La carrière d’aviatrice d’Élisabeth Boselli s’inscrit dans le cercle très fermé des pilotes émérites du XXème siècle. Elle fut la première femme à obtenir un brevet de pilote militaire en 1946 dans un environnement très masculin. Pionnière parmi les pilotes de chasse de l’Armée de l’Air française, elle était aussi redoutable en mission militaire qu’en concours aéronautique. A son actif : huit brevets de pilote différents et autant de records du monde.
Élisabeth Boselli est née le 11 mars 1914 à Paris et décédée le 25 novembre 2005 à Lyon. Sa vocation naquit lors d’une conférence sur l’aviation. Trois ans après avoir été diplômée de l’IEP, elle effectua son baptême de l’air en 1938. Cela lui permis d’accéder au brevet de pilote privé. Souhaitant s’engager dans cette voie, elle adhèra à l’aéro-club du XVIème arrondissement de Paris. Pour parfaire sa technique de vol, elle acheta son premier avion, un Léopoldoff 45.
Cependant, la Seconde Guerre mondiale remit en cause ses velléités de pilote. Les vols civils étaient proscrits, ce qui anéantit son espoir d’obtenir le brevet de transport public.
Le Ministre de l’Air Charles Tillon décida de créer un corps de pilotes militaires féminin dont elle fera rapidement partie. D’abord engagée volontaire avec le grade de sous-lieutenant en 1944, Élisabeth Boselli fut brevetée pilote militaire en 1946, un an après avoir intégré l’Armée de l’Air. Elle se démarqua puisqu’elle était l’une des deux seules femmes autorisées à voler sur le Dewoitine D.520.
Les années 50 vont faire d’Elisabeth Boselli une des femmes détentrices de plusieurs records du monde dans l’aviation, notamment sur Mistral, la version française du Vampire construit par la SNCASE :
- le record du monde féminin en altitude à 4 800 mètres puis à 5 600 mètres sur un planeur Meise (1948) ;
- le record du monde féminin de vitesse en circuit fermé de 1 000 km avec 746,2 km/h (1955) ;
- le record du monde féminin de distance en circuit fermé avec 1 840 km (1955) ;
- le record du monde toutes catégories de distance en ligne droite avec 2 331,220 km en 3 h 30 (1955).
Réintégré dès 1952 dans l’armée de l’air, Élisabeth Boselli a participé à la féminisation de cette arme grâce à sa maîtrise exceptionnelle du pilotage. Elle rejoint d’abord l’escadrille de présentation basée à Étampes, équipée de Stampe SV4. Avec cette patrouille acrobatique qui deviendra la Patrouille de France, elle devient la présentatrice solo et se produit au Maroc et en Algérie, via l’Espagne sur son biplan de voltige qu’elle a baptisé « Le Rossignol« .
Loin de vouloir seulement faire de la représentation et de rester « planquer », elle sollicita sa hiérarchie de participer à la Guerre d’Algérie en 1957. Son obstination lui valut d’être intégrée à l’escadrille de liaison aérienne 54, basée à Oued Hamimine. Elle y réalisera des évacuations sanitaires et des missions transport militaire, dans des conditions parfois très difficiles.
À 45 ans, elle totalise 900 heures de vol et 335 missions. Elle termine sa carrière comme attaché-rédacteur au service de la navigation aérienne jusqu’en 1969, année de son départ à la retraite. Élisabeth Boselli a obtenu la reconnaissance de l’État français qui l’a décorée de la Légion d’honneur, de la Croix de la Valeur militaire et de la Médaille de l’Aéronautique.
Avec Jacqueline Auriol et Hélène Boucher, Élisabeth Boselli fut l’une des aviatrices célèbres qui écrivirent les plus belles pages de l’histoire des records féminins de l’aviation à réaction.
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