’est aussitôt révélé comme un appareil dépassé, une sorte de survivance, un rescapé d’après la seconde guerre mondiale.
Avion à décollage et atterrissage courts (ADAC ou STOL) pour terrains non aménagés, biplace entièrement métallique à aile médiane, bipoutre avec moteur en position arrière et hélice propulsive, l’appareil à train d’atterrissage tricycle fixe a montré immédiatement ses défauts. Après évaluation, l’Armée de l’Air et l’ALAT l’ont refusé. Le pilote était encore dans un cockpit ouvert (problème rectifié sur le prototype n° 2) et le canonnier, avec son armement fixe, était tributaire de la manœuvre du pilote, qui, lui, ne pouvait pas déclencher le tir ! De plus les performances étaient nettement insuffisantes.
Rejeté en tant qu’avion anti-chars, le P-75 fut proposé comme appareil d’appui au sol, d’attaque, d’observation et d’engin anti-insurrection, et testé en Algérie en 1956. Une pré-production de 15 exemplaires et une production de 100 ont été envisagées, mais aucun ne fut construit.
L’appareil fut abandonné en juin 1957 et le prototype N°2 servit d’avion de liaison au général Redon jusqu’à son crash, en septembre 1958.
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